Céramides et Covid-19

Source : https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2021.08.11.455921v1

Article :

Date de parution : 19.08.2021

Niveau de difficulté : Difficile

Confirmation de la noci­vi­té des céra­mides dans les « patho­lo­gies Covid » !

Avis aux non-initiés : 

Ne soyez pas effrayés par les quelques notions phy­sio­lo­giques de base de cet article, concentrez-vous sur les céra­mides, et vous com­pren­drez beau­coup de choses qui pour­ront vous ser­vir en ces moments dra­ma­tiques de Covid-19, et pour votre san­té d’une manière globale. 

Quelques faits :

Les études démontrent que la désor­mais célèbre pro­téine Spike du virus Sars-Cov‑2 active les récep­teurs cel­lu­laires TLR4 (Toll-Like Receptor 4), qui aug­mentent à leur tour l’expression des récep­teurs ACE2 par les­quels le virus s’ar­rime à nos cel­lules pour les péné­trer, et que ce phé­no­mène induit la pro­li­fé­ra­tion des macro­phages de type M1 (macro­phages inflam­ma­toires lorsque leur nombre est trop important). 

Les récep­teurs cel­lu­laires sont basés sur des pla­te­formes mem­bra­naires enri­chies en céra­mides structurelles. 

Les céra­mides, graisses à longue chaîne de car­bones, lorsqu’elles s’accumulent à la sur­face des cel­lules, concentrent les récep­teurs ACE2, offrant ain­si une plus grande capa­ci­té infec­tieuse au virus.

Les céra­mides concentrent éga­le­ment les TLR4 dont elles sont elles-mêmes ago­nistes et activatrices. 

Une fois à l’intérieur de la cel­lule, le virus cherche d’autres céra­mides, celles de l’appareil de Golgi, et s’y concentre par le biais d’une autre de leurs pro­téines, la pro­téine M, pour se répliquer. 

Rappel :

Les TLR4 pré­sents dans nos tis­sus, sont éga­le­ment des récep­teurs impor­tants du sys­tème immu­ni­taire inné. Ils per­mettent aux macro­phages et aux cel­lules den­dri­tiques de recon­naître les lipo­po­ly­sac­cha­rides (LPS) des bac­té­ries infec­tieuses, ain­si que cer­taines pro­téines virales, ce qui ini­tie un pro­ces­sus inflam­ma­toire, star­ter d’un com­bat éla­bo­ré contre l’envahisseur. 

Cela passe par l’activation de la fameuse voie NF-kappaB et la pro­duc­tion de cyto­kines inflam­ma­toires (TNF-alfa, IL‑1, IL‑6).

Les céra­mides, la voie NF-kappaB, les cyto­kines inflam­ma­toires, les TLR4 (et autres), les macro­phages M1 (et M2), ain­si que d’autres récep­teurs liés aux pro­ces­sus inflam­ma­toires comme les Mincle (Macrophage indu­cible Ca2+ depen­dant lec­tin recep­tor), dont nous par­le­rons un peu plus tard, sont des élé­ments fami­liers à qui étu­die le micro­biote et les dif­fé­rentes flores digestives.

Les céra­mides sont des élé­ments struc­tu­rels de nos cel­lules, notam­ment du tis­su céré­bral et ner­veux, mais cer­taines sont éga­le­ment cir­cu­lantes et se déposent dans les organes, ici et là, pro­vo­quant des réac­tions inflam­ma­toires. Ce qu’il faut rete­nir ici, est que pro­duites en excès, elles sont toxiques pour l’organisme. 

C’est une flore bac­té­rienne diges­tive per­tur­bée (dys­biose – pul­lu­la­tion de la flore de fer­men­ta­tion) qui pro­duit un excès de céra­mides par agré­ga­tion de maillons de carbone. 

Les céra­mides de nos cel­lules sont consti­tuées géné­ra­le­ment de 24 – 26 car­bones, celles pro­duites très rapi­de­ment par les bac­té­ries à par­tir des sucres (farines et fruc­tose sur­tout) peuvent être beau­coup plus longues, extrê­me­ment inflam­ma­toires, et indes­truc­tibles par les lyso­somes (en rai­son d’une liai­son cyclopropane). 

Les céra­mides cir­cu­lantes, par leur taille, sti­mulent à la fois les récep­teurs TLR4 (et TLR2) et Mincle, en for­mant une sorte de pont entre les deux récep­teurs (Mincle brid­ging), ce qui accen­tue gran­de­ment l’effet inflammatoire. 

Par leur action inflam­ma­toire, les céra­mides induisent insu­li­no­ré­sis­tance, voire diabète. 

Mycobacteria et cory­ne­bac­te­ria très pré­sents dans cer­taines dybioses pro­duisent éga­le­ment cet effet inflam­ma­toire par le biais des TLR2 (Mincle bridging).

