Le duodénum


Le duo­dé­num est un petit bout de tuyau bis­cor­nu situé à la sor­tie de l’estomac, à qui per­sonne ne prête atten­tion, mais dont dépendent lar­ge­ment notre san­té et notre bien-être.

Rien que cela !

Ces quelques cen­ti­mètres, par leurs méandres dis­crets, ruinent la joie de vivre de mil­lions de per­sonnes qui errent en vain dans les cabi­nets médi­caux durant de longues années, accro­chées à l’espoir de trou­ver une solu­tion à leur mal-être.

Durant ce temps, bien des erreurs de diag­nos­tics et bien des trai­te­ments inap­pro­priés lais­se­ront des traces par­fois indé­lé­biles sur la santé.

Pour être plus pro­saïque : lorsque que le duo­dé­num va mal, tout va mal !

Imaginez votre esto­mac être un évier, le duo­dé­num est son siphon.

Lorsque le siphon d’un évier reste propre, son dia­mètre intact, l’eau s’écoule rapi­de­ment dans le tuyau d’évacuation, tout reste sain et étincelant.

Rien de bien spé­cial, on ne prête pas atten­tion à un évier imma­cu­lé puisque c’est nor­mal. Tout va bien, c’est tout.

On ne se rend compte du bon­heur que l’on avait de béné­fi­cier d’une si lim­pide éva­cua­tion que lorsque que le siphon se bou­chant peu à peu, l’eau se met à s’écouler de plus en plus len­te­ment, jusqu’à ce que des traces de souillures tapissent la paroi de l’évier, et que la sale­té rési­duelle pro­pice au déve­lop­pe­ment bac­té­rien nous agace au point de deve­nir un stress.

Puis la situa­tion empi­rant jusqu’à une éva­cua­tion au goutte à goutte d’une eau crou­pie, ou pire, lorsqu’apparaissent des reflux immondes mal­gré l’emploi de divers pro­duits débou­cheurs, c’est avec une exas­pé­ra­tion à son comble que l’on appelle le plom­bier dans l’espoir de retrou­ver les temps heureux !

Le pro­blème avec notre siphon vis­cé­ral, le duo­dé­num, c’est que nous n’avons même pas conscience de son exis­tence, et que le mal-être res­sen­ti, ce fort stress interne, jusqu’à la dépres­sion pour nombre de pos­ses­seurs d’estomac au liquide stag­nant et cor­rom­pu, pro­vient sou­vent de ce petit tuyau sinueux bou­ché, coin­cé ou alté­ré, et dont très peu de méde­cins soup­çonnent l’influence sur nos humeurs.

La ques­tion à se poser est donc celle-ci : qu’est-ce qui peut bou­cher, coin­cer ou alté­rer la fonc­tion du duo­dé­num, ce siphon au tis­su vivant et sen­sible, cet organe pos­sé­dant des fonc­tion phy­sio­lo­giques propres ?

1 – Une alté­ra­tion de sa com­mande électrique.

Le duo­dé­num déter­mine la vidange de l’estomac, et sa com­mande est élec­trique. C’est du nerf vague gauche que pro­vient l’impulsion qui ordonne la vidange.

Un nerf vague amoin­dri, par­fois lit­té­ra­le­ment dila­cé­ré par une flore trop impor­tante, agres­sive et inflam­ma­toire, asso­ciée à une infec­tion virale chro­nique (notam­ment par les Herpès virus for­te­ment neu­ro­tropes) ne peut don­ner l’impulsion suf­fi­sante au duo­dé­num pour une vidange satis­fai­sante. C’est le début des ennuis, et c’est le cas pour une grande par­tie de la population.

Rappelons que les virus s’activent là où existe une inflam­ma­tion, ce qui crée une forte syner­gie inflam­ma­toire bactéries-virus. Lorsque le duo­dé­num, ou le reste du grêle est inflam­mé, cette inflam­ma­tion remonte au cer­veau par le nerf vague.

Un intes­tin inflam­mé, c’est un cer­veau inflam­mé, c’est l’autoroute vers la dépression.

La récu­pé­ra­tion d’un nerf vague sain et tonique par un rééqui­li­brage de la flore et une lutte achar­née, voire obses­sion­nelle, contre les virus neu­ro­tropes repré­sentent la pre­mière des priorités.

Un esto­mac qui se vide mal (gas­tro­pa­rai­sie) per­met la pro­li­fé­ra­tion d’une flore patho­gène dans l’estomac et le duo­dé­num. Cette stase est une aubaine pour aci­ne­to­bac­ter qui va pro­duire une fer­men­ta­tion hyper acide, pro­li­fé­rer et prendre le pouvoir.

