Les mycotoxines !
Source : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0041010110001959#bib8
Article :
Date de parution : 13.04.2022
Niveau de difficulté : Moyen
Les mycotoxines sont des métabolites fongiques courants de notre environnement, produits lors d’un processus biologique de moisissure.
Ces composants toxiques sont très présents dans notre alimentation et se développent aisément sur les céréales, les oléagineux, les légumineuses, les fruits secs, les grains de café, les fruits, ainsi que dans les jus de fruits et de légumes, les laits végétaux, et les huiles végétales polyinsaturées, pour ne citer que les principales sources.
Les mycotoxines ingérées affectent les tissus et les organes des animaux et des humains, notamment les intestins et le système immunitaire.
Les vétérinaires ont été les premiers à alerter sur les ravages exercés par les mycotoxines des céréales et des légumineuses (soja) sur le système digestif des bovins, les obligeant à utiliser des antibiotiques et des stimulateurs de croissance afin de rattraper le retard constaté dans le développement du bétail.
Les mycotoxines sont extrêmement agressives et abrasives. Elles détériorent directement la muqueuse intestinale et entretiennent une inflammation chronique. Elles sont corrélées chez l’humain, comme le démontrent de nombreuses études, aux MICI (Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin), comme la maladie de Crohn, la rectocolite hémorragique, la colite ulcéreuse, et provoquent des altérations similaires à la maladie coeliaque (coeliaque-like).
Il est démontré que les mycotoxines alimentaires créent également des lésions hépatiques et rénales, affectent le système nerveux (pré-Parkinson) et les organes de reproduction, et peuvent provoquer certains cancers, notamment digestifs, ainsi que des anomalies congénitales.
Lors d’une dysbiose associée à une altération de la muqueuse et une inflammation chronique de l’intestin, stopper la consommation de céréales et de farines s’avère une nécessité absolue, tant les aliments céréaliers et farineux sont courants dans notre alimentation quotidienne : céréales, céréales pour petit-déjeuner, barres énergétiques, pâtes, pizzas, pain, brioche, viennoiserie, pâtisserie, gâteaux, biscuits, biscottes, crêpes et pancakes, etc.
Les mycotoxines résistent très bien à 260 degrés, ne comptez pas sur la chaleur pour les détruire !
Il est à noter que les farines biologiques en sont plus riches que les farines traditionnelles, et que complètes ou semi-complètes, les fibres viennent aggraver l’effet abrasif et inflammatoire.
Les farines sans gluten comme les farines de sarrasin, de riz, de maïs, de châtaignes ou de pois chiches sont particulièrement riches en mycotoxines.
Les personnes souffrant de MICI, comme la maladie de Crohn, ou souffrant de la maladie coeliaque (auto-immune), qui suppriment les farines contenant du gluten, comme celles de blé et de seigle, améliorent leur état de santé, mais ne parviennent pas à endiguer l’inflammation chronique lorsqu’elles se reportent vers des farines sans gluten, en raison de la masse de mycotoxines ingérées. Une erreur qui les maintient dans leur errance médicale.
Pour toute inflammation de la muqueuse intestinale, l’éradication de toutes les farines s’avère nécessaire, car elles représentent notre plus grande source de mycotoxines.
Les études démontrent que l’inflammation chronique induite par les mycotoxines crée des mutations génétiques qui perturbent fortement le fonctionnement normal de l’immunité innée, dont cette fonction essentielle : la présentation des antigènes aux acteurs immunitaires de la muqueuse profonde, processus qui permet le contrôle de la flore bactérienne.
Cette fonction se trouve diminuée par un dysfonctionnement des récepteurs cellulaires qui perdent en partie leur capacité de détecter les antigènes, ce qui induit une invasion bactérienne et de leurs toxines (lipopolysaccharides) à travers la barrière intestinale.
L’altération par les mycotoxines de la composition du mucus et de son rôle d’étanchéité aggrave cette situation dramatique.
Ce processus délétère mène à une spirale inflammatoire et une perte de contrôle de l’immunité innée pouvant mener à l’auto-immunité et à la destruction des cellules épithéliales (muqueuse).
La destruction des cellules ouvre davantage la porte à l’invasion bactérienne et autres antigènes inflammatoires et infectieux, et inflige à l’organisme des cascades inflammatoires immunitaires fortement nocives, une sursollicitation des acteurs immunitaires, jusqu’à parfois l’épuisement et l’immunosuppression.
Les mycotoxines responsables de mutations génétiques dans les cellules endothéliales humaines sont : les aflatoxines, l’ochatoxine A, la toxine T2, les fumonisines, la patuline, la zearanelone, et la deoxynivalenol.
Leur ingestion massive et régulière est fortement corrélée à un risque élevé de cancer.
Les mycotoxines interrompent le métabolisme du glucose, élèvent la glycémie sanguine et diminuent la capacité de stockage du glucose dans le foie et les muscle.
Ce phénomène explique en partie la raison pour laquelle les statines sont corrélées à une augmentation du risque de diabète. Les statines sont des mycotoxines.
Les mycotoxines affectent également le métabolisme des lipides et des protéines, ce qui résulte à des dysfonctionnements cellulaires et métaboliques.
Les études constatent, sans vraiment comprendre les causes pour le moment, que les mycotoxines modifient le microbiote intestinal, offrant l’opportunité à des bactéries telles que Escherichia coli de pulluler jusqu’à atteindre des niveaux délétères.
En résumé, les mycotoxines ont la capacité de s’attaquer directement aux cellules de la muqueuse intestinale, de créer une pernicieuse inflammation chronique, d’altérer le mucus protecteur, de provoquer une « interdite » perméabilité, de modifier le microbiote, de faire dysfonctionner le système immunitaire inné, d’induire une dangereuse auto-immunité, et de générer des mutations génétiques pouvant causer des cancers.
Pour terminer, les mycotoxines induisent une déplétion de glutathion, principal antioxydant de l’organisme, et affectent l’interféron-gamma, acteur indispensable de la lutte contre les virus et la prolifération des cellules cancéreuses.
Ces deux derniers éléments sont capitaux dans la lutte contre le Sars-Cov‑2 et la guérison d’un Covid long !
Les mycotoxines sont un fléau qu’il ne faut surtout pas négliger… et qui pourtant l’est totalement.
Dans toute pathologie intestinale inflammatoire, y compris le Covid long, il convient de couper net les sources principales de mycotoxines que sont les céréales, les farines, les légumineuses, les fruits secs, les purées d’oléagineux, et les huiles végétales polyinsaturées.
Cette éviction permet par la même occasion de supprimer les principales lectines inflammatoires, de diminuer drastiquement les sucres ingérés, et d’avoir la possibilité de déstocker la graisse de réserve, notamment hépatique.
Ainsi, il est possible de rester sous un seuil de toxicité et de tolérance immunitaire des mycotoxines, et de continuer à profiter sans inquiétude du café, du chocolat noir, et des autres sources possibles et inévitables.
Un détail : la tomate cuite en stimulant les récepteurs farnésoïdes X permet de réguler les sels biliaires et de diminuer la toxicité de certaines mycotoxines, notamment la toxine T2.
Ne vous privez pas de vous priver de mycotoxines.
Bon beurre !
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0041010110001959#bib8
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6600655/