Dysbiose, ou fléau de malabsorption intestinale.

Source : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/7172959/

Article :

Date de parution : 30.06.2022

Niveau de difficulté : Facile

Extrait de mon pro­chain livre : 

« La fer­men­ta­tion bac­té­rienne intes­ti­nale, pro­ces­sus phy­sio­lo­gique nor­mal, est deve­nue un véri­table fléau pla­né­taire tant la consom­ma­tion de sucres fer­men­tes­cibles, fibres com­prises, est de nos jours exces­sive, en dehors de toute sagesse nutri­tion­nelle et de rai­son phy­sio­lo­gique. Une fer­men­ta­tion per­ni­cieuse qui induit de graves troubles méta­bo­liques et immu­ni­taires, résul­tant cepen­dant des recom­man­da­tions médi­cales et sani­taires : consom­mer des sucres aux trois repas quo­ti­diens prin­ci­paux et aux en-cas interprandiaux.

Tous ces sucres fer­men­tes­cibles consom­més, quel que soit leur indice gly­cé­mique, finissent avec le temps par induire une dys­biose, une flore pauvre, une pul­lu­la­tion bac­té­rienne telle qu’elle abou­tit à l’endommagement de la muqueuse, à une inflam­ma­tion chro­nique pro­fonde cause d’une inter­dite per­méa­bi­li­té, une intoxi­ca­tion du nerf vague, une funeste malab­sorp­tion de l’intestin grêle, et un ralen­tis­se­ment du tran­sit qui pro­cure tout le temps néces­saire aux bac­té­ries sur­nu­mé­raires de pro­duire en masse des gaz lourds et des graisses lourdes, inflammatoires. »

SII (Syndrôme Inflammatoire de l’Intestin), SIBO (Small Intestinal Bacterial Overgrowth), MICI (Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin), sont en réa­li­té des patho­lo­gies cor­ré­lées à une dys­biose et la dys­im­mu­ni­té inhérente. 

80% de l’immunité siège dans l’intestin. La dys­biose, c’est 90% des mala­dies modernes (offi­ciel). 

70% des nutri­ments sont absor­bés dans les pre­mières dizaines de cen­ti­mètres de l’intestin grêle, duo­dé­num et jéju­num. Le jéju­num est tout, il est le gage d’un bon déve­lop­pe­ment de l’embryon. 

Le grêle est le Graal ! Il est la source de vie que nous pos­sé­dons tous dès la concep­tion. L’absorption du grêle est le bien le plus pré­cieux qu’il faut entre­te­nir à tout prix, puisque la san­té, l’immunité, et la qua­li­té de vie en dépendent. 

Lorsque le grêle absorbe bien les sucres, rien ne traîne en son sein, rien ne fer­mente de manière exces­sive, rien ne pul­lule. La vie s’écoule comme un long fleuve tranquille. 

Il n’existe pas de dys­biose sans malab­sorp­tion des sucres de l’intestin grêle, pas de sur­poids sans atteinte de sa motilité. 

La malab­sorp­tion est notre pierre d’achoppement, l’élément par lequel tout peut déra­per, s’effondrer, à com­men­cer par notre immu­ni­té, fort dépen­dante de l’état de l’intestin grêle. 

Trop de méde­cins et de thé­ra­peutes mécon­naissent la phy­sio­lo­gie de l’intestin grêle, et pour cette rai­son donnent de mau­vaises recom­man­da­tions ali­men­taires aux per­sonnes venant les consulter. 

S’il y avait un seul prin­cipe à rete­nir concer­nant les troubles méta­bo­liques et immu­ni­taires, il tien­drait en ces quelques mots : 

Ne jamais dépas­ser de façon durable la capa­ci­té d’absorption des sucres de l’intestin grêle !

C’est la règle d’or.

Cette règle d’or est de nos jours inexis­tante, les consom­ma­teurs mal infor­més, voire dés­in­for­més, se gavent de sucres trois à six fois par jour, et se retrouvent en per­pé­tuelle fer­men­ta­tion diges­tive. A ce niveau, c’est faire de l’élevage de bac­té­ries, c’est nour­rir son mal. 

