La choline, le « nutriment cerveau » !
La choline est un nutriment majeur pour le métabolisme humain dont on parle peu et, par là même, un élément nutritionnel crucial parfaitement méconnu du grand public.
Humains, notre particularité dans le monde animal réside principalement en la grosseur de notre cerveau, le nombre de ses neurones et son incroyable plasticité due à sa grande capacité de connexions synaptiques.
Notre cerveau possède cent milliards de neurones, et chacun d’entre eux peut se connecter à dix mille de ses semblables. Sans choline rien de tout cela n’est possible, avec trop peu de choline tout cela dysfonctionne.
Bien que le foie en ait la capacité de synthèse, celle-ci est insuffisante pour combler les importants besoins de l’organisme en choline. Sans compter la disparité dans la capacité de production hépatique de choline en fonction du polymorphisme génétique de chacun, plus spécifiquement chez les femmes dont l’expression génétique et dépendante du taux d’oestrogènes, ce qui aggrave la situation de carence chez les femmes ménopausées. La source alimentaire est, par conséquent, indispensable pour contenter l’organisme.
Aujourd’hui, le constat est alarmant, seuls 10% de la population consomment suffisamment de choline, ce qui signifie que les 90% restants présentent une carence nutritionnelle. Ce chiffre devient effrayant lorsqu’il est question des femmes enceintes, puisque 95% d’entre elles seraient déficientes en ce noble matériau responsable de la conception normale du cerveau et de l’assurance du bon fonctionnement du système nerveux, dès le stade fœtal, des générations à venir. Il est donc important que les futures mères se pourvoient de manière adéquate en choline pour concevoir des enfants non carencés, puis de les nourrir d’un lait riche en ce nutriment indispensable au fonctionnement cérébral.
La choline entre dans la synthèse de l’acétylcholine, un neurotransmetteur chargé de faire passer l’information d’un neurone à l’autre par le biais des synapses. Sans un passage correct de l’information toutes les fonctions cérébrales dysfonctionnent, ainsi que le contrôle musculaire.
La choline entre également dans la composition de la sphingomyéline, constituant majoritaire de la fibre nerveuse, et qui est un élément présent, avec le cholestérol, à 90% dans le plasma membranaire des fibroblastes, cellules protectrices contre l’athérome, responsables de l’élaboration du collagène, et actrices de la défense anti-infectieuse et antiviral.
La choline est un élément capital de la structure du cerveau, de son entretien, de sa régénération, de sa défense, de son fonctionnement, et donc de la mémoire, de l’apprentissage, de la concentration, de l’humeur, et du comportement.
Bien que l’étiologie de la maladie d’Alzheimer ne soit pas totalement élucidée, il semblerait qu’une consommation inadéquate de choline soit impliquée dans le développement de la maladie. La formation de produits amyloïdes constatée est liée à un niveau réduit de la protéine kinase C (PKC) ou de son activité, en lien avec une présence trop faible de choline alimentaire.
La phobie des graisses animales est la cause principale de cette effarante constatation de carence quasi généralisée : les œufs, le foie, la cervelle, la moelle, les poissons gras comme le saumon, étant les meilleures sources de choline, qui plus est, extrêmement biodisponible puisque l’intestin grêle assimile 90% de la choline issue de la phosphatidylcholine (lécithine) ; les végétaux présentent nettement moins de phosphatidylcholine et n’offrent que peu de choline biodisponible par portion alimentaire.
Pour atteindre l’apport quotidien recommandé évalué à 425 mg de choline pour les femmes, 550 mg pour les hommes et les femmes enceintes, une simple tranche de foie de bœuf de 150 gr provenant de l’élevage traditionnelle, nourri à l’herbe, suffit très largement, ou une tranche de 100 gr et un œuf.
En revanche, il faudrait consommer entre 1,5 et 2 kilos de haricots secs pour espérer atteindre en théorie l’apport recommandé. Mais l’on sait qu’en pratique les végétaux ne livrent pas facilement leurs trésors en raison des fibres et des anti-nutriments qu’ils contiennent.
