Brève : manque d’estime de soi, une image « choc ».

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Dans notre socié­té, où le culte de l’image dévore les esprits, anni­hile tout bon sens et exhorte aux com­por­te­ments extra­va­gants, de plus en plus d’enfants, dès l’âge de 10 ans, sont insa­tis­faits de leur apparence.

Les jeunes filles sont les plus tou­chées : 37% des 10 – 11 ans, 54% des 12 – 13 ans, 63% des 14 – 15 ans, expriment le désir de deve­nir plus minces, et n’hésitent pas à sau­ter petit-déjeuner ou déjeu­ner afin de perdre quelques kilos.

Ce désir de min­ceur devient vite exces­sif et obses­sion­nel, puis, sou­vent, évo­lue jusqu’au trouble névro­tique en rai­son du conflit insur­mon­table qui s’installe entre la volon­té inex­tin­guible de col­ler à une image famé­lique et l’impossibilité de maî­tri­ser un corps qui s’acharne à conser­ver quelques bour­re­lets « honteux ».

La mode crée des êtres malingres, puis accen­tue l’aspect « déchar­né » des corps et sur­ligne l’apparence hâve des visages par retouches infor­ma­tiques des images, et les médias dif­fusent allè­gre­ment ces icônes de la mai­greur ven­deuses de papier. Mais, en même temps, les lob­bies agro-alimentaires éla­borent des stra­té­gies gagnantes et fruc­tueuses, visant à rendre les corps et les cer­veaux des enfants (et des parents) « addicts » aux sucres, et ne cessent de pro­mou­voir des ali­ments qui dérèglent les sys­tèmes de régu­la­tion du poids. Il devient, dans ces condi­tions, impos­sible de gar­der le contrôle de son poids et de col­ler à une image de soi elle-même défor­mée et fantasmée.

Lorsqu’un corps dont on ne peut contrô­ler l’apparence se dirige à l’opposé de l’image obses­sion­nelle, mal­gré la plus forte volon­té et la plus ferme déter­mi­na­tion, il se crée un ter­reau pro­pice au déve­lop­pe­ment d’une mala­die psy­chia­trique, l’anorexie, car elle seule est plus forte que le besoin impé­rieux de man­ger, elle seule peut enfin faire plier le corps et le cal­quer à l’image sou­hai­tée… jusqu’à par­fois le bri­ser définitivement.

Des créa­teurs de mode qui aiment vrai­ment la femme et res­pectent ses formes, une édu­ca­tion ali­men­taire qui aide les jeunes à déjouer les pièges d’une ali­men­ta­tion irres­pec­tueuse des sys­tèmes phy­sio­lo­giques, voi­là des solu­tions sen­sées mais qui paraissent être des chi­mères tant la socié­té semble se diri­ger à contre-sens. Mais il convient cepen­dant de ne pas bais­ser les bras, l’éducation des enfants est l’avenir de la socié­té, alors édu­quons. Je me bats, à mon niveau, contre les dogmes actuels d’une science nutri­tion­nelle qui s’est éga­rée, il y a quelques décen­nies, vers des concepts erro­nés et des stra­té­gies dou­teuses : régimes res­tric­tifs et hypo­ca­lo­riques, conseils ali­men­taires visant à faire man­ger plus de sucres (céréales et autres fécu­lents) et moins de graisses, etc.

Redonnons, par une ali­men­ta­tion intel­li­gente, à l’organisme humain la pos­si­bi­li­té de contrô­ler son propre poids, arrê­tons la pro­mo­tion de la mai­greur par des esprits étri­qués, et la cohé­rence phy­sio­lo­gique sera de retour, le cer­veau de nos enfants ces­se­ra alors d’être torturé.

*Photographe : Meg Gaiger

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11 septembre 2014 | Mes brèves