Intestin grêle et dysbiose

Source : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7172959

Article :

Date de parution : 28.09.2019

Niveau de difficulté : Moyen

Selon les gastro-entérologues, assis­tés par une science tou­jours plus pré­cise dans la prise de mesures et l’aide aux diag­nos­tics, la dys­biose intes­ti­nale (per­tur­ba­tion de la flore – malab­sorp­tion des sucres) dont souffre la plus grande par­tie de la popu­la­tion au-delà de la qua­ran­taine, serait la cause de plus de 80 % des mala­dies modernes chro­niques, auto-immunes et dégénératives.

Afin d’éviter la dys­biose intes­ti­nale, il est capi­tal de tenir compte de cette infor­ma­tion précieuse :

La capa­ci­té phy­sio­lo­gique d’ab­sorp­tion des sucres de l’in­tes­tin grêle dimi­nue dras­ti­que­ment avec l’âge, un fait lar­ge­ment igno­ré des praticiens.

Alors qu’un sujet jeune peut absor­ber 200 g de sucres par repas, un sujet âgé voit cette capa­ci­té réduite à envi­ron 25 grammes. Vers la cin­quan­taine, absor­ber 50 à 60 grammes de sucres par repas est un bon score.

Rappel :

Les sucres englobent le sucre, les fruits et jus de fruits, le miel, les céréales et leur farine, les légu­mi­neuses, les légumes-racines, et à un moindre niveau les légumes.

Le cumul de plu­sieurs sucres à un même repas mène faci­le­ment à une quan­ti­té impor­tante sans en avoir conscience.

A titre indi­ca­tif :

  • Une por­tion moyenne de frites apporte envi­ron 50 grammes de sucres.
  • 100 grammes de len­tilles cuites apportent envi­ron 20 grammes de sucres.
  • Trois tranches de pain apportent envi­ron 60 de sucres.
  • Un crois­sant apporte envi­ron 25 grammes de sucres.
  • Une por­tion de pâtes cuites apporte envi­ron 55 grammes de sucres.
  • 100 grammes de brow­nie apportent envi­ron 55 grammes de sucres.
  • 100 grammes de chips apportent envi­ron 50 grammes de sucres.
  • 25 cl de soda apporte envi­ron 30 grammes de sucres.
  • Une banane apporte, en fonc­tion de sa taille apporte envi­ron entre 20 et 30 grammes de sucres.
  • 100 grammes de crème gla­cée apportent envi­ron 30 grammes de sucres.
  • Un sucre de table repré­sente 5 grammes de sucres.

Voici cer­tai­ne­ment une des clefs les plus impor­tantes de notre san­té : l’intégrité de l’intestin grêle !

Une règle d’or découle de cette constatation :

Ne jamais dépas­ser la capa­ci­té d’absorption des sucres de l’intestin grêle !

Le pro­blème, en rai­son de notre ali­men­ta­tion moderne, est que nous dépas­sons allé­gre­ment cette capa­ci­té dès notre jeune âge à force de repas char­gés en sucres et d’en-cas qui viennent en rajou­ter d’autres avant même que le repas pré­cé­dent ne soit com­plè­te­ment digéré.

Que se passe-t-il si l’on dépasse cette capa­ci­té ?

C’est simple, c’est le début des pro­blèmes, le star­ter du pro­ces­sus de dys­biose de la flore de fer­men­ta­tion, une pul­lu­la­tion bac­té­rienne très pernicieuse.

Des sucres incom­plè­te­ment digé­rés et non absor­bés, vont traî­ner tout le long du trac­tus intes­ti­nal, fer­men­ter dès l’intestin grêle, et aug­men­ter avec le temps le nombre de bac­té­ries qui se nour­rissent de ces sucres, c’est le SIBO (Small Intestin Bacterial Overgrowth).

Il est anor­mal d’avoir un nombre impor­tant de bac­té­ries dans le grêle.

Les déchets en quan­ti­té, non digé­rés et non absor­bés vont être déver­sés dans le colon et y pour­suivre leur fer­men­ta­tion, conti­nuant à nour­rir les bac­té­ries et pro­mou­voir leur développement.

Les bac­té­ries, tra­vailleuses et bien nour­ries, pro­duisent une quan­ti­té impor­tante de gaz, de graisses vola­tiles et d’alcool qui vont dépas­ser lar­ge­ment, eux-aussi, notre capa­ci­té métabolique.