Acinetobacter est une bac­té­rie qui pro­duit de l’acétate. L’acétate, c’est du vinaigre !

Ce bio­film va s’épaissir contre la paroi du duo­dé­num et en réduire le dia­mètre d’écoulement. Chez les per­sonnes souf­frant d’une gas­tro­pa­rai­sie, l’estomac devient un vinai­grier qui ense­mence le reste du tube diges­tif d’un goutte à goutte acide.

Dans cette situa­tion fort stres­sante (ventre gon­flé dans sa par­tie haute), lorsqu’un thé­ra­peute cen­sé vous aider, vous conseille de prendre des pro­bio­tiques afin de « régu­ler » votre flore et de « mieux digé­rer », comme ça, à l’aveugle, sans aucune prise de mesure, il trans­forme votre esto­mac en un bidon de bière hyper fer­men­té, c’est explosif !

C’est une erreur thérapeutique !

L’estomac dila­té va écra­ser le duo­dé­num. Là, vous mar­chez sur le tuyau souple d’évacuation !

Sans un nerf vague par­fai­te­ment opé­ra­tion­nel, il n’y a pas de san­té pos­sible, pas de lutte contre l’inflammation (le nerf vague est anti-inflammatoire), pas de défense anti­vi­rale, pas de résul­tat pro­bant et durable contre le stress, l’anxiété et la dépres­sion, pas de vieillis­se­ment serein, pas de régé­né­ra­tion de l’os.

Corriger la flore, détruire le bio­film exces­sif, réédu­quer le nerf vague, c’est la règle !

2 – Une pince ana­to­mique naturelle.

Le duo­dé­num est divi­sé ana­to­mi­que­ment en quatre seg­ments. Le troi­sième passe entre deux artères (l’aorte en arrière et l’artère mésen­té­rique supé­rieure en avant). Ces deux artères forment une pince natu­relle, comme un sphinc­ter, qui rétré­cit le dia­mètre du duo­dé­num. On appelle cela la pince aorto-mésentérique.

Là où un rétré­cis­se­ment existe, il est évident que le risque d’encombrement est grand, nous avons tous consta­té cela sur les péri­phé­riques ou les autoroutes.

Les per­sonnes stres­sées rigi­di­fient cette pince par une per­tur­ba­tion du sys­tème ner­veux auto­nome, le sys­tème sym­pa­tique l’emporte sur le para­sym­pa­thique, la sou­plesse natu­relle requise dis­pa­raît, et le sphinc­ter arté­riel coince par­fois dure­ment le duo­dé­num qui ne peut plus vidan­ger cor­rec­te­ment l’estomac. Le reflux, la fer­men­ta­tion et la pro­li­fé­ra­tion bac­té­rienne deviennent possibles.

Le nerf vague gauche peine à don­ner l’impulsion suf­fi­sante au duo­dé­num pour for­cer le pas­sage, ce qui l’oblige à se sur­me­ner pour réus­sir sa mis­sion, il peut en deve­nir hyper­to­nique et se révé­ler supé­rieur au nerf vague droit, ce qui est anor­mal et inter­dit. Le nerf vague droit innerve le cœur, et il doit tou­jours être supé­rieur au gauche sous peine de pro­vo­quer des per­tur­ba­tions élec­triques à cet organe, et donc de pro­duire des per­tur­ba­tions de son rythme.

Certaines flores aggravent la situa­tion : une flore « myco­bac­té­ries », par exemple, qui est très cou­rante, pro­duit beau­coup de graisse. Cette flore fait de la graisse avec tout ce qui est ingé­ré. Elle tapisse la paroi du duo­dé­num et épais­sit sa muqueuse.

Là, le dia­mètre d’écoulement est vrai­ment res­treint. Et, plus la vidange ralen­tit, plus les bac­té­ries ont le temps de faire de la graisse avec tous les sucres qu’elles ren­contrent, farines et fibres com­prises. Elles font de la graisse avec votre salade verte et vos cru­di­tés, pour elles tout est bon, elles se moquent des calo­ries et font même de la graisse avec les faux sucres à « zéro calorie » !

C’est sou­vent chez ces per­sonnes que l’on mesure un nerf vague gauche supé­rieur au droit, hyper sti­mu­lé pour aider à pas­ser l’obstacle de la pince autant qu’il le peut.

Certains ali­ments aggravent la situa­tion : le glu­ten trop pré­sent dans le blé d’aujourd’hui est une véri­table colle. On ima­gine aisé­ment ce que cette colle peut faire lorsqu’elle arrive dans un duo­dé­num au dia­mètre rétré­ci par une pince aorto-mésentérique et une muqueuse épaisse : elle bouche davan­tage, voire com­plè­te­ment. Cela s’observe très bien à l’échographie. Sur un duo­dé­num bou­ché par du glu­ten, une cuillère à café de sul­fate de magné­sium dans un demi verre d’eau débouche instantanément.

