Le régime méditerranéen, une fiction !
De nombreuses études s’évertuent à démontrer que le régime méditerranéen, s’il n’est pas la panacée, est un remède à presque tous les troubles métaboliques.
La médecine nutritionnelle est décidément emplie de croyances et empreinte d’idéologie et de fantasme, ce qui est à l’opposé de la science. Elle aime croire et faire croire, alors elle a inventé un régime qui pouvait convenir parfaitement à ce qu’elle imagine être le régime alimentaire idéal : le régime méditerranéen.
Là où il fait bon vivre, où le soleil brille, où la mer est bleue, et où les gens vivent au grand air, la population se nourrit évidemment d’huile d’olive, de fruits, de noix, de légumes, de poissons, de vin avec modération, et surtout, élément capital, de peu de viande, blanche, pas rouge bien sûr, de peu de produits laitiers, et sans beurre ni crème.
Là où l’on vit bien et longtemps, on ne mange pas de graisse animale, les principes sont vite posés !
Cela a commencé dans les années 1950 et 1960 avec Ancel Keys, un physiologiste américain, arriviste et sans scrupules, qui a décidé que lui, mieux que les autres, trouverait les raisons de l’épidémie naissante de maladies cardiovasculaires aux Etats-Unis. Pour cela, il n’hésite pas à orienter éhontément les études qu’il dirige de façon à convaincre les instances médicales : les coupables sont les graisses saturées qui élèvent le cholestérol au point de créer des maladies cardiaques mortelles.
Nous savons aujourd’hui que tout cela est faux et que les coupables étaient (et sont) les sucres en excès et les margarines confectionnées avec des huiles végétales polyinsaturées pour leurs effets oxydatifs et inflammatoires. Mais six décennies après, la réitération, encore et toujours, des mêmes erreurs par le plus grand nombre a fini par devenir un corpus de vérité auquel les thérapeutes se sont aliénés. De ce fait, le discours scientifique non soumis aux dogmes en vigueur a peu d’échos.
Bref, Ancel Keys a construit et mythifié le régime crétois, vite généralisé en régime méditerranéen.
Mais qu’en est-il de la réalité ?
S’il est un pays parfaitement placé au centre de la méditerranée, c’est l’Italie avec ses nombreuses îles, dont les majestueuses Sicile et Sardaigne.
Les médecins et nutritionnistes qui plébiscitent aujourd’hui le modèle du régime méditerranéen pour sa richesse en végétaux et sa pauvreté en produits carnés, hormis le poisson, ont-ils seulement une fois dans leur vie mis les pieds à Naples, Palerme, ou Cagliari ? Ont-ils parcouru les marchés locaux ? Ont-ils observé l’alimentation réelle des habitants de l’Italie et des autres pays du pourtour méditerranéen ?
J’en doute !
En Italie, la consommation de viandes grasses est fortement ancrée dans la culture culinaire : bœufs, moutons, cochons, poules et poulets sont très recherchés et largement consommés. Si les marchés sont très colorés du fait des nombreux marchands de fruits et légumes, les étals de bouchers, charcutiers et fromagers sont également très présents.
Les fruits, légumes et légumineuses accompagnent les plats carnés, et non pas l’inverse.
Della mucca si buttano solo gli zoccoli e le corna : « De la vache, on ne jette que les sabots et les cornes », ce dicton sicilien nous montre à quel point les « méditerranéens » apprécient la viande, et que friands des abats, ils consomment les animaux du museau à la queue.
Pas de viande rouge dans le régime méditerranéen ? Alors, ce n’est pas l’alimentation méditerranéenne !
Durant les temps difficiles, pour des raisons nutritionnelles et économiques, en plus d’un grand respect pour l’animal tué pour se nourrir, tout ce qui est consommable est consommé, il n’y pas de déchets inutiles ! Ce qui est dégoûtant, c’est le gaspillage.
Tête, museau, cervelle, yeux, langue, joues, collier, intestins, rate, estomac, foie, reins, queue, rien ne se perd, car tout est extrêmement nourrissant, même les cartilages des pattes sont consommés avec du citron et du sel, une fois bouillis dans de l’eau salée et coupés en cubes. Voilà de quoi se charger pour peu cher en collagène, acide hyaluronique et autres glycoaminoglycanes.
Les charcuteries italiennes, c’est bien connu, sont d’excellente qualité : salami, jambons crus, coppa, pancetta, mortadella… Avec-vous goûté le lard de Colonnata ? Un incontournable !
Ni beurre ni crème, vraiment ?
Le beurre est présent sur les tables au petit-déjeuner pour des tartines goûteuses et nourrissantes.
La crème également est largement consommée avec la mozzarella di bufala, la burrata, le mascarpone, le gorgonzola, le stracchino, la stracciatella (« la crème de la crème » !), et tant d’autres produits bien crémeux.
En Italie, comme en Espagne, au Portugal, en Grèce ou en Crète, l’huile d’olive coule à flot pour les assaisonnements, les cuissons et les fritures (l’huile d’olive supporte très bien la friture contrairement à ce qui peut être dit), mais la graisse de porc est fort utilisée pour les cuissons et les plats mijotés.
Le saviez-vous ?
La graisse de porc est composée de 50 % des même acides gras mono-insaturés que l’huile d’olive qui en comprend, elle, 71 %.
Elle est également composée de 10% d’acides gras polyinsaturés largement protégés de l’oxydation par 40% d’acides gras saturés.
Les acides gras mono-insaturés étant majoritaires, la graisse de porc ne devrait donc pas être appelée « graisse saturée », mais « graisse mono-insaturée » !
Lorsque l’animal est élevé à l’extérieur, la graisse de porc est une des graisses les plus riches en vitamine D.
La graisse de poulet est également composée de 50% d’acides gras mono-insaturés et de seulement de 30% d’acides gras saturés. Elle devrait à ce titre être appelée, elle aussi, « graisse mono-insaturée » et non pas « saturée » parce qu’animale.
Les acides gras saturés sont donc également bien présents dans le véritable régime végétarien, bien plus qu’on ne le dit, et c’est très bien ainsi étant donné leur nécessité absolue pour notre physiologie, fait incontestable que l’on cherche à contester.
Non, les graisses saturées ne bouchent pas les artères !
Si la nature a prévu trois grandes familles de graisses : saturées, mono-insaturées et polyinsaturées, c’est parce que les trois sont indispensables à la santé des animaux, nous compris.
Tous les pays du bassin méditerranéen consomment largement des animaux d’élevage, et des produits laitiers.
Le régime méditerranéen, tel qu’il est présenté par les instances médicales n’existe pas, il est le fantasme d’un régime issu de cerveaux trompés depuis des décennies.
A bien y regarder, le régime méditerranéen, conçu par des non-méditerranéens, est connu de tous sauf de la plupart des méditerranéens, qui s’en moqueraient totalement de toute façon.
Il est temps que la médecine nutritionnelle, malade, se soigne !