Obésité et exercices physiques… en progression !

Source : Medpagetoday.com

Article : By the Numbers: Obesity and Exercise

Date de parution : 22.03.2018

Niveau de difficulté : Moyen

La courbe de l’obésité pro­gresse encore et tou­jours aux Etats-Unis comme ailleurs, pro­vo­cante, inso­lente, et cepen­dant la courbe de la pra­tique des exer­cices aéro­bics indique la même pro­gres­sion, démon­trant l’évidente bonne volon­té de la popu­la­tion ; le monde moderne n’est pas à un para­doxe près, l’exercice phy­sique et l’obésité évo­luent en parallèle.

Le sur­poids, le dia­bète, le pré-diabète (insu­li­no­ré­sis­tance), la stéa­tose hépa­tique non-alcoolique (foie gras), l’hypertension, l’hypertriglycéridémie, les mala­dies cardio-vasculaires (même si l’on en meurt moins que par le pas­sé, en rai­son d’une meilleure détec­tion et une prise en charge plus pré­coce), la dégé­né­res­cence céré­brale, ne sont pas en reste et vont crois­sant éga­le­ment ; ces fléaux de notre socié­té semblent même se moquer de toute mesure sani­taire et affir­mer osten­si­ble­ment d’une seule voix : « pra­ti­quez donc les acti­vi­tés phy­siques à vous user les arti­cu­la­tions, trans­pi­rez à vous liqué­fier, comp­tez les calo­ries à en être obsé­dés, rien n’y fera, nous irons de l’avant ! ».

Le corps médi­cal, per­plexe, insiste et les per­sonnes diag­nos­ti­quées suivent d’une manière géné­rale les recom­man­da­tions clas­siques : man­ger moins et bou­ger plus.

Alors pour­quoi ce constat d’échec ? Pourquoi les mala­dies appa­ren­tées au syn­drome méta­bo­lique et aux mala­dies auto-immunes continuent-elles d’accroître leur pré­va­lence ? Nous voyons tous, en tous lieux, mar­cher, cou­rir, ramer, péda­ler, sau­tiller, tirer, pous­ser, se his­ser, nager, et même puisque c’est la mode, « CrossFiter » des per­sonnes en sur­poids ou obèses, et mal­gré la débauche d’énergie fla­grante, nous ne voyons que très peu de per­sonnes atteindre de manière défi­ni­tive l’objectif sou­hai­té. Comment la majo­ri­té insa­tis­faite ne pourrait-elle pas se décou­ra­ger, pre­nant à sa charge l’incompétence qu’elle ne peut ima­gi­ner venir des thérapeutes ?

J’ai mon idée sur ce ter­rible échec : bou­ger plus et man­ger moins ne cor­rige aucu­ne­ment un méta­bo­lisme per­tur­bé qui fait prendre du poids à la vitesse de la lumière et n’en fait perdre que très dif­fi­ci­le­ment et de manière éphé­mère à celui qui court pour­tant plus vite que son ombre. Lorsqu’un méta­bo­lisme est per­tur­bé, peu suf­fit à lui faire conser­ver la mau­vaise voie emprun­tée. Peu de quoi ? Peu de ce qui l’a per­tur­bé, évi­dem­ment ! Et qu’est-ce qui l’a per­tur­bé ? Les sucres, qu’ils soient simples ou com­plexes, lents ou rapides !

Bouger plus, tout le monde sait ce que cela signi­fie, bou­ger plus c’est bou­ger plus ! Mais man­ger moins, qu’est-ce que cela veut dire concrè­te­ment ? Pour les auto­ri­tés médi­cales, man­ger moins, c’est man­ger moins calo­rique, moins gras, moins sucré et moins salé ! Alors d’accord, il faut donc pour sub­ve­nir à nos besoins éner­gé­tiques et nutri­tion­nels (lais­sons tom­ber nos besoins émo­tion­nels) consom­mer moins de calo­ries sous forme de graisse, mais davan­tage de légumes, de fécu­lents et de fruits, un peu de viande blanche et maigre, et peu de fro­mage. Malheureusement, avec ce type d’alimentation un méta­bo­lisme per­tur­bé res­te­ra per­tur­bé, ou se per­tur­be­ra davan­tage, même si en rai­son d’une res­tric­tion calo­rique sévère il feint perdre la bataille et aban­donne quelques kilos dans un pre­mier temps. Au bout du compte, les kilos revien­dront, accom­pa­gnés d’autres, et les troubles divers aug­men­te­ront. Pourquoi ? Parce que l’organisme a besoin de beau­coup de graisses ali­men­taires natu­relles pour bien fonc­tion­ner, le cer­veau a besoin d’aliments gras et denses sur le plan nutri­tion­nel pour être heu­reux et ces­ser de récla­mer sans cesse, et parce qu’augmenter les fécu­lents et les fruits, c’est aug­men­ter le sucre de toute façon. Il est idiot de réduire le sucre d’un côté pour l’augmenter d’un autre côté. Si on aug­mente les fécu­lents, sucres non sucrés au palais, et les fruits, sucres dou­ce­reux com­pa­rés au sucre de table, on pré­sente en réa­li­té de grandes quan­ti­tés de sucres à l’organisme.

