Le cholestérol est-il si mauvais ? (Partie1)

Source : http://www.books.fr/

Article : Faut-il avoir peur du cholestérol ?

Date de parution : 08.03.2013

Niveau de difficulté : Difficile

Mes petites leçons, pour mieux com­prendre le décryp­tage : cho­les­té­rol , graisses hydro­gé­néesrap­port oméga3/oméga‑6 , sucres rapides / sucres lents

Excellent dos­sier « Faut-il avoir peur du cho­les­té­rol ?» dans le maga­zine Books de février 2013.

http://www.books.fr/magazines/numro-40/

Ce dos­sier relève d’un véri­table tra­vail de fond sur la véri­té scien­ti­fique rela­tive au cho­les­té­rol, cet élé­ment pré­sent dans notre sang et obsé­dant les esprits tant il est, dans la mémoire col­lec­tive, lié aux mala­dies cardiaques.

Je vous conseille vive­ment de vous pro­cu­rer ce dos­sier afin de vous « laver » la tête, et peut-être de vous ras­su­rer. Mais en atten­dant, je vous ai concoc­té un petit résu­mé, enri­chi de quelques ana­lyses, com­men­taires, digres­sions per­son­nelles et pré­ci­sions pro­ve­nant d’autres sources que celles uti­li­sées par le maga­zine Books

Allons-nous vers un nou­veau scan­dale médical ?

Taux de Cholestérol à la loupe

Qui n’a pas, au moins une fois, sur pres­crip­tion médi­cale, véri­fié son taux de cho­les­té­rol, le « bon » et le « mau­vais », avec la han­tise de sor­tir de la four­chette de normalité ?

Car la sanc­tion ne traîne pas, elle tombe même très faci­le­ment : le trai­te­ment médi­ca­men­teux à vie, accom­pa­gné d’une inter­dic­tion totale ou par­tielle de consom­mer les ali­ments les plus goû­teux : œufs, bacon, beurre, crème et fromages !

Des dizaines de mil­lions de « malades » sont trai­tés à tra­vers le monde (6 mil­lions en France), et avalent au quo­ti­dien des sta­tines, médi­ca­ments cen­sés faire dimi­nuer le risque de mala­dies cardio-vasculaires en bais­sant le taux de cholestérol.

Cette graisse un peu spé­ciale (le cho­les­té­rol) inquiète tel­le­ment la com­mu­nau­té médi­cale que cer­taines ins­tances proposent :

  • de trai­ter 40 mil­lions d’individus, contre 13 mil­lions actuel­le­ment, aux Etats-Unis.
  • d’intégrer des sta­tines direc­te­ment dans la com­po­si­tion des ham­bur­gers, en Angleterre.
  • d’en confec­tion­ner des pâtes à mâcher pour les enfants de plus de dix ans, en Europe.

Les sta­tines sont les médi­ca­ments les plus ven­dus de l’histoire de la méde­cine et rap­portent chaque année des mil­liards de dol­lars aux labo­ra­toires qui les fabriquent (je pré­cise que je ne vois aucun incon­vé­nient à ce que des labo­ra­toires phar­ma­ceu­tiques gagnent de l’argent). Le pro­blème est que ces labo­ra­toires font un com­merce éhon­té de leurs « pilules magiques » et les pro­meuvent de toutes les manières pos­sibles et ima­gi­nables (là, j’y vois quelques incon­vé­nients !). D’ailleurs, selon le pro­fes­seur Philippe Even, tru­quages, cor­rup­tions, mani­pu­la­tions, fal­si­fi­ca­tions, pièges, illu­sions et non-dits sont uti­li­sés à chaque essai cli­nique, car sans ces méthodes frau­du­leuses, les sta­tines n’auraient jamais été mises sur le marché.

Le car­dio­logue Michel De Lorgeril, cher­cheur au CNRS, dénonce « la plus énorme arnaque de la méde­cine scien­ti­fique », et le Dr Rodney A.Hayward, pro­fes­seur de méde­cine interne à l’Université du Michigan enfonce le clou : « Il est presque impos­sible de trou­ver un pro­fes­sion­nel convain­cu de l’efficacité des sta­tines qui ne reçoive beau­coup d’argent de l’industrie ». Et la cor­rup­tion comme moyen d’action s’étendrait non seule­ment aux scien­ti­fiques de pre­mier plan, mais éga­le­ment aux ins­ti­tu­tions de contrôle et de sécu­ri­té sanitaire.

Ne nous y trom­pons pas, si ces der­nières années, des labo­ra­toires aus­si puis­sants et influents que Merck, Pfizer ou GlaxoSmithKline ont été condam­nés par la jus­tice amé­ri­caine à ver­ser des mil­liards de dol­lars, peut-être est-ce parce qu’ils n’étaient pas tout à fait blancs comme neige !

cholesterol-que-reproche-t-on-vraiment-aux-statines_h_content_l

Mais n’ayant peur de rien et ne se conten­tant pas du phé­no­mé­nal suc­cès com­mer­cial des sta­tines à tra­vers le monde, de nom­breuses nou­velles études finan­cées par les labo­ra­toires assurent les bien­faits qua­si mira­cu­leux des sta­tines dans des mala­dies qui sortent du champ d’action ini­tial, comme l’Alzheimer, ou le can­cer. Des études qui n’oublient pas de mini­mi­ser, négli­ger, ou mieux encore, occul­ter leurs effets secon­daires, pour­tant notables, comme des dou­leurs mus­cu­laires per­sis­tantes, des troubles neu­ro­lo­giques et cog­ni­tifs telle l’amnésie, mais éga­le­ment le risque de dia­bète, de patho­lo­gies rénales et de dys­fonc­tion­ne­ments sexuels !