Les virus uti­lisent les céra­mides pour nous infec­ter et se répli­quer, et les bac­té­ries se cachent, se nour­rissent et pul­lulent dans cette graisse cireuse, armure pro­tec­trice pro­cu­rant une grande peine à notre immunité.

La syner­gie virus-bactéries est très pro­pice aux cas­cades inflam­ma­toires incon­trô­lables, sur­tout en pré­sence de virus for­te­ment immu­no­sup­pres­seurs comme Cytomégalovirus et Epstein-Barr virus, deux Herpès virus très courants. 

Les céra­mides sont donc un sérieux pro­blème que l’on ren­contre dans les cas de flore menant aux sur­poids et à l’obésité, à Crohn, à l’asthme et autres affec­tions pul­mo­naires, aux aller­gies (éosi­no­phi­lie), à Parkinson, ou au lupus, entre autres.

Les céra­mides sont res­pon­sables de fibroses des organes comme le foie ou le pan­créas (Mincle brid­ging), baissent dra­ma­ti­que­ment l’autophagie (capa­ci­té de nos cel­lules à se débar­ras­ser des élé­ments toxiques), et aug­mentent la concen­tra­tion de macro­phages M1 (inflam­ma­toires). 

Bref, lorsque l’organisme a déjà beau­coup à faire avec les céra­mides diges­tives, la famille des Herpès virus, les bac­té­ries intes­ti­nales en sur­nombre, une muqueuse per­méable, des LPS qui se dif­fusent dans l’organisme, des récep­teurs TLR2, TLR4 et Mincle sur-sollicités, et des macro­phages M1 trop pré­sents, il est com­pré­hen­sible qu’il puisse faillir dans la lutte contre le Sars-Cov‑2, et dès lors som­brer dans des réac­tions inflam­ma­toires en chaîne sévères, par­fois létales. 

En ces temps de Covid-19 (et de troubles méta­bo­liques hors Covid) : 

  • Il convient tout d’abord de fer­mer la vanne des céra­mides diges­tives, de cor­ri­ger la flore par une évic­tion des sucres hau­te­ment fer­men­tes­cibles comme les farines et autres fécu­lents, et par un apport très modé­ré de fructose. 
  • Il est impor­tant, en contre­par­tie d’enrichir l’alimentation en légumes blan­chis et cuits, riches en poly­phé­nols (effet inhi­bi­teur des TLR4 et Mincle). 
  • Et, il est oppor­tun de sti­mu­ler le nerf vague par voie trans­cu­ta­née (uni­que­ment sur conseils de pro­fes­sion­nels com­pé­tents) afin d’augmenter la syn­thèse d’oxyde nitrique, molé­cule hau­te­ment sal­va­trice qui fait trop sou­vent défaut lors d’une dys­biose, et pour dimi­nuer la concen­tra­tion des macro­phages M1 dans le but d’améliorer le rap­port M1/M2

En résu­mé, il est impé­ra­tif de sup­pri­mer toute inflam­ma­tion diges­tive latente et per­ni­cieuse si l’on veut être doté d’une immu­ni­té innée capable de stop­per net Sars-Cov‑2 et ses variants.

80% de l’immunité siège dans le tube digestif. 

Je rap­pelle au pas­sage que l’oxyde nitrique de la sphère ORL (syn­thé­ti­sé en masse par une bonne flore aéro­bie de la bouche et un bon nerf vague) inter­dit l’entrée des virus dans l’organisme. Cette voie est com­plé­te­ment négli­gée alors qu’elle agit très effi­ca­ce­ment en amont du sys­tème immu­ni­taire innée. Dommage !

Lors de mes consul­ta­tions en nutri­tion avec mesures des gaz res­pi­ra­toires, je constate géné­ra­le­ment une carence en oxyde nitrique en rai­son de notre ali­men­ta­tion moderne qui faci­lite l’implantation de bac­té­ries anaé­ro­bies dans la flore buc­cale, celle qui découpe les tis­sus, celle des gen­cives qui saignent, des mala­dies paro­don­tales et de l’acné, aux dépens de la flore aérobie. 

Fort heu­reu­se­ment, tout cela se corrige. 

Flore buc­cale saine, oxyde nitrique gazeux, nerf vague per­for­mant, sys­tème immu­ni­taire inné effi­cient, flore diges­tive saine, non pro­duc­trice de céra­mides, sont les meilleures armes contre le Sars-Cov‑2, que l’on soit vac­ci­né ou non, et les meilleurs élé­ments d’une pro­phy­laxie visant à res­tau­rer une san­té optimale !

Bonne flore !

https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2021.08.11.455921v1

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0021925821004907

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17223929/

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28011845/