Voici quelques exemples pour 100 grammes d’aliment :

  • Pain = 9 sucres,
  • Pâtes = 6 sucres,
  • Frites = 8 sucres (un frite moyenne au fast-food, c’est 10 sucres)
  • Quinoa = 4 sucres
  • cho­co­lat au lait = 10 sucres
  • Banane = 4 sucres.
  • 50 cen­ti­litres de sodas ou de jus de fruits = 10 sucres.

Le total de la jour­née peut atteindre aisé­ment 40 sucres, sans consom­mer aucun sucre de table.

Les sucres issus après diges­tion des légumes, des fécu­lents et des fruits sont exac­te­ment les mêmes sucres que ceux issus du sucre de table : le glu­cose et le fructose.

Le résul­tat à long terme de l’ingestion des sucres, même en quan­ti­té nor­male, celle recom­man­dée par les ins­tances médi­cales, soit 55% de l’apport calo­rique jour­na­lier, pro­dui­ra avec le temps ce que j’appelle « les deux effets Kiss Cool » :

  • Premier effet Kiss Coll : la capa­ci­té d’absorption de sucres par l’intestin grêle dimi­nuant avec l’âge, c’est phy­sio­lo­gique, des débris non digé­rés de sucres com­plexes et autres sucres fer­men­tes­cibles après chaque repas vont s’accumuler faci­le­ment ; les bac­té­ries qui se divisent rapi­de­ment, bien nour­ries par tous ces sucres, vont pul­lu­ler, acti­ver la fer­men­ta­tion des sucres à outrance, pro­duire des gaz, de l’alcool, et quan­ti­té de graisses qui vont enva­hir le foie et créer une inflam­ma­tion des cel­lules hépatiques.

Lorsque l’on fer­mente beau­coup, on s’engraisse beaucoup !

Hydrogène, méthane, méthyl-acétate en excès, la dys­biose s’installe et oriente iné­luc­ta­ble­ment l’organisme vers le syn­drome méta­bo­lique et les mala­dies auto-immunes.

Les bac­té­ries en sur­nombre vont créer un bio­film patho­gène inflam­ma­toire, pro­duire des endo­toxines, endom­ma­ger la muqueuse intes­ti­nale, aug­men­ter sa per­méa­bi­li­té et induire une inflam­ma­tion chro­nique de l’organisme dont le cer­veau sera direc­te­ment vic­time. A par­tir de là, les bac­té­ries prennent l’as­cen­dant, leur méta­gé­nome influe sur le nôtre en leur faveur et affecte désor­mais nos humeurs et nos comportements.

  • Deuxième effet Kiss Cool : les sucres qui pénètrent dans la cir­cu­la­tion san­guine, à force de quan­ti­tés et de répé­ti­tions de ces quan­ti­tés (la plu­part des indi­vi­dus consomment entre 3 et 6 fois des sucres par jour), vont finir par induire une insu­li­no­ré­sis­tance qui trans­forme les orga­nismes en machine à pro­duire de la graisse, à la sto­cker et à en inter­dire de désto­ckage, même lors de l’activité phy­sique. Apparaissent alors, des hypo­gly­cé­mies et des envies irré­pres­sibles de sucres.

Je le rap­pelle, une fois le méta­bo­lisme per­tur­bé, une dys­biose ins­tal­lée et une insu­li­no­ré­sis­tance consta­tée, peu de sucres suf­fisent à le main­te­nir en l’état, voire à aggra­ver la situation.

La seule solu­tion est de réduire les sucres à l’extrême, soit 20 à 25 grammes par jour (50 grammes à l’occasion, pas plus) issus de légumes pauvres en sucres et de fruits (pas plus de deux fruits par jour, agrumes et baies de pré­fé­rence, en dehors des repas), réin­tro­duire allé­gre­ment les graisses natu­relles et ne pas ins­tal­ler une diète hyper­pro­téi­née. Les résul­tats sont spec­ta­cu­laires sur la dys­biose, l’insulinorésistance et la stéa­tose hépa­tique non-alcoolique.

A cette condi­tion, la courbe qui démontre l’augmentation de l’activité phy­sique coïn­ci­de­ra avec une courbe inver­sée de celle de l’obésité !

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SOURCES :

MedPageToday

Centers for Disease Control and Prevention

National Center for Biotechnology Information

Sciences et Avenir