Il est donc dangereux pour la santé de nos intestins de ne compter que sur les végétaux pour obtenir la quantité requise en choline. Consommer quotidiennement de trop grands volumes de végétaux mènerait irrémédiablement à une sévère dysbiose, une malabsorption des nutriments par l’intestin grêle en raison du développement d’un biofilm pathogène inflammatoire, une évolution irrémédiable vers le syndrome métabolique à cause d’une formation intra-abdominale conséquente de graisses inflammatoires, une stéatose hépatique (foie gras), et des troubles fonctionnels pancréatiques.
De plus, il est fortement déconseillé de consommer de l’huile de soja, ou de la lécithine de soja en compléments alimentaires, en raison des manipulations industrielles et chimiques qui dénaturent les produits et les rendent délétères par la présence (obligée) d’acides gras oxydés, déformés, mutés qui agressent nos cellules jusqu’aux mitochondries et noyau, et donc jusqu’à notre ADN.
La choline est également indispensable au bon fonctionnement du foie, à la production de bile, au métabolisme, transport et assimilation des diverses graisses et du cholestérol. Elle est un excellent détoxifiant hépatique, et un très bon antioxydant associé au glutathion.
Dés 1929, la constatation était faite de dommages hépatiques, de troubles de fonctionnement et de l’apparition systématique d’une stéatose non-alcoolique, dus à un apport insuffisant en choline.
Des lésions musculaires sont également constatées lors d’un régime pauvre en choline.
Fort heureusement, les troubles se résolvent dès lors qu’un apport suffisant est rétabli.
Une mort progressive des cellules saines du foie et une évolution vers l’hépatocarcinogenèse (formation de cancer) sont pareillement mis en évidence.
Sur le plan cardiovasculaire, une déficience en choline fait apparaître rapidement chez l’animal (chien et rat) une formation d’athérome dans les artères carotides, coronaires et aorte.
La choline, associée à la vitamine B12 et folates, est un facteur majeur du métabolisme de l’homocystéine, un acide aminé qui doit être converti en méthionine, un processus important pour la fonction rénale, mais également bénéfique en terme de prévention cardiovasculaire, un taux élevé d’homocystéine étant un facteur de risque bien connu dans ce domaine.
Cependant, à l’heure où 90% de la population est carencée en choline, où les maladies cardiovasculaires augmentent, où les maladies dégénératives cérébrales explosent, où le QI des jeunes baisse irrémédiablement depuis les années 1980, où le nombre d’enfants touchés par un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est inquiétant, certains s’alarment des effets secondaires éventuels sur le plan cardiovasculaire d’une trop grande consommation de choline alors qu’aucun lien n’a véritablement été établi, et qu’aujourd’hui, les dernières études tendent à innocenter complètement la choline alimentaire, même en grande quantité !
La choline est un constituant déterminant de nos cellules et des mitochondries (nos usines énergétiques) ; en cela elle est essentielle à l’intégrité de leur structure et de leurs fonctions, à leur entretien et régénération, mais aussi à leur élimination par apoptose dès l’instant où elles montrent des signes de dangerosité pour l’ensemble de l’organisme, un phénomène naturel salvateur déclenché par les mitochondries à condition qu’elles soient elles-mêmes en parfait état de marche. Sans apoptose efficiente, le cancer survient.
La choline est un indispensable marqueur épigénétique, un messager alimentaire prioritaire qui a un impact positif sur l’expression de plus de 1000 gènes intervenant dans la stabilité de l’ADN, le transport des lipides, la prolifération cellulaire, la différenciation, l’apoptose, et de nombreuses autres réactions métaboliques vitales.
Il est impératif pour un développement sain des futurs bébés, des enfants, des adultes, ainsi que le bon déroulement de la grossesse, de s’assurer que l’apport en choline alimentaire soit suffisant.
Vous savez désormais où en trouver en quantité et en qualité.
Ecoutez votre organisme et sa complainte : I’am choline you ( Bagdad Café )
Bon pied bon œil, bon foie bons œufs !
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Deep Nutrition : Why Your Genes Need Traditional Food. Catherine Shanahan.