Brève : Une question de Valérie…

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« J’aimerais savoir ce que vous pen­sez de la « réédu­ca­tion ali­men­taire » de Jean Philippe Zermati ? »

Ma réponse :

La méthode Zermati (ou éga­le­ment Apfeldorfer) est inté­res­sante car intel­li­gente, contrai­re­ment à bien d’autres méthodes épo­nymes qui n’ont aucun inté­rêt (Dukan, Cohen, etc.).

Je suis en accord avec cer­tains points :

  • En finir avec la res­tric­tion cog­ni­tive (1)
  • Etre à l’écoute de ses sen­sa­tions de faim et de satiété
  • Le car­net ali­men­taire (éven­tuel) afin d’étudier les élé­ments déclen­cheurs de com­pul­sions (émo­tions)
  • Pas d’interdits
  • La récon­ci­lia­tion avec l’aliment
  • Respecter son poids de forme (set point)
  • S’accepter et com­prendre que le poids rêvé ne cor­res­pond pas for­cé­ment au poids géné­ti­que­ment programmé.

Mais là s’arrêtent mes réflexions com­munes avec celles des doc­teurs Apfeldorfer et Zermati. En effet, pour eux, peu importe la nature des ali­ments tant qu’ils sont consom­més dans le res­pect des sen­sa­tions de faim et de satié­té. C’est un peu : « man­gez ce que vous vou­lez, quand vous vou­lez, du moment que vous res­pec­tez vos sen­sa­tions de faim et que vous ne dépas­sez pas vos besoins calo­riques (sup­po­sés) ». Je suis en total désac­cord avec le prin­cipe de la « balance calo­rique » comme vous pou­vez le lire ici.

Le sys­tème de régu­la­tion des graisses fonc­tionne indé­pen­dam­ment du nombre de calo­ries absor­bées. C’est pour­quoi vous pou­vez prendre du poids en consom­mant 1600 Cal et que vous pou­vez en perdre en consom­mant 2000 Cal. (ce que ne savent abso­lu­ment pas faire la plu­part des méde­cins, nutri­tion­nistes et dié­té­ti­ciens, en rai­son du for­ma­tage effec­tué lors de leur études, et que savent très bien faire quelques pré­pa­ra­teurs phy­siques insou­mis aux dogmes nutri­tion­nels en vigueur). Tout réside dans le choix des ali­ments et leur action sur nos hormones.

La nature des ali­ments et leur inci­dence sur cer­taines hor­mones sont pré­pon­dé­rantes sur l’efficacité du sys­tème de régu­la­tion des graisses (donc du poids).

Un sys­tème déré­glé, en rai­son de la nature des ali­ments ingé­rés (cf : ici) fausse com­plé­te­ment les sen­sa­tions de faim, brouille les repères, et pro­voque des com­pul­sions ali­men­taires irré­pres­sibles. Dans ce cas, aucune rai­son, aucune volon­té, ni aucun psy­cho­logue ne vien­dront à bout de ces envies et de ces faims inassouvies.

De plus, sachez que les besoins vitaux sont plus forts que tout, et que de très nom­breuses per­sonnes en sur­poids sont caren­cées en élé­ments vitaux, très sou­vent en rai­son des bonnes graisses ali­men­taires qu’elles ont l’habitude (ou ordre) d’éviter !

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On peut man­ger beau­coup et être dénu­tri, tout comme on peut man­ger « dié­té­tique » et être encore plus dénu­tri ! Et, un orga­nisme dénu­tri récla­me­ra tou­jours plus de nourriture.

Pour moi une « réédu­ca­tion ali­men­taire » ne suf­fit pas si elle est basée sur des dogmes nutri­tion­nels qui sont en réa­li­té « faux ». Il faut une véri­table édu­ca­tion ali­men­taire, une vision dif­fé­rente de la ges­tion du poids, qui apprennent à man­ger en connais­sance de cause.

Lorsque le corps est nour­ri de tous les élé­ments dont il a besoin, il cesse de récla­mer de façon anar­chique, et il devient dès lors beau­coup plus facile de res­sen­tir et de res­pec­ter les sen­sa­tions de faim et de satiété.

Ce n’est qu’à par­tir de ce moment, si des com­pul­sions ali­men­taires per­sistent, qu’il devient utile de se pen­cher sur des causes psy­cho­lo­giques éventuelles.

Je tra­vaille actuel­le­ment sur mon pro­chain livre qui expli­que­ra com­ment man­ger en connais­sance de cause, et com­ment redon­ner au sys­tème de régu­la­tion des graisses son plein pou­voir, sans ne plus jamais avoir à comp­ter les calories.

Pour conclure, Valérie, si vous sou­hai­tez perdre du poids de manière défi­ni­tive et que vous avez déjà sui­vi un ou plu­sieurs régimes, je crains que la méthode Zermati-Apfeldorfer soit insuf­fi­sante, car elle ne boos­te­ra ni votre glande thy­roïde ni votre méta­bo­lisme.

Si vous sou­hai­tez quelques conseils per­son­na­li­sés, en atten­dant la paru­tion de ma propre méthode, vous pou­vez prendre contact avec moi sur mon site

Très cor­dia­le­ment,

Renaud

(1) – La res­tric­tion cog­ni­tive est l’intention de contrô­ler son com­por­te­ment ali­men­taire dans le but de perdre du poids ou de ne pas en prendre. Les sen­sa­tions per­son­nelles (faim, envie, satié­té) sont exclues pour se fier uni­que­ment à des connais­sances ou des croyances liées la perte de poids. Ex : ne pas man­ger tel ou tel ali­ment, ne pas man­ger plus de X calo­ries par jour, etc

03 mai 2013 | Mes brèves