Dans la condi­tion d’un duo­dé­num par­tiel­le­ment bou­ché, le stress est à son comble, la pince arté­rielle s’amplifie, la per­sonne devient vic­time d’un cercle vicieux dont il est dif­fi­cile de sor­tir (sauf à chan­ger com­plè­te­ment d’alimentation) et rééqui­li­brer le nerf vague.

3 – Des repas trop volumineux.

L’estomac n’aime pas les gros volumes, solides et liquides, cela le dilate et l’oblige à une diges­tion longue et épui­sante. Il aime les petits volumes et les grands espaces de temps entre chaque repas.

Lorsque l’on consomme de grosses quan­ti­tés ali­men­taires, des repas gar­gan­tuesques et des en-cas durant le temps inter­mé­diaire voué à la diges­tion, l’estomac n’a pas le temps de se vider com­plè­te­ment, et l’apport per­pé­tuel de nou­veaux ali­ments et bois­sons, lui font prendre du poids et du volume.

Avec les années, l’estomac alour­di et gros s’affaisse sur lui-même, il s’assied sur son tuyau de vidange, et le coince.

C’est une catas­trophe, dans l’estomac et le duo­dé­num au tran­sit ralen­ti, des fer­men­ta­tions inévi­tables induisent une pul­lu­la­tion bac­té­rienne qui l’infecte, des aci­di­tés brû­lantes et des reflux en tous genres. Nous en avons parlé.

L’estomac et le duo­dé­num sont cen­sés être des lieux au biote extrê­me­ment modeste, des fer­men­ta­tions ali­men­taires exces­sives ne doivent pas s’y opérer.

4 – Le sur­poids et l’obésité.

Un foie gras, un esto­mac dila­té, un mésen­tère rem­pli de graisse, tout cela prive le duo­dé­num d’espace, le comprime.

Cela s’ajoute aux situa­tions pré­cé­dentes. Difficile de résis­ter au stress, à l’anxiété ou à la dépres­sion dans ces conditions.

Le duo­dé­num est donc l’organe de la vidange de l’estomac, il est garant du flux diges­tif, un flux qui doit être suf­fi­sam­ment rapide pour inter­dire toute stase, de l’estomac au colon.

Mais, il est plus que cela, il est le centre intel­li­gent qui coor­donne la syn­thèse de bicar­bo­nate lorsque qu’il y a trop d’acides, mais aus­si des enzymes diges­tives en fonc­tion de la détec­tion d’amylose ou de pep­tides, et de sels biliaires lors de la pré­sence de graisse.

C’est le duo­dé­num qui détecte et coor­donne les demandes en fonc­tion des besoins, pas l’estomac.

De la vési­cule biliaire et du pan­créas affluent les enzymes et les sels biliaires néces­saires à une bonne diges­tion par deux canaux, le cho­lé­doque et le canal pan­créa­tique, qui débouchent dans le deuxième seg­ment duo­dé­nal par une arri­vée com­mune, le sphinc­ter d’Oddi.

Le duo­dé­num absorbe les miné­raux, notam­ment le zinc et l’iode, qui sont d’ailleurs deux mar­queurs inté­res­sants de l’état de la muqueuse duo­dé­nale. Mais, il absorbe aus­si très faci­le­ment les acides gras à chaîne courte et moyenne. C’est donc rapi­de­ment, au début de la diges­tion, que la thy­roïde va béné­fi­cier de l’indispensable iode, que le sys­tème immu­ni­taire va tirer par­ti du zinc et que les mito­chon­dries vont rece­voir une for­mi­dable source énergétique.

Mais, tout cela défaille dès lors que le flux diges­tif bloque au por­tillon de notre fai­blesse ana­to­mique, la pince aorto-mésentérique, en rai­son d’une ali­men­ta­tion inadap­tée, d’une flore dés­équi­li­brée, d’un nerf vague agres­sé, et d’un stress excessif.

Le foie ne peut alors plus éli­mi­ner cor­rec­te­ment par le cho­lé­doque qui lui sert de trop-plein, et accu­mule les toxiques puisque, comme vous l’avez sûre­ment remar­qué, la nature ou le créa­teur a pla­cé l’embouchure du trop-plein dans le deuxième seg­ment, au-dessus de l’endroit qui bouchonne.

Pour que le trop-plein ana­to­mique soit effi­cace en cas d’obstruction, il aurait fal­lu le pla­cer en-dessous de la zone problématique.

Comme ce n’est pas le cas, lorsque que le flux diges­tif est blo­qué au niveau du troi­sième seg­ment, il y a reflux au niveau du deuxième seg­ment : les bac­té­ries vont remon­ter vers la vési­cule et le foie par le cho­lé­doque et vers le pan­créas par le canal pancréatique.