Le résul­tat est la dys­biose, l’inflammation locale, intes­ti­nale tout d’abord, puis rapi­de­ment sys­té­mique en rai­son d’une muqueuse qui devient poreuse, per­méable, qui laisse pas­ser dans la cir­cu­la­tion san­guine de nom­breuses molé­cules indé­si­rables qui pro­voquent diverses réac­tions inflam­ma­toires, notam­ment immunitaires.

C’est l’installation durable des incon­forts diges­tifs, des bal­lon­ne­ments par­fois dou­lou­reux, de l’engraissement du foie et des vis­cères, et d’un tour de taille qui augmente.

Avec le temps, les décen­nies à consom­mer trop de sucres alors que la capa­ci­té d’absorption du grêle décline, le tube diges­tif se trouve enva­hi par une flore sur­nu­mé­raire, patho­gène, qui crée une forte aci­di­té, des remon­tées acides, voire des brû­lures insup­por­tables, une consti­pa­tion per­sis­tante, des épi­sodes de diar­rhée, des gin­gi­vites, des into­lé­rances ali­men­taires, et une cohorte impres­sion­nante de mala­die évolutives :

MICI (Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin), stéa­tose hépa­tique non-alcoolique, aller­gies, paro­don­to­pa­thie, eczé­ma, pso­ria­sis, lupus éry­thé­ma­teux, can­di­dose, poly­ar­thrite rhu­ma­toïde, thy­roï­dite (Ashimoto), fibro­my­al­gie, insu­li­no­ré­sis­tance, dia­bète, fibrose, cir­rhose, syn­drome méta­bo­lique, dépres­sion, ain­si que cer­tains can­cers digestifs.

Il est à noter que l’hyperglycémie post­pran­diale liée à l’absorption des sucres en masse inhibe la vidange de l’estomac qui a besoin d’un orga­nisme en gly­cé­mie rela­ti­ve­ment basse pour bien se vidanger.

La bonne vidange de l’estomac, dépen­dante d’un duo­dé­num tonique et d’un nerf vague effi­cient, gage d’un sys­tème diges­tif per­for­mant, est l’étape indis­pen­sable pour une san­té optimale.

La mau­vaise vidange de l’estomac (gas­tro­pa­ré­sie) induit des stases gas­triques, des bac­té­ries en nombre, qui en temps nor­mal n’ont rien à faire là, et qui trans­forment l’estomac en un vinai­grier qui va rendre acide tout ce qui y pénètre, même les ali­ments les plus alcalins.

Nous ne sommes pas acides parce que nous man­geons acide, mais parce que nous pro­dui­sons de l’acide !

A vingt ans, doté d’un grêle encore neuf, tout passe, à cin­quante ans, c’est une autre histoire.

Une per­sonne qui consomme autant de sucres à 50 ans qu’à 20 ans va donc irré­mé­dia­ble­ment au-devant de pro­blèmes de san­té par­fois graves qui rédui­ront très nota­ble­ment son confort de vie.

Les patients atteints d’une dys­biose sévère ont une capa­ci­té d’ab­sorp­tion des sucres extrê­me­ment dimi­nuée en rai­son d’un bio­film trop épais. Nombreux sont celles et ceux qui voient leur duo­dé­num réduit à un goutte-à-goutte après inges­tion de la moindre tranche de pain (l’a­mi­don et le glu­ten bou­chant davan­tage ce pré­cieux siphon déjà rétré­ci par le bio­film), lais­sant l’es­to­mac à l’é­tat d’un vul­gaire évier bou­ché, satu­ré d’eau croupie.

La cor­rec­tion d’une dys­biose liée à un trouble de la flore de fer­men­ta­tion (bal­lon­ne­ments, gaz exces­sifs, into­lé­rances ali­men­taires, consti­pa­tion, diar­rhée), passe obli­ga­toi­re­ment par une réduc­tion dra­co­nienne des sucres fer­men­tes­cibles, en veillant à ne pas dépas­ser 25 à 30 grammes de sucres par repas.

Il n’existe pas de fata­li­té, accep­ter de vivre des décen­nies avec des incon­forts et des dou­leurs diges­tives est inconcevable.

Prendre soin de son duo­dé­num et de son grêle en gar­dant le contrôle des sucres ingé­rés est le meilleur moyen d’éviter toute inflam­ma­tion sys­té­mique, l’élément déclen­cheur des mala­dies cardiovasculaires.

A peu de sucres, bon cœur !

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7172959