Comment savoir si l’on dépasse la capa­ci­té d’absorption du grêle ? 

La mesure des gaz res­pi­ra­toires nous donne cette indi­ca­tion précieuse. 

La fer­men­ta­tion des sucres ne doit pas avoir lieu dans l’intestin grêle, ou très fai­ble­ment, mais dans le colon, de façon modé­rée. La muqueuse du grêle absorbe ins­tan­ta­né­ment les sucres simples, et l’amidon faci­le­ment diges­tible, et le colon fer­mente quant à lui l’amidon résis­tant et les fibres. 

Les gaz émis par la fer­men­ta­tion des sucres dans le grêle passe dans la cir­cu­la­tion san­guine et sont éva­cués en grande par­tie, plus de 60%, par exha­la­tion pulmonaire. 

Gaz car­bo­nique, hydro­gène, hydro­gène sul­fu­reux, méthy­la­cé­tate, méthane, oxyde nitrique, sont faci­le­ment mesu­rables avec un équi­pe­ment spé­ci­fique, ce qui per­met une éva­lua­tion très pré­cise des dif­fé­rentes fer­men­ta­tions et pro­cure une vision claire d’une éven­tuelle dys­biose et d’un excès de fer­men­ta­tion. Il est alors pra­tique d’installer des moyens pro­phy­lac­tiques pour enri­chir la flore et rééqui­li­brer le micro­biote en fonc­tion des résul­tats obte­nus. Cela passe bien évi­dem­ment par un réel rééqui­li­brage ali­men­taire, effi­cace com­pa­ré à toutes les pra­tiques faites « à l’aveugle ». Le résul­tat de ce rééqui­li­brage est par­fai­te­ment visible lors d’une mesure ulté­rieure, ain­si que par des ana­lyses bio­lo­giques et le témoi­gnage favo­rable de la per­sonne concernée. 

D’une manière plus glo­bale, les gaz exces­sifs pro­duits par un indi­vi­du, des bal­lon­ne­ments et des incon­forts diges­tifs sont les signes irré­fra­gables d’une fer­men­ta­tion exces­sive résul­tant d’un dépas­se­ment de la capa­ci­té d’absorption des sucres de l’intestin grêle. La consé­quence à long terme sera un engrais­se­ment pro­gres­sif de l’organisme, accom­pa­gné de per­tur­ba­tions méta­bo­liques et immu­ni­taires. L’insulinorésistance, l’inflammation diges­tive, puis sys­té­mique, sont inhé­rentes d’une consom­ma­tion exces­sive et régu­lière de sucres fer­men­tes­cibles, asso­ciée à une dégra­da­tion de la muqueuse intes­ti­nale cau­sée par la masse bac­té­rienne, et à diverses réac­tions immu­ni­taires pathologiques.

Une très belle étude (ci-jointe) publiée dans Digestive Diseases and Sciences, une revue men­suelle axée sur la gastro-entérologie et l’hépatologie, fait la démons­tra­tion de l’altération phy­sio­lo­gique de la capa­ci­té d’absorption des sucres chez l’humain vieillissant. 

Soyons réa­listes, un intes­tin grêle de 70 ans n’est plus un intes­tin grêle de 20 ans !

Si, la capa­ci­té d’absorption des sucres de l’intestin grêle d’un jeune adulte de 20 ans peut atteindre 200 grammes par repas, ce qui est consi­dé­rable, elle n’est plus que de 50 à 70 grammes vers 50 ans, et se réduit comme une peau de cha­grin par­fois jusqu’à 25 grammes à 70 ans. 

