Tissu adipeux
Notre graisse corporelle est stockée à différents endroits de l’organisme. Ces endroits sont plus ou moins favorisés en fonction du sexe et de l’âge, mais aussi en fonction des caractères génétiques personnels. Par exemple, les femmes ont des caractéristiques sexuelles qui rendent propice le stockage de la graisse dans la région des hanches, des cuisses, des fesses, et éventuellement dans la région postérieure des bras, mais c’est la prédisposition génétique personnelle qui en déterminera l’ampleur et les répartitions, en relation avec le mode alimentaire et le style de vie. De leur côté, les hommes prennent plus facilement de l’embonpoint au niveau de l’abdomen et moins facilement au niveau des bras et des jambes, et là encore la génétique, l’alimentation, et le style de vie en détermineront l’importance. Enfin, certaines personnes atteintes d’obésité massive voient les réserves de graisse s’accumuler sur l’ensemble du corps.
Le tissu adipeux représente la totalité de la graisse corporelle stockée. Il est composé de quelques 20 à 30 milliards de cellules adipeuses, qui se remplissent ou se vident de leur contenu en fonction des besoins de l’organisme (lorsque celui-ci fonctionne normalement et que le système de régulation des graisses n’est pas perturbé par différentes causes que nous ne développerons pas ici).
La graisse corporelle est à l’image de la production d’une ruche, bien rangée dans une multitude d’alvéoles individuelles, à la différence près, que les cellules adipeuses peuvent grossir jusqu’à environ 50 fois leur volume initial, puis croître leur nombre à l’infini si les besoins de stockage l’exigent.
Des découvertes récentes ont forcé les scientifiques à reconsidérer le tissu adipeux et à l’envisager sous un nouvel aspect. Effectivement, le tissu n’est pas un simple ensemble de petits sacs que l’on remplit ou que l’on vide en fonction du nombre de calories ingérées par rapport aux dépenses énergétiques, comme on l’a longtemps cru, mais un organe à part entière. C’est-à-dire que comme le foie ou le pancréas, le tissu adipeux produit des hormones et participe à la gestion de son propre état, en agissant par exemple sur les sensations de faim.
Les cellules adipeuses sécrètent de nombreuses hormones (oestrogènes, leptine, TNF-Alpha, etc.) et communiquent, échangent des informations avec l’ensemble de l’organisme, et influent ainsi sur les autres organes, le cerveau compris.
Si l’organisme gère parfaitement 20 à 30 milliards de cellules adipeuses au fonctionnement sain, il commence à rencontrer quelques problèmes lorsque 50, 100, 200 milliards de cellules, et parfois plus, au fonctionnement perturbé, viennent interférer avec son fonctionnement normal.
Imaginez un organe qui représenterait 50% du volume d’une personne… c’est parfois le cas du tissu adipeux de certaines personnes obèses ! Il devient à ce stade difficile (mais pas impossible) de revenir à un organe de taille normale.
Les problèmes rencontrés par un tissu adipeux trop conséquent, qui « bombarde » l’organisme d’hormones, sont : l’inflammation chronique de l’organisme, l’insulinorésistance, le diabète, l’hypertension, l’hypertriglycéridémie, les maladies cardiovasculaires, les cancers, etc.
Il est à noter que toutes les zones corporelles de stockage des graisses n’ont pas les mêmes conséquences sur l’équilibre hormonal de l’organisme. Les cellules adipeuses qui sécrètent le plus hormones délétères, responsables de maladies graves, sont celles situées à l’intérieur de l’abdomen, d’où la nécessité de surveiller le tour de taille. Les cellules adipeuses situées au niveau des cuisses et des fesses semblent, quant à elles, porter moins préjudice à la santé des personnes intéressées. La culotte de cheval, mesdames, n’a donc pas d’incidence sur la santé, si ce n’est mentale, en fonction des considérations esthétiques personnelles et de la sensibilité aux remarques d’autrui.
Source illustration : Figaro Santé