Magnésium !
Fatigue, anxiété, irritabilité, insomnie, tremblements musculaires, crampes, le magnésium aide à la décontraction des muscles striés (muscles de l’appareil locomoteur, cœur) comme celle des muscles lisses (muscles des artères, du tube digestif, des bronches, des globes oculaires et de l’iris, etc.).
Qui n’a jamais pris, au moins une fois dans sa vie, un traitement de magnésium sous forme de complément alimentaire pour compenser une éventuelle carence ?
Ces traitements, prescrits par un médecin ou décidés personnellement sont la plupart du temps pris à l’aveugle. Si je suis généralement contre les traitements délivrés sans mesure biologique préalable, dans le cas du magnésium, il faut bien avouer qu’une analyse sérique n’est d’aucune utilité étant donné que seul 1% du magnésium est extracellulaire. En réalité, les véritables carences en magnésium sont rarement diagnostiquées, mais souvent supposées à juste titre, tant les besoins de l’organisme sont grands et tant la présence de ce minéral est faible dans les produits issus de l’agriculture intensive, ainsi que dans les aliments industriels et raffinés. De plus, les maladies chroniques, les traitements médicamenteux, une carence fréquente en iode impliquant un dysfonctionnement thyroïdien, et la présence de métaux lourds créent des pertes de magnésium. Les risques d’une carence sont donc très importants.
C’est à l’intérieur des cellules que tout se passe puisque, vous aviez fait le calcul, 99 % du magnésium est intracellulaire, lieu où il est responsable de l’activité de plus de 300 enzymes ; autant dire que les implications d’une carence en magnésium sont multiples et responsables de nombreuses maladies chroniques (diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, certaines maladies rénales, et autres troubles métaboliques induisant des décès prématurés).
Le magnésium est le cation intracellulaire le plus important après le potassium. Il est responsable des bons taux de sodium, calcium et potassium au niveau de la cellule, il maintient les bons gradients de concentration (taux intra et extra membranaires adéquats indispensables aux passages des éléments chimiques au travers des différentes membranes de la cellule).
Le magnésium est essentiel à la production d’énergie par les mitochondries(1), à la synthèse et à l’intégrité de notre ADN.
Le corps humain contient 25 grammes de magnésium, environ 27% se situent dans les muscles et 63 % dans les os. Ce sont les reins qui gèrent l’équilibre du magnésium sérique, l’éliminant dans les urines lorsque trop présent, le retenant et le réabsorbant lorsque trop discret ; dans ce dernier cas, du magnésium est tiré des os pour maintenir un taux sanguin adéquat. Ce qui signifie que malgré un taux sérique normal, voire élevé, un processus d’ostéoporose, et donc un risque de fracture, peut être en cours.
Il est supposé (avec raison) que nos ancêtres chasseurs-cueilleurs consommaient environ 600 mg de magnésium par jour ; notre génome et nos fonctionnements homéostatiques étant toujours les mêmes, il est facile de déduire que nous sommes encore dépendants de cet apport conséquent en magnésium.
Aujourd’hui, quasiment personne n’atteint une telle consommation sans une complémentation. Plus d’un quart des jeunes en excès énergétique sont en dessous de 30 % de l’apport convenable, ce qui les prédispose à l’ostéoporose et aux maladies coronariennes, dont la calcification des artères et l’hypertension (et le sel n’a rien à voir dans cette histoire). Comme je le dis souvent l’alimentation pléthorique moderne s’apparente en fait à de la dénutrition.
L’apport recommandé journalier « officiel » se situe entre 300 et 420 mg par jour, ce qui représente une recommandation basse que pourtant peu de personnes atteignent.
Une étude a démontré que 84% des femmes ménopausées, avec ostéoporose, présentent un déficit important de magnésium osseux.
Les études sur les méfaits d’une carence en magnésium sont abondantes et je pourrais multiplier les exemples, mais je préfère vous avertir sur ceci :
Hypertension et sucres.
