Complet – Raffiné

Autrefois, les ali­ments étaient consom­més à l’état natu­rel, et appor­taient aux consom­ma­teurs leur pleine valeur nutri­tive. Après la seconde guerre mon­diale, le pain noir et les ali­ments péri­més ayant lais­sé de mau­vais sou­ve­nirs, la mode est pas­sée aux ali­ments plus blancs, plus « purs » et moins fra­giles. Avec l’avènement de l’agriculture de masse, l’industrie ali­men­taire a mis au point des pro­cé­dés méca­niques, chi­miques et ther­miques qui per­mettent de sto­cker et de conser­ver les ali­ments plus longtemps.

Ces pro­cé­dés qui consistent à raf­fi­ner pour plaire davan­tage concernent essen­tiel­le­ment les céréales, le sucre et les huiles.


Céréales et sucres :

Pour raf­fi­ner les céréales, on leur ôte leur enve­loppe externe et leur germe, la farine est alors plus blanche, se conserve plus long­temps et devient plus facile à tra­vailler pour les arti­sans bou­lan­gers et pâtis­siers. A la mai­son, les céréales peuvent être conser­vées très long­temps sans être inquié­tées par les insectes qui boudent les pro­duits ain­si déna­tu­rés, ne pré­sen­tant plus aucun inté­rêt nutritionnel.Car c’est en cela que réside l’inconvénient du raf­fi­nage : les céréales sont dépour­vues de la plu­part des vita­mines, miné­raux et autres cata­ly­seurs qui font nor­ma­le­ment leur richesse nutri­tive. Après raf­fi­nage, le sucre débar­ras­sé de ses « impu­re­tés » devient d’un blanc imma­cu­lé, mais éga­le­ment dépour­vu de nom­breux minéraux.


Huiles :

Raffiner les huiles de consom­ma­tion pré­sente un triple inté­rêt pour l’industrie alimentaire :

  • Une plus longue conser­va­tion : en raf­fi­nant les huiles, on détruit de nom­breux élé­ments nutri­tifs qui pour­raient accé­lé­rer le pro­ces­sus d’oxydation et de ran­cis­se­ment. Elles sup­portent ain­si mieux les tem­pé­ra­tures de cuis­son et se dégradent moins (sauf à très haute tem­pé­ra­ture comme les fri­tures, où elles deviennent toxiques).
  • Une pro­duc­tion très ren­table : chauf­fer les graines avant l’extraction de d’huile per­met de récol­ter des quan­ti­tés bien plus impor­tantes que par pres­sion à froid. L’inconvénient est que cela déna­ture les acides gras et les rend très net­te­ment moins bio­lo­gi­que­ment actifs. Résultat : les huiles raf­fi­nées ont per­du leur d’intérêt nutritionnel.
  • Un faible coût : de plus grands volumes d’huile pro­duits avec une même quan­ti­té de graines per­met de faire bais­ser les prix de vente tout en aug­men­tant les marges bénéficiaires.

Les huiles raf­fi­nées sont moins colo­rées, moins odo­rantes et moins fra­giles. Le pro­blème est qu’elles ne couvrent plus nos besoins en élé­ments nutritifs.Certains cher­cheurs affirment que les huiles raf­fi­nées pré­sentent des acides gras poly­in­sa­tu­rés ran­cis dès leur pro­duc­tion, et dénoncent leur toxicité.


Manger raf­fi­né, c’est man­ger beau­coup pour appor­ter peu ! 

Les pro­duits com­plets ou non raf­fi­nés conservent une forte den­si­té nutri­tion­nelle et pro­curent à l’organisme tous les élé­ments dont il a besoin. Celui-ci, plei­ne­ment satis­fait ne récla­me­ra pas, par le biais d’envies com­pul­sives, les nutri­ments qui lui sont indispensables.Le sur­poids et l’obésité sont en grande par­tie dus à des carences nutri­tion­nelles mal­gré des quan­ti­tés ingé­rées par­fois importantes.


Le corps réclame ce qu’on ne lui apporte pas !

En cas de poids exces­sif, la solu­tion n’est cer­tai­ne­ment pas de man­ger moins car les carences s’en trou­ve­raient aug­men­tées, la solu­tion est de man­ger com­plet et nour­ris­sant. Les céréales com­plètes sont riches en fibres et allongent le temps de diges­tion, assu­rant ain­si une plus grande satié­té et un laps de temps plus grand avant une nou­velle sen­sa­tion de faim.

Les céréales raf­fi­nées sont beau­coup plus faciles à digé­rer et aug­mentent trop rapi­de­ment l’arrivée de sucre dans le sang, ain­si qu’un long cor­tège d’effets secon­daires comme la sen­sa­tion de faim accrue, des envies com­pul­sives d’aliments sucrés, des crises d’hypoglycémie, et une aug­men­ta­tion impor­tante du risque d’apparition du dia­bète de type II.

Après des décen­nies d’égarement ali­men­taire, d’une explo­sion de l’obésité et du dia­bète, il est temps de reve­nir à une ali­men­ta­tion plus rai­son­nable et plus nutri­tive, une ali­men­ta­tion moins raffinée.

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24 février 2013 |