Le regime 5:2, le carton de l’été.
Source : www.terrafemina.com
Article : Le régime 5:2 : le carton de l'été ?
Date de parution : 30.04.2013
Niveau de difficulté : Moyen
Terrafemina.com nous présente le nouveau régime à la mode : le régime 5 :2 ou « The fast diet » qui cartonne en ce moment en Angleterre et aux Etats-Unis.
Ce régime amaigrissant consiste à alterner 5 jours d’abondance alimentaire avec 2 jours de jeûne. Durant 5 jours, aucune contrainte n’est requise dans le choix des aliments, puis les 2 jours suivants, les femmes doivent s’astreindre à consommer uniquement 500 Cal/jour (600 Cal pour les hommes), soit deux petits repas qui représentent environ deux œufs et une tranche de jambon, et un poisson-vapeur accompagné de légumes.
Le docteur Michael Mosley a basé cette méthode sur la capacité de l’organisme à stopper les mécanismes de stockage de graisse lorsqu’il est sous-alimenté.
Il explique avoir, à l’origine, pensé ce régime pour traiter son propre embonpoint et améliorer son état de santé. Il justifie la phase de jeûne par « une meilleure régénération et récupération de l’organisme dès lors qu’il n’a pas à stocker de la graisse ». Pour asseoir la légitimation de son régime, et répondre à ceux qui trouvent les jeûnes nocifs, le concepteur de cette technique alimentaire se réfère aux religions pour lesquelles les périodes de jeûnes temporaires sont régulières.
Il est clair que le succès d’une telle méthode va dépendre des aliments consommés durant les 5 jours de non-restriction.Ceux qui se jettent sur les aliments sucrés après s’être durement privés deux jours durant n’auront pas les résultats de ceux qui gardent un certain niveau de restriction cognitive (1) pour ne pas se « lâcher » complètement durant la période d’opulence autorisée et ainsi optimiser les résultats . Pour ces derniers, les kilos réapparaîtront vite une fois le régime évincé par le désir de revenir à une vie sociale cohérente, en adéquation avec une vie familiale épanouie et un mode de vie normal.
Le régime 5 :2 n’est donc qu’un régime de plus, aux résultats hypothétiques et de toute façon éphémères.
Afin d’éviter les pièges des régimes farfelus imaginés par des concepteurs vénaux, fussent-ils docteurs, rappelez-vous ma règle numéro 1 : « n’adoptez jamais un régime alimentaire que vous ne puissiez garder toute votre vie. »
Il est tout à fait possible, en fonction du choix des aliments et du rythme des prises alimentaires, de placer l’organisme dans un mode de fonctionnement qui permet de perdre du poids grâce à des phases d’élimination et de régénération plus longues que les phases de stockage. Et, cela quotidiennement, sans régime restrictif, en bénéficiant de mets goûteux et très nutritifs (vous aurez tous les détails dans mon prochain livre). Il est beaucoup plus sain de réguler son poids en mangeant bien tous les jours que d’alterner les phases de privation avec des phases d’abondance difficilement contrôlables. L’environnement moderne est propice à tous les écarts néfastes lorsque des compulsions naissent de manques alimentaires et nutritifs.
Quant aux jeûnes religieux, je ne pense pas qu’ils aient résolu un tant soit peu les problèmes de surpoids et d’obésité. Les jeûnes des religions monothéistes visent plus à développer la spiritualité, à initier une remise en question, et rendre une période propice à la méditation, qu’à améliorer la santé des croyants. Les jeûnes sont d’ailleurs préconisés uniquement aux adultes en bonne forme physique. Le fait que les enfants, les femmes enceintes, les malades et les vieillards ne soient pas concernés par ces jeûnes est bien une preuve que la restriction alimentaire est reconnue pour affaiblir le corps.
Michael Mosley devrait éviter d’utiliser des prétextes religieux pour promouvoir sa méthode. Je rappellerai brièvement que dans certaines déviances extrémistes, l’aliment est la cause symbolique de nos malheurs, la raison de l’éviction du paradis. Pour se rapprocher de Dieu il faudrait donc résister à la tentation, étouffer toute velléité de gourmandise, exécrer la satisfaction sensuelle, et réprimer toute concupiscence. La privation donnant soif et faim de Dieu.
Michael Mosley
Pour moi l’aliment c’est la vie, le bonheur et non le malheur, le bien et non le mal. Inutile de le fuir ou de l’écarter, il suffit de le contrôler.
Un organisme intelligemment nourri a tout le loisir d’éliminer le poids excédentaire, les toxines et les toxiques, en profondeur, et de se régénérer sans avoir recours à des périodes de jeûnes, qu’elles soient courtes ou longues. Ne croyez pas que jeûner permet d’éliminer plus, et que s’alimenter est synonyme de « grossir » ou de « s’intoxiquer ». Bien au contraire, je vous expliquerai lors de prochains décryptages, que nourrir quotidiennement l’organisme d’aliments sains et hautement nutritifs est la condition sine qua non d’une élimination réellement efficace.
« Nous ne devrions pas avoir peur de la faim si elle n’est que temporaire », à cette rhétorique bien rodée du docteur Mosley, je répondrai : « nous ne devrions pas avoir peur de manger à notre faim ! ».
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(1) – La restriction cognitive est l’intention de contrôler son comportement alimentaire dans le but de perdre du poids ou de ne pas en prendre. Les sensations personnelles (faim, envie, satiété) sont exclues pour se fier uniquement à des connaissances ou des croyances liées la perte de poids. Ex : ne pas manger tel ou tel aliment, ne pas manger plus de X calories par jour, etc.