La dys­biose altère l’intestin grêle, et accé­lère son vieillis­se­ment. Il m’arrive trop sou­vent de consta­ter lors de ma pra­tique de mesure des gaz res­pi­ra­toires et de rééqui­li­brage du micro­biote, une malab­sorp­tion sévère des sucres, y com­pris des sucres simples, tel le fruc­tose, chez des per­sonnes âgées de moins de 40 ans, ce qui est par­fai­te­ment anor­mal. La pro­duc­tion de graisse abdo­mi­nale, vis­cé­rale, est iné­luc­table et mas­sive dans cette situa­tion, ain­si que l’installation d’un ter­rain inflam­ma­toire sys­té­mique et l’apparition de troubles méta­bo­liques et immunitaires. 

Ces per­sonnes sont âgées trop tôt !

Une per­sonne qui pro­duit des gaz en excès, pro­duit sys­té­ma­ti­que­ment de la graisse vis­cé­rale en excès, des céra­mides cir­cu­lantes inflam­ma­toires. La pro­duc­tion de gaz et de graisses à par­tir des sucres fer­men­tes­cibles sont bio­chi­mi­que­ment indis­so­ciables : qui pro­duit beau­coup de gaz, pro­duit beau­coup de graisse, c’est un fait physiologique !

Des per­sonnes de plus de 70 ans, en bonne san­té, moins atteintes de dys­biose, vont fort heu­reu­se­ment conser­ver une absorp­tion supé­rieure à 25 grammes de sucres par repas, mais d’une manière géné­rale, les baisses, phy­sio­lo­gique et patho­lo­gique, de la capa­ci­té d’absorption des sucres par le grêle sont une réa­li­té dont il faut abso­lu­ment tenir compte. 

Un micro­biote de 20 ans sera tou­jours plus per­for­mant qu’un micro­biote de 70 ans, et une muqueuse de 20 ans absor­be­ra tou­jours plus qu’une muqueuse de 70 ans !

Dans le meilleur des mondes, un adulte qui consomme autant de sucres fer­men­tes­cibles à 50 ans qu’à 20 ans, s’oriente inévi­ta­ble­ment vers une dys­biose, un dérè­gle­ment de son micro­biote, un appau­vris­se­ment de sa flore, une forte pro­duc­tion de gaz et de céra­mides cir­cu­lantes inflam­ma­toires, ain­si qu’une alté­ra­tion de sa muqueuse diges­tive, et se trouve expo­sé à des troubles méta­bo­liques et immunitaires. 

L’intégrité de l’immunité étant liée à l’état de la muqueuse intes­ti­nale, les per­sonnes souf­frant de malab­sorp­tion ont un risque plus éle­vé de Covid grave, de Covid long, ou de réac­tions post-vaccinales plus ou moins sévères, com­pa­ré à des per­sonnes ne pré­sen­tant pas de dysbiose. 

Les condi­tions menant à une atteinte et une malab­sorp­tion patho­lo­gique du grêle : 

- L’excès pérenne de fer­men­ta­tion liée à une ali­men­ta­tion trop riche en sucres.

- La pul­lu­la­tion bactérienne

- Les stases diges­tives (ralen­tis­se­ment du flux digestif)

- L’accélération exa­gé­rée du tran­sit (hyper­thy­roï­die, excitants)

- L’insulinorésistance et le diabète

- Les séquelles virales (enté­ro­vi­rus, Herpès virus, Sars-Cov‑2).

- Les médi­ca­tions (anti­bio­tiques, anti-inflammatoires, hypo­ten­seurs, anti-acné, …)

- Les mycotoxines

- Le glu­ten et les lectines

- L’alcool

- Les huiles essen­tielles par voie digestive

-L’argent col­loï­dal par voie digestive

- Les mala­dies diges­tives à éosinophiles

-L’exobiote des légumes (biote patho­gène de la par­tie externe des légumes)

Rappel : 

Tous les sucres sont fer­men­tes­cibles, les prin­ci­paux sont : les céréales et les farines, les légu­mi­neuses, les fruits, les fibres, le fruc­tose, le lactose. 

Oubliez les calo­ries, conser­vez le contrôle de vos sucres.

Bon beurre !

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/7172959/