Attention ceci est un piège !

Attention ceci est un piège !

Le livre de recettes « ZÉRO GRAS » du cui­si­nier Jean-François Piège est une héré­sie culi­naire ; Auguste Escoffier, chef sau­cier s’il en est, doit se retour­ner dans sa tombe !

Si l’auteur de cette infa­mie nutri­tion­nelle a per­du du poids en sup­pri­mant les graisses de son ali­men­ta­tion, c’est à n’en pas dou­ter en s’imposant une res­tric­tion calo­rique, cette bonne vieille méthode qui mène, on le sait depuis quelques années, à 95 % d’échec au-delà de trois ans et plus encore au-delà de cinq ! Durant ce temps de tor­ture men­tale, esca­mo­tée par l’euphorie de la perte de poids for­cée mais iné­luc­ta­ble­ment éphé­mère, l’organisme souffre, se dété­riore, s’abîme, se dérègle davan­tage insi­dieu­se­ment, et dégé­nère jusqu’à l’affection pro­fonde de notre bien le plus pré­cieux, l’ADN !

Perdre du poids en sup­pri­mant les graisses est une situa­tion fugace mais plus grave qu’il n’y paraît, car quelle que soit la durée, cui­si­ner avec « zéro gras » est un crime métabolique.

Promouvoir la dés­in­for­ma­tion, pro­pa­ger l’ignorance, dévoyer son âme jusqu’au déni de ce qu’est véri­ta­ble­ment la grande cui­sine est ce qui peut arri­ver de pire à un cui­si­nier d’un tel rang.

Cuisiner « zéro gras » c’est cui­si­ner « zéro vie », c’est trom­per nos sen­sa­tions par de la tech­nique d’assemblage et de cuis­son, mais on ne trompe pas la géné­tique, on l’affame, on la ruine, on lui fait mal ; cui­si­ner « zéro gras » c’est un sui­cide à petit feu.

La graisse ali­men­taire est un gage indis­pen­sable de vie, la sup­pri­mer en faveur des sucres, qu’ils soient simples ou com­plexes, lents ou rapides, revient à ali­men­ter les maux de ce siècle : le syn­drome méta­bo­lique et les mala­dies auto-immunes. Tout com­mence par une dys­biose nour­rie pas les sucres fermentescibles.

Les cui­si­niers d’antan le savaient par­fai­te­ment, ce n’est pas le gras qui fait gros­sir la popu­la­tion, ce sont les sucres ! Les légumes étaient à leur place, un pré­texte à man­ger de la sauce et accom­pa­gner les viandes grasses.

C’est en consom­mant de la graisse que l’humanité s’est construite et a sur­vé­cu jusqu’à aujourd’hui ; c’est en éli­mi­nant les graisses ali­men­taires natu­relles et en se repor­tant sur les sucres que l’humanité dégé­nère. Les cui­si­niers qui se prêtent à cette fumis­te­rie sont indignes de leurs prédécesseurs.

Première cer­ti­tude : sans le gras nous ne serions pas là, sans le gras nous disparaîtrions.

Seconde cer­ti­tude : sans les sucres nous ne serions pas gros !

Bon appé­tit et bon gras !

25 avril 2018 | Mes brèves