Antioxydants

Vous avez sûre­ment enten­du par­ler des anti­oxy­dants, ces com­po­sés chi­miques « anti-vieillissement » que nous apportent les fruits et les légumes, le thé et le vin rouge, ain­si qu’une plé­thore de pro­duits phar­ma­ceu­tiques et de com­plé­ments alimentaires.

Mais avant d’aller plus loin, il convient de dire quelques mots sur l’oxydation et l’oxygène :

Il y a quatre mil­liards d’années, l’oxygène était absent de l’atmosphère ter­restre, mais cepen­dant l’inexplicable s’ap­prê­tait à se pro­duire, le chi­mique allait engen­drer le bio­lo­gique, de l’inerte allait appa­raître l’animé, de la matière allait sur­gir la vie. Les pre­miers êtres vivants à habi­ter notre pla­nète ont été des bac­té­ries qui se satis­fai­saient d’une vie anaé­ro­bie (sans oxy­gène). Puis, il y a 3,2 mil­liards d’années, des bac­té­ries plus per­for­mantes, dési­reuses d’autonomie, ont réus­si à uti­li­ser les rayons du soleil pour pro­duire davan­tage d’énergie, se mou­voir et colo­ni­ser la sur­face de tous les océans. Cependant, en créant ce pro­cé­dé éner­gé­tique (la pho­to­syn­thèse), elles ont pro­duit en masse un gaz nou­veau, extrê­me­ment nocif : l’oxygène (ou dioxy­gène pour les puristes).

Au fil des mil­lé­naires, ce poi­son mor­tel deve­nant enva­his­sant, cer­taines bac­té­ries se sont adap­tées et ont réus­si à uti­li­ser l’oxygène comme source d’énergie. Ces bac­té­ries consom­ma­trices d’oxygène, devien­dront des mito­chon­dries, véri­tables petites usines chi­miques pour­voyeuses d’énergie, et seront absor­bées (il y a deux mil­liards d’années) par des cel­lules euca­ryotes, ancêtres com­muns du monde végé­tal et ani­mal. C’est donc une par­faite sym­biose entre nos cel­lules pri­mi­tives et les mito­chon­dries qui a per­mis l’évolution, et bien plus tard l’apparition de l’être humain.

Les mito­chon­dries sont deve­nues nôtres, tout en gar­dant leur propre code géné­tique et ADN, et habitent, par une ou par mil­liers, cha­cune de nos cel­lules (à l’exception des glo­bules rouges).

Grâce aux mito­chon­dries, nous avons domp­té et uti­li­sé l’oxygène afin de pro­duire tou­jours plus d’énergie et nous rendre capables d’évoluer libre­ment au sein d’un envi­ron­ne­ment maîtrisé.

Mais n’oublions pas que ce gaz mor­tel deve­nu indis­pen­sable à la vie, nous tue à petit feu !

En effet, ces cas­cades de phé­no­mènes chi­miques oxy­da­tifs à des fins éner­gé­tiques, évo­lu­tives et d’autonomie, pro­duisent au pas­sage des déchets méta­bo­liques extrê­me­ment nocifs, les « radi­caux libres », et pour­tant indis­pen­sables eux aus­si à cer­taines réac­tions chi­miques, comme par exemple la sti­mu­la­tion du sys­tème immu­ni­taire contre les virus et les bac­té­ries pathogènes.

Les radi­caux libres s’attaquent en pre­mier lieu à nos graisses de consti­tu­tion et altèrent for­te­ment les mem­branes de nos cel­lules, accé­lé­rant ain­si le pro­ces­sus de vieillissement.

Revenons aux antioxydants :

Nous avons plu­sieurs lignes de défense « anti­oxy­dantes » contre ces élé­ments hyper agres­sifs que sont les radi­caux libres :

- La vita­mine E : c’est elle qui se sacri­fie en pre­mier dans la lutte contre l’oxydation de nos cellules.

- La vita­mine C : elle vient au secours de la vita­mine E oxy­dée, et la régénère.