En effet, le nerf vague nor­ma­le­ment garant de la toni­ci­té du sphinc­ter d’Oddi, s’il est affai­bli par la dys­biose, les virus et la gas­tro­pa­rai­sie, va lais­ser la porte ouverte et rendre pos­sible le sens interdit !

C’est une catas­trophe abso­lue, les bac­té­ries anaé­ro­bies agres­sives de la bouche (celles des caries, de la gin­gi­vite, des mala­dies paro­don­tales, des sai­gne­ments, de la langue char­gée et fis­su­rée…), toute une famille de fous furieux décou­peurs de chair, vont atteindre la vési­cule, le foie et le pan­créas, y induire la for­ma­tion de cal­culs, et y com­mettre des dégâts graves, par­fois létaux en pro­vo­quant des can­cers. Ces bac­té­ries vont pou­voir éga­le­ment enva­hir l’organisme entier par voie san­guine à par­tir de ces organes et bou­lo­ter à leur guise les autres organes et articulations.

Le duo­dé­num doit res­ter l’organe du flux suf­fi­sant inter­di­sant les reflux. Il doit ne pas réduire le flux mal­gré une pince natu­relle ana­to­mique et ne doit pas pro­pa­ger le mal par un trop-plein « mal pla­cé ». Pour cela, il lui faut une flore riche, aéro­bie, et un nerf vague tonique.

La nature n’avait pas pré­vu l’alimentation moderne déna­tu­rée, trop abon­dante, trop riche en sucres divers et variés, elle n’avait pas pré­vu la pul­lu­la­tion bac­té­rienne à ce point, la prise de pou­voir des bac­té­ries inflam­ma­toires, l’agression du nerf vague, et les reflux chroniques.

La nature avait pré­vu une ali­men­ta­tion natu­relle pour des êtres natu­rels. Elle a créé l’Homme intel­li­gent, elle n’avait pas pré­vu qu’Il le serait trop, au point de se croire supé­rieur à elle, de la quit­ter et de la pro­vo­quer. Elle n’avait pas pré­vu l’invention du mar­ke­ting, du besoin inutile et toxique. Ou, peut-être ne l’a‑t-elle fait pas assez intel­li­gent puisqu’’Il ne se rend pas compte qu’il s’autodétruit, crée son propre mal­heur, et invente des remèdes à l’opposé de la raison.

Conseils :

Il faut donc, pour un duo­dé­num sain, réduire dras­ti­que­ment les sucres fer­men­tes­cibles qui créent et entre­tiennent la dys­biose bac­té­rienne et virale, l’inflammation chro­nique, la des­truc­tion du nerf vague, et le stress interne.

Il convient de se nour­rir d’aliments denses en nutri­ments, cela passe obli­ga­toi­re­ment par les graisses ali­men­taires natu­relles qui concentrent les sources nutri­tion­nelles et éner­gé­tiques dans un volume restreint.

Il est impé­ra­tif de lais­ser l’estomac tran­quille entre les diges­tions, de ne pas lui ajou­ter toutes les deux heures un petit quelque chose en plus.

Ne lui rajou­tez pas de l’eau ou autres liquides toute la jour­née ! Arrêtez de boire du matin au soir, par­fois même la nuit, eaux, thés, tisanes, ou bois­sons mira­cu­leuses, en man­geant, en mar­chant, en condui­sant, en tra­vaillant, sous pré­texte « d’éliminer ».

Faites de l’exercice phy­sique pour brû­ler le cor­ti­sol lié au stress de la vie quo­ti­dienne. Faites-le debout, notre phy­sio­lo­gie diges­tive le réclame, la pesan­teur influence nos systèmes.

Marchez, car nous ne mar­chons pas assez, le duo­dé­num est effi­cace lorsqu’il y a rota­tion sur notre axe ver­ti­cal. Le fonc­tion­ne­ment des jambes et le balan­ce­ment des bras pro­voquent une légère tor­sion du duo­dé­num dans un sens puis dans l’autre qui actionne la vidange.

Après un gros repas domi­ni­cal, on appré­cie une marche digestive.

Le duo­dé­num n’aime pas la posi­tion assise, qui fait que l’estomac « s’assied » sur lui.

Il appré­cie le jus de citron lorsque l’estomac est vide, loin des repas.

Marcher, l’estomac vide, juste avec un jus de citron dans un peu d’eau, est une acti­vi­té inté­res­sante pour sti­mu­ler le duodénum.

Pour res­ter pro­saïque : lorsque le duo­dé­num va, tout va !

14 janvier 2021 | Mes décryptages