L’obésité ralentit en France…
Source : Etude Obepi-Roche
Article : Enquête épidémiologique nationale sur le surpoids et l'obésité
Date de parution : 19.02.2013
Niveau de difficulté : Facile
http://www.roche.fr/fmfiles/re7199006/enquete_obepi_2012/obepi_2012.pdf
Voici quelques raisons qui me rendent un peu moins optimiste que ce que je peux lire ici et là :
– Au final de cette étude, nous constatons que l’obésité continue de progresser et que ce fléau concerne 7 millions de Français adultes. Et le chiffre total des Français obèses serait bien supérieur si l’on prenait en compte la population âgée de moins de 18 ans.
– A ce rythme, il n’y a pas de quoi espérer une inversion de courbure avant longtemps. Rappelons tout de même que prés de 450 000 français supplémentaire sont devenus obèses entre l’étude Obepi de 2009 et celle de 2012.
- D’autres études ont tenté de nous rassurer sur l’évolution de l’obésité, notamment celles concernant les enfants : l’obésité infantile aurait reculé en France ces dernières années, mais lorsque l’on regarde de plus près, seule l’obésité infantile des classes favorisées a légèrement reculé, celle des classes défavorisées ne cesse d’augmenter, et il y a de fortes chance, si je puis dire, que ces enfants obèses viennent grossir ( !) le rang des adultes obèses dans quelques années.
- L’obésité chez les femmes s’accélère également ; la catégorie d’adultes qui pratiquent le plus de régimes amaigrissants… Une coïncidence peut-être ?
- L’étude Obépi démontre également que l’obésité continue de progresser chez les classes sociales les plus défavorisées. La crise actuelle laissant présager une précarité grandissante pour les quelques années à venir, va certainement aggraver le niveau de confiance en l’avenir de millions de personnes qui trouveront dans l’alimentation à faible coût, celle la plus propice à l’obésité, un refuge réconfortant contre la désillusion.
- La population intermédiaire entre enfants et adultes est une population à risque au vu des comportements alimentaires déviants que l’on constate de plus en plus chez les 15 – 25 ans. En effet, durant cette période transitoire entre études et début de la vie professionnelle, un moment où le budget alimentation est limité au possible, s’installent insidieusement de nombreuses attitudes néfastes pour la santé, comme le grignotage, les repas que l’on saute, ceux pris sur le pouce et une forte tendance à oublier la cuisine maison pour une alimentation industrielle génératrice de surpoids.
- Enfin, les campagnes d’informations actuelles du style « mangez moins sucré, moins gras, moins salé » ou « bougez plus » sont complètement inefficaces ; et les campagnes futures envisagées comme par exemple mettre des étiquettes vertes, orange ou rouges sur les produits alimentaires seront contre-productives comme toute mesure stigmatisante et culpabilisante.
La solution viendra de l’éducation ou ne viendra pas, car c’est en éduquant les populations qu’on leur donne les repères nécessaires pour affronter les vicissitudes de la vie ; il faut tout mettre en œuvre pour rétablir une éducation alimentaire familiale qui tend à disparaître et une éducation alimentaire scolaire qui a totalement disparu. Je ne développerai pas ces points ici, mais je reste persuadé que les repères acquis durant l’enfance sont définitifs et qu’ils resurgissent toujours pour nous replacer dans le droit chemin même après d’éventuelles périodes d’errance. Ce ne sont aucunement quelques messages « balancés » sous forme de spots publicitaires qui arrangeront les choses et encore moins des mesures coercitives, voire répressives, comme l’envisagent certains gouvernements (Angleterre, France, Pays-Bas, etc.).
© Carole Rovère/IPMC-CNRS, d’après enquête ObÉpi-Roche, 2009