Le monde peuplé d’humains « overfat » ?
Source : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5671970/
Article : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5671970/
Date de parution : 29.03.2019
Niveau de difficulté : Facile
La prédominance des adultes et des enfants « overfat » aux Etats-Unis !
Tel est le titre l’étude que je vous présente ici, mais prédominance est un euphémisme, car l’annonce est que 91 % des américains adultes sont « overfat », soit presque la totalité, ainsi que 69% des enfants, soit plus des deux tiers.
Que veut dire « overfat » ?
Ce terme désigne les personnes qui présentent une quantité de graisse corporelle suffisante pour altérer la santé et contribuer aux maladies chroniques.
Vous connaissiez le surpoids et l’obésité, que l’on classe en fonction de l’IMC (Indice de Masse Corporelle), dont la formule est : poids en kilos/ taille en mètre au carré.
Rappel :
Pour un IMC inférieur à 18,5, on parle de maigreur
Pour un IMC compris entre 18,5 et 25, on parle d’une corpulence normale
Pour un IMC compris entre 25 et 30, on parle de surpoids
Pour un IMC compris entre 30 à 35, on parle d’obésité modérée
Pour un IMC compris entre 35 et 40, on parle d’obésité sévère
Pour un IMC supérieur à 40, on parle d’obésité morbide ou massive.
Mais aujourd’hui, cette étude nous dit que cette classification passerait à côté de 50% des personnes qui peuvent souffrir d’un excès de graisse. Cette graisse dangereuse pour la santé se situe au niveau de l’abdomen et notamment à l’intérieur du ventre, autour des viscères, surtout au niveau du foie. En raison d’une musculature assez peu développée résultant d’une sédentarité considérable, une quantité de graisse très conséquente peut s’accumuler au niveau du ventre sans que cela n’ait d’incidence sur l’IMC, la personne concernée peut donc se situer dans la tranche de normalité et n’avoir aucunement l’apparence d’une personne en surpoids ou obèse.
D’autre études, comme celle-ci, confirment le caractère mondial de cette pandémie. En Inde, entre 70 et 80% de la population adulte seraient overfat, ainsi que 41 % des enfants. Sachant qu’une partie importante de la population ne mange pas à sa faim, ses chiffres sont réellement impressionnants.
D’une manière globale, 76 % de la population mondiale seraient overfat !
Pourquoi est-ce si inquiétant ?
Parce que la graisse corporelle n’est pas un tissu neutre, mais représente un véritable organe endocrine qui sécrète et met en circulation des molécules inflammatoires (protéines spécifiques, interleukines, cytokines) qui vont promouvoir une inflammation systémique de bas grade extrêmement pernicieuse. Cette inflammation va être responsable d’une insulinorésistance qui va s’installer et s’accroître avec le temps, et engendrer des maladies chroniques telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires, l’arthrite, divers cancers, les maladies neurodégénératives (démence, Alzheimer…), l’ostéoporose, l’hypertension, la goutte, des affections de la vésicule biliaire, des maladies pulmonaires, l’apnée du sommeil, la stéatose hépatique, l’hypertriglycéridémie, etc.
Qui est responsable de cette graisse qui semble investir les entrailles de la plus grande part de la population humaine ?
Les sucres ! Notamment ceux qui inondent les étals de nos supermarchés, les aliments dits ultra-transformés, à base de céréales, de farines diverses, adjoints de sucres en tous genres, mais aussi d’édulcorants et autres additifs en pagaille, bref, les aliments avec une étiquette de composition longue comme le bras, mais aussi les plats préparés, les chips, les pizzas, les gâteaux apéritifs, les chocolats fourrés, les jus de fruits, avec ou sans sucre ajouté, les smoothies, les sodas, les boissons énergétiques et les confiseries.
Je vous ai expliqué dans mon dernier livre le processus de formation de graisse corporelle lorsque le sucre entre en masse dans la circulation sanguine.
Je vous conseille également de lire ou relire cet article dans lequel je vous explique comment les sucres et les fibres fermentescibles font prendre beaucoup de graisse abdominale en raison des bactéries intestinales qu’ils stimulent et multiplient jusqu’à la dysbiose et les maladies inflammatoires de l’intestin.
Comment savoir si vous êtes overfat et donc en route vers l’inflammation chronique, l’insulinorésistance et le syndrome métabolique ?
Je ne cherche pas à alarmer, mais à informer ; il faut être réaliste, au-delà de la cinquantaine, les maladies chroniques qui germent depuis parfois plusieurs décennies commencent à s’exprimer, et parfois de façon violente.
En dehors des examens médicaux poussés et précis comme le Dual-energy X‑ray absorptiometry, que l’on utilise aussi pour mesurer la densité osseuse, il suffit simplement de surveiller son tour de taille. S’il a pris de l’importance au fil des années, c’est un signe indiscutable, et il serait fort judicieux de réduire les sucres de manière drastique comme je l’explique dans le livre et l’article cités plus haut, afin de réduire la population bactérienne productrice de graisse à partir des sucres. Les ballonnements, la fermentation et la production excessive de gaz sont des signes complémentaires à ne surtout pas négliger.
Réduire les calories et augmenter l’activité physique ne suffisent pas à traiter une dysbiose intestinale installée. Cependant l’activité physique est indispensable pour construire ou reconstruire une musculature conséquente et lutter contre la sarcopénie, fléau grandissant.
Le tour de taille doit être inférieur à la moitié de votre hauteur.
Exemples :
- pour 1,80m, le tour de taille doit être inférieur à 90 cm.
- pour 1,60m, le tour de taille doit être inférieur à 80 cm.
Pour les sportifs :
Nombre de sportifs souffrent de stéatose hépatique (foie gras) sans le savoir en raison d’une carrière à consommer des sucres à gogo (pâtes, riz, pâtes de fruits et d’amandes, boissons énergétiques, barre de céréales et chocolatées, fruits, etc.), et ne le découvriront que lorsqu’un ou plusieurs symptômes d’un syndrome métabolique seront suspectés par un médecin. Un fibroscan effectué par un gastroentérologue permet un diagnostic rapide de l’état du foie, et un gain de temps intéressant.
Je rencontre beaucoup de sportifs en salle de sport qui malgré une musculature importante, des abdominaux saillants lorsqu’ils les contractent, et des heures de pratique par semaine, ont toutefois un ventre au repos qui semble gonflé. Ce sont des « TOFI » (Thin Outside- Fat Inside, comprenez « mince dehors – gras dedans »), et entre dans la catégorie « overfat », ce qui confirme que l’activité physique ne protège pas d’un engraissement des organes internes en raison d’une pullulation de la flore de fermentation, de l’ « élevage » de bactéries que l’on fait malgré nous, en leur fournissant 3, 4, 5, 6 fois par jour tous les bons susucres qu’elles adorent, qu’ils soient lents ou rapides, simples ou complexes, solides ou liquides !
Pour conclure, ces études sont la révélation d’une situation dramatique d’une population qui se nourrit majoritairement de sucres, qui craint les calories et les graisses alimentaires naturelles alors que ces dernières permettent de se nourrir de moins de sucres fermentescibles et qui, contre les croyances, aident au retour d’une flore intestinale saine.
A bon gras alimentaire, moins de graisse corporelle !