Cela me rap­pelle un client qui, il y a une dizaine d’années, souf­frait de fortes dou­leurs mus­cu­laires dans les jambes, au point qu’elles deve­naient pour lui un réel han­di­cap au quo­ti­dien. N’ayant aucune idée de l’origine de ces dou­leurs lan­ci­nantes, il mul­ti­pliait les exa­mens de type scan­ner, IRM et autres explo­ra­tions mus­cu­laires et neu­ro­lo­giques. Je lui fis alors part de mes doutes sur les sta­tines qu’il pre­nait depuis de nom­breux mois, et lui deman­dai d’en par­ler à son méde­cin pour éven­tuel­le­ment, si celui-ci accep­tait, y réflé­chir et, s’il le jugeait oppor­tun, adap­ter ou chan­ger son trai­te­ment. J’en pro­fi­tai ain­si pour l’informer de l’abus de pres­crip­tions de ce genre de médi­ca­ments à cause de la for­mi­dable dés­in­for­ma­tion opé­rée par les labo­ra­toires phar­ma­ceu­tiques à l’égard des méde­cins pres­crip­teurs, mais éga­le­ment de la pho­bie géné­rale, non jus­ti­fiée, des graisses satu­rées et du cho­les­té­rol. Je lui fis éga­le­ment part de mon pari sur leur réha­bi­li­ta­tion pro­chaine, croyant en « la véri­té » de cer­tains scien­ti­fiques de pointe.

En réponse, il me regar­da avec de grands yeux, inter­lo­qué, et s’exclama : « je pré­fère avoir mal aux jambes que mou­rir d’une crise car­diaque ! ». Je com­pris alors que cette véri­té met­trait beau­coup plus de temps à poindre que je ne le pensais !


Cholesterol plaque in artery (atherosclerosis) illustration

Comment en est-on arri­vé là ? Mais sur­tout, l’ « excès » de cho­les­té­rol a‑t-il une telle puis­sance létale qu’il faille en avoir peur à ce point ? 

Tout aurait com­men­cé au début des années 1950 aux Etats-Unis, où plu­sieurs études épi­dé­mio­lo­giques du scien­ti­fique Lancel Key, sou­te­naient la théo­rie selon laquelle les graisses ani­males étaient res­pon­sables des mala­dies car­diaques. Bien que jugées dou­teuses par cer­tains de ses pairs, les conclu­sions de ces études ont ouvert une brèche dans laquelle se sont ins­tan­ta­né­ment engouf­frées l’industrie ali­men­taire, dont le lob­by des huiles végé­tales a immé­dia­te­ment repé­ré une for­mi­dable aubaine, et l’industrie phar­ma­ceu­tique qui voyait là l’occasion de lan­cer de nou­velles géné­ra­tions de médi­ca­ments visant à réduire les « méchantes graisses ».

A par­tir de ce moment, d’innombrables et gigan­tesques cam­pagnes publi­ci­taires sont lan­cées pour convaincre des mil­lions d’américains de consom­mer moins de graisses ani­males, et de les rem­pla­cer par des huiles végé­tales, qu’elles soient natu­relles ou trans­for­mées par l’industrie chi­mique[1]. Dès lors, les médias s’emballent, s’emparent du sujet, et passent sous silence les études indé­pen­dantes qui contre­disent celles finan­cées par l’industrie pharmaceutique.

Cela n’a pas empê­ché, dès la fin des années 1950, le Dr Dudley White, célèbre car­dio­logue amé­ri­cain de l’époque, d’en arri­ver à cette para­doxale consta­ta­tion : les mala­dies car­diaques avaient aug­men­té en même temps que la consom­ma­tion d’huiles végé­tales avait « explo­sé », et que la consom­ma­tion de lard, de beurre et d’œufs avait for­te­ment diminué.

Le Dr Enig pré­cise que la tota­li­té des morts par mala­dies car­diaques, par rap­port à l’ensemble des décès, est pas­sée de 10% au début du XXème siècle, à 30% dans les années 1950, puis à près de 45%[2] de nos jours !

Mais Mary Enig n’est pas la seule à mettre en doute ce que l’on appelle « l’hypothèse lipi­dique », et de nom­breux scien­ti­fiques recon­naissent les erreurs com­mises par Lancel Key, et toutes les études indé­pen­dantes convergent vers cette conclu­sion : les graisses satu­rées et le cho­les­té­rol n’ont stric­te­ment rien à voir avec l’athérosclérose et les autres mala­dies cardiaques. 

Mais à l’époque, com­ment ne pas adhé­rer à cette idée sim­pliste lan­cée par l’industrie : les graisses végé­tales sont bonnes pour l’homme, les graisses ani­males lui sont fatales. Comment ne pas croire aux béné­fices d’une classe de médi­ca­ments qui sauvent la vie ! Surtout lorsque les auto­ri­tés de san­té véhi­culent et sup­portent les allé­ga­tions des labo­ra­toires privés.

Le dogme ain­si créé et impo­sé par l’industrie phar­ma­ceu­tique, ins­tal­lé depuis les années 1960, résiste aujourd’hui encore et toujours.

A suivre : Partie 2


[1] Voir petite leçon sur les graisses trans.

[2] Mary G.Enig. Ally Fallon, Eat Fat Lose Fat, Plume 2005.