Scorbut et vitamine C
Source : BFMTV
Article : Aux États-Unis, le scorbut fait son retour !
Date de parution : 21.08.2018
Niveau de difficulté : Facile
Le scorbut, maladie moyenâgeuse des marins au long cours, est de retour, non seulement aux Etats-Unis et en Australie, mais en Europe également où des cas sont constatés par les dentistes.
Contrairement à ce qui est dit dans les médias, le problème n’est pas une carence en vitamine C du fait d’un manque de consommation de fruits et de légumes, mais un défaut du métabolisme de la précieuse vitamine en raison d’une surconsommation de sucres (glucides) !
Le glucose et la vitamine C sont très proches chimiquement, pour cette raison ils utilisent les mêmes récepteurs cellulaires. Les animaux-non-humains fabriquent leur propre vitamine C à partir du glucose, les animaux-humains ont perdu cette capacité ; voilà pourquoi il nous faut absolument consommer des aliments qui contiennent de la vitamine C.
Au niveau métabolique, c’est l’insuline qui est chargée de faire pénétrer la vitamine C à l’intérieur de chacune de nos cellules. Mais l’insuline est comme vous le savez, l’hormone qui fait également entrer le glucose au sein de nos cellules. Il y a donc compétition entre les deux molécules lorsque la vitamine C est présente en même temps qu’un glucose abondant.
Plus le glucose est présent, plus il va pénétrer les cellules au détriment de la vitamine C normalement moins abondante. Dans ce genre de compétition, le glucose est toujours gagnant. Pour l’organisme, sa forte présence représente une urgence métabolique absolue. Dès que le niveau de glucose sanguin grimpe, ce sucre inflammatoire et oxydatif doit impérativement être évacué vers les cellules pour y fournir de l’énergie ou y être stocké sous forme de glycogène et surtout de graisse, afin d’éviter les nombreux dommages causés par une glycémie élevée.
Consommer 55%, voire 60% de glucides, comme il est recommandé par les instances médicales, est donc un sérieux problème pour la vitamine C qui sera évacuée par les urines plutôt qu’absorbée pas nos cellules[1].
Les sucres raffinés (féculents, farines et sucre notamment) en quantité sont la cause de la réapparition du scorbut. Ils créent avec le temps une caramélisation des cellules (glycation) et provoquent une insulinorésistance, deux phénomènes qui compliquent davantage encore le métabolisme de la vitamine C.
Lorsque vous consommez votre jus d’orange avec vos céréales, votre pain-confiture ou vos viennoiseries, vous diminuez la possibilité d’effets bénéfiques de la vitamine C.
Augmenter l’apport de vitamine C n’est pas forcément la meilleure chose à envisager, car l’ingestion de sucres en quantité continuera à accroître les niveaux de glycation et d’insulinorésistance (pour certaines personnes jusqu’au diabète de type 2). La vitamine C sera toujours très faiblement absorbée par les cellules et inexorablement évacuée par les urines.
La bonne idée est donc de réduire la consommation de sucres !
Les sucres inhibent l’action de la vitamine C et en augmentent grandement les besoins. En revanche, une alimentation extrêmement pauvre en sucres diminue très notablement les besoins en vitamine C de l’organisme.
Encore une fois, ce qui semble aujourd’hui étonner certains scientifiques et les médias est pourtant connu depuis longtemps.
Au début du XXème siècle, des expériences ont été faites se basant sur le fait que les peuples Inuits qui consommaient 90% de leur apport calorique sous forme de viandes grasses et de poissons, ne souffraient jamais de scorbut et présentaient une forme insolente. Certains scientifiques sont allés vivre dans ces conditions climatiques extrêmes, ne consommant aucun sucre durant plusieurs années, et sont revenus cependant en excellente santé.
Une étude rigoureuse expérimentée en hôpital, publiée en 1930, démontre qu’après une diète cétogène d’une année entière amenant entre 2000 et 3100 calories par jour, dont 75 à 85% provenaient de graisses, et 1 à 2% provenaient de sucres (donc quasiment pas de fibres), aucune perturbation intestinale n’a été remarquée ni aucun dommage rénal, et aucun déficit vitaminique n’a été décelé (sachant que les normes étaient plus élevées que celles d’aujourd’hui).
Plus de détails ici :
http://www.jbc.org/content/87/3/651.full.pdf
Il est évident que de nos jours, plus le processus de glycation est avancé et plus le niveau d’insulinorésistance est élevé, plus la diète doit se rapprocher de la diète cétogène.
Pour les personnes en parfaite santé, il n’est pas indispensable d’adopter à vie une diète cétogène pour profiter pleinement des bienfaits de la vitamine C consommée, même en faible quantité ; mais il est certain que l’alimentation moderne procure beaucoup trop de sucres et qu’il est intelligent d’en réduire assez drastiquement la consommation, tant le glucose en quantité est responsable d’une déplétion de bien d’autres vitamines et minéraux[2].
Ne conservez que les aliments naturels et éliminez les produits fortement dénaturés, industrialisés. Pas de plats cuisinés, de jus de fruits en brique et de sodas ; cuisinez vous-même ou allez dans les restaurants dont vous êtes sûr de la qualité des produits et du savoir-faire du cuisinier.
Deux fruits par jour et quelques légumes suffisent largement à apporter la vitamine C nécessaire à nos processus métaboliques, à condition, vous l’avez compris, de consommer peu… de sucres !
Bon citron !
1 – http://www.orthomolecular.org/library/jom/2005/pdf/2005-v20n03-p179.pdf
2 – https://renaudroussel.com/blog/magnesium/
source : https://www.bfmtv.com/international/aux-etats-unis-le-scorbut-fait-son-retour-1509363.html