- Le glu­ta­thion : Il régé­nère la vita­mine C oxy­dée et agit lui-même direc­te­ment dans cha­cune de nos cel­lules. C’est le maître anti­oxy­dant dans toute sa puis­sance, le plus grand pro­tec­teur de nos cel­lules, tout sim­ple­ment vital. Le glu­ta­thion (bio­lo­gi­que­ment effi­cace) n’est pas appor­té par l’alimentation, mais syn­thé­ti­sé par l’organisme lui-même à par­tir de trois acides ami­nés issus des protéines.

- Puis arrive une mul­ti­tude d’autres anti­oxy­dants : sélé­nium, vita­mine A, zinc, coen­zyme Q10, béta-carotènes, acide alpha-lipoïque (fabri­qué lui aus­si par l’organisme), lyco­pène, lutéine, astaxan­thine, poly­phé­nols, tanins, anthocyanes…

Nous avons vu que la sym­biose avait été la condi­tion sine qua non de notre exis­tence, elle l’est tou­jours : toutes nos fonc­tions méta­bo­liques agissent en sym­biose, et nous nous nour­ris­sons d’aliments ani­maux et végé­taux eux-mêmes issus de sym­bioses mul­tiples. Ce que je tiens à dire ici, c’est que l’efficacité des anti­oxy­dants n’est valable que lorsqu’ils sont absor­bés dans leurs élé­ments sym­bio­tiques. Je m’explique : le sélé­nium du beurre, le coen­zyme Q10 de la viande rouge, la vita­mine E de l’huile de palme rouge, l’astaxanthine de la cre­vette, la lutéine du cres­son, le lyco­pène de la purée de tomate, la vita­mine A des œufs, les fla­vo­noïdes du cho­co­lat, etc., sont infi­ni­ment plus bio­lo­gi­que­ment actifs que des pilules phar­ma­ceu­tiques com­po­sées d’éléments iso­lés ou de syn­thèse. Quant au glu­ta­thion, inutile de vous rui­ner, il n’est actif que lorsqu’il est fabri­qué par l’organisme, tout com­pri­mé ingé­ré sera ren­du tota­le­ment inac­tif par les voies digestives.

Autre point impor­tant, la nature res­pecte tou­jours les pro­por­tions et l’harmonie : absor­ber de trop grandes quan­ti­tés d’un ou de plu­sieurs élé­ments pris sépa­ré­ment rompt cette har­mo­nie et devient néfaste. Prenons l’exemple de la vita­mine E : les gélules com­mer­ciales de cette vita­mine (l’Alpha Tocophérol) ne sont d’aucun inté­rêt, et sont même nui­sibles, car elles dés­équi­librent le rap­port idéal avec les 7 autres formes de vita­mine E que nous pro­pose la nature, et faussent le rap­port adé­quat avec les autres anti­oxy­dants. Sachez qu’un anti­oxy­dant pris en trop grande quan­ti­té devient pro-oxydant, et la solu­tion sup­po­sée un réel problème !

Notre vie durant nous lut­tons contre les radi­caux libres, et notre pou­voir anti­oxy­dant dimi­nue mal­heu­reu­se­ment avec l’âge, alors que bien des fac­teurs viennent ren­for­cer les rangs de l’ennemi : tabac, sport en excès, médi­ca­ments, rayons UV, pol­lu­tion, sucres raf­fi­nés, acides gras oxy­dés (huiles végé­tales poly­in­sa­tu­rées), etc. Lorsque nos lignes de défense sont débor­dées, le vieillis­se­ment pré­ma­tu­ré et les pro­ces­sus dégé­né­ra­tifs sont à craindre (can­cers, mala­dies car­dio­vas­cu­laires, dégé­né­res­cence macu­laire, mala­dies d’Alzheimer et de Parkinson…).

L’hygiène de vie et la qua­li­té de notre ali­men­ta­tion res­tent les meilleurs moyens pré­ven­tifs contre l’oxydation en nous four­nis­sant les meilleurs antioxydants.

20 janvier 2014 |