Les sucres induisent avec les années une résistance des cellules à l’insuline, hormone puissante chargée de réguler le taux de sucre sanguin. L’insulinorésistance se traduit par une inefficacité d’action de cette hormone. Malheureusement, l’insuline est également responsable de l’entrée du magnésium à l’intérieur de la cellule ; en cas d’insulinorésistance le taux intracellulaire devient trop bas, et vous savez désormais que concernant le magnésium, tout se passe en intracellulaire. Le relâchement des muscles artériels dépend de l’énergie fournie par les mitochondries en présence de magnésium, et les besoins en énergie sont très importants pour un relâchement complet des parois des vaisseaux. Peu de magnésium consommé en raison de la pauvreté des sols cultivés, peu de magnésium absorbé en raison d’une trop répandue dysbiose intestinale(2), tout cela ajouté à une éventuelle insulinorésistance, impliquent forcément trop peu de magnésium disponible au sein de la cellule et par conséquence trop peu d’énergie disponible pour la relaxation des muscles artériels ; l’hypertension devient inéluctable.
A cause de sucres et de l’insulinorésistance, le magnésium disponible reste essentiellement extracellulaire et est éliminé dans les urines afin de préserver un taux sérique normal.
Ce sont donc dans la plus grande majorité des cas (environ 90% selon les études), les sucres et l’insulinorésistance qui sont responsables de l’hypertension. Et je ne parlerai pas, ici, des acides gras oxydés fournis par les huiles végétales, qui brûlent, « plastifient », durcissent les parois des artères (chose parfaitement visible lors des autopsies).
Parmi les sucres, le fructose est particulièrement néfaste lorsqu’il est consommé en quantité (sodas, jus de fruits, smoothies…), il élève le taux d’acide urique qui inhibe l’oxyde nitrique chargé de maintir un bonne souplesse des artères.
Les sucres (glucose et fructose) n’apportent pas de magnésium, et en excès, ils sont responsables d’une déplétion en vitamine B6, cruciale pour l’assimilation du magnésium.
Pour chaque molécule de sucre, 54 molécules de magnésium sont requises pour sa métabolisation.
Consommer moins de sucres permet d’éviter les pertes insidieuses de magnésium.
Hypertension et sel.
Le sel n’est pas responsable de l’hypertension artérielle, les études le prouvent aujourd’hui. Un régime sans sel contraint les reins à retenir et réabsorber le sodium autant qu’ils le peuvent. Le sel est vital, depuis l’aube des temps les organismes bataillent pour sa conservation, le corps humain, pour sa part, réagit par une forte production de l’hormone « à tout faire », l’insuline, afin d’aider les reins à retenir le précieux sodium. A terme, un régime hyposodé induit également une insulinorésistance qui va accentuer la fuite de magnésium et provoquer une vasoconstriction. Dommage !
Obliger les reins à retenir le sel, en consommant trop peu de sel, requiert un accroissement d’énergie de 60%, une incroyable débauche d’énergie. Avec le temps, un régime pauvre en sodium fatigue les reins et provoque des maladies rénales chronique, un comble !
Le sel est indispensable à la métabolisation de 90 % des minéraux, dont le magnésium.
Consommer peu de sel et beaucoup de sucres est une mauvaise idée pour les artères !
Les aliments riches en magnésium :
Pour retrouver un apport suffisant, il est indispensable, en premier lieu, de revenir à une alimentation naturelle, c’est-à-dire d’acheter des produits frais de qualité et les cuisiner.
Les fruits de mer et les crustacés sont les champions pour recharger en magnésium, pensez‑y régulièrement (en plus ils sont riches en iode, élément indispensable au fonctionnement thyroïdien, base de notre métabolisme).
Ne vous restreignez pas sur le cacao, les amandes, les avocats, les sardines, les anchois, les viandes, les fromages affinés, la choucroute, les artichauts, les légumes bio, le sel de mer…
Les céréales et les légumineuses, bien que riches en magnésium, présentent des anti-nutriments qui empêchent l’assimilation du magnésium (acide oxalique et phytique).
Le magnésium est un facteur incontournable de la santé, pensez à vous complémenter à l’occasion.
Bon chocolat…, noir !
A lire également :
2 – L’axe intestin-cerveau (leaky gut-leaky brain)
1 – Energie, ou Adénosine Triphosphate (ATP)