Le cholestérol est-il si mauvais ? (Partie2)

Source : http://www.books.fr/

Article : Faut-il avoir peur du cholestérol ?

Date de parution : 11.03.2013

Niveau de difficulté : Difficile

Mes petites leçons, pour mieux com­prendre le décryp­tage : cho­les­té­rol , graisses hydro­gé­nées , rap­port oméga3/oméga‑6 , sucres rapides / sucres lents

Suite de la partie 1 : Le cholestérol est-il si mauvais ?

Et pour­tant des voix s’opposent :

Un nombre gran­dis­sant de spé­cia­listes indé­pen­dants sou­tient per­ti­nem­ment l’invalidité mani­feste de cer­taines démons­tra­tions magis­trales, comme celle faite par l’éminent car­dio­logue amé­ri­cain Scott Mc Grundy qui explique, en 2001, l’action dévas­ta­trice des graisses satu­rées sur la san­té, et démontre l’implication majeure d’un taux éle­vé de « mau­vais cho­les­té­rol » (LDL) dans les mala­dies coro­na­riennes[3]. Les études invo­quées par le Dr Grundy et ses pairs ont été, depuis lors, recon­nues biai­sées et fal­si­fiées, mais rien ne semble pou­voir ébran­ler l’hypothèse du cho­les­té­rol tueur. Il est à noter qu’en 2004, selon le maga­zine Books, Scott Grundy a été contraint par une auto­ri­té indé­pen­dante d’avouer avoir été rému­né­ré par les prin­ci­paux fabri­cants d’anticholestérolémiants, Merck, Shering, Plough, Pfizer, AstraZenca, Bristol-myersSquibb et Bayer, ce qui est tout de même gênant pour un uni­ver­si­taire de l’American Heart Association !

Mais Scott Grundy n’est pas un cas iso­lé. D’autres scien­ti­fiques recon­naissent avoir été rému­né­rés par les labo­ra­toires pour les­quels ils vali­daient les recherches, comme Paul Ridker payé par Roche, Merck, Sanofi-Advantis, Abbot, et AstraZeneca.

Et cepen­dant, bien d’autres études aux métho­do­lo­gies impro­bables, aux courbes fal­si­fiées, et aux affir­ma­tions dou­teuses, éla­bo­rées pour la gloire de nou­veaux médi­ca­ments « anti-cholestérol », conti­nuent à voir le jour.

9782738127952FS9782749130132946945-gf

« Les car­dio­logues ne lisent sou­vent que le résu­mé des études, le som­maire ou les conclu­sions de trois lignes » dénonce le Professeur Philippe Even. « Les auteurs sont liés par contrat à l’industrie, les inté­rêts finan­ciers sont consi­dé­rables (…). Dans bien des cas, l’article n’est même pas écrit par les signa­taires, mais par des employés de la firme. Les signa­taires ne font que prê­ter, louer leur signa­ture, leur répu­ta­tion ». C’est ain­si que les auto­ri­tés de san­té tombent dans le piège que leur tendent les indus­triels, regrette le professeur.

Le doc­teur Wright, consta­tant l’inefficacité des sta­tines sur la pré­va­lence des mala­dies car­diaques a déci­dé d’arrêter les trai­te­ments de cer­tains patients : « la plu­part des gens mis sous sta­tines n’en tirent aucun béné­fice et risquent de sérieux effets secon­daires », confie-t-il.

« Nous trans­for­mons en patients des gens en bonne san­té » déclare le Dr Peter Trewby.

Le pro­fes­seur John Abramson, ensei­gnant à la Harvard Medical School écrit en 2004,  L’Amérique sous over­dose avec en sous-titre « Comment les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques déforment le savoir médi­cal, induisent les méde­cins en erreur et com­pro­mettent votre santé ».

Le scien­ti­fique Uffe Ravnskov, grand pour­fen­deur d’une indus­trie médi­ca­men­teuse vénale et insa­tiable, dénonce les études tron­quées et fal­la­cieuses, et lutte contre le « mythe du cho­les­té­rol » qui selon lui est entre­te­nu par la bêtise humaine pour des rai­sons d’argent et de prestige.

Et le Dr Jerome Hoffman, pro­fes­seur en méde­cine à l’Université de Los Angeles se désole : « notre sys­tème de san­té n’est pas fon­dé sur les faits, mais sur ce qui rap­porte de l ‘argent ».

Je vous fais grâce des études citées dans ce dos­sier, et des nom­breuses autres que j’ai pu recher­cher et ras­sem­bler, pro­ve­nant des meilleurs spé­cia­listes et auteurs indé­pen­dants, qui inno­centent le cho­les­té­rol dans l’apparition de plaques d’athérome[4], quel que soit son taux, ain­si que celles démon­trant l’inefficacité des sta­tines ; mais la consta­ta­tion est claire et sans appel (hor­mis celui des laboratoires !) :

  • Les sta­tines font effec­ti­ve­ment bais­ser le cho­les­té­rol, mais elles n’ont aucun béné­fice sur la pré­ven­tion des mala­dies cardiaques.
  • Les sta­tines semblent avoir une action favo­rable dans le cas de cer­taines mala­dies car­diaques déjà exis­tantes et avé­rées, mais par le fait d’une action pour le moment sup­po­sée, non pré­vue, inat­ten­due, et sans rap­port aucun avec la baisse du cholestérol.

Aujourd’hui il existe de nom­breuses études scien­ti­fiques qui démys­ti­fient le dogme actuel et réha­bi­litent les graisses satu­rées et le cho­les­té­rol, qu’il soit « bon » ou « mau­vais », en affir­mant que :

  • Le LDL (« mau­vais cho­les­té­rol ») pro­tè­ge­rait des infec­tions bac­té­riennes et virales en neu­tra­li­sant leurs toxines. Baisser le taux de LDL serait donc pré­ju­di­ciable à la santé.
  • Le cho­les­té­rol est un excellent anti­oxy­dant et régé­né­ra­teur cel­lu­laire, notam­ment des cel­lules cardiaques.
  • Les per­sonnes âgées ayant un taux de cho­les­té­rol éle­vé ont une plus grande espé­rance de vie que la moyenne.

Selon Uffe Ravnskov, les per­sonnes obèses devraient suivre un régime pauvre en sucres et fécu­lents, et riche en graisses animales.

eggs with bacon-uova con bacon

Alors pour­quoi, encore aujourd’hui, un LDL éle­vé est-il tou­jours asso­cié à un fort risque de mala­dies cardiaques ?

Voici quelques pistes :

  • Il sem­ble­rait que l’alimentation moderne, riche en sucres rapides[5] ait une inci­dence sur la struc­ture propre des LDL, les ren­dant plus petites et plus denses. Naturellement bonnes pour nos artères, elles devien­draient alors néfastes.
  • Lorsque le taux de sucre san­guin s’élève trop fré­quem­ment, sur de longues périodes, une inflam­ma­tion chro­nique de la paroi des vais­seaux san­guins s’installe de façon très per­ni­cieuse, créant une condi­tion pro­pice à la for­ma­tion de plaques d’athérome.
  • La grande consom­ma­tion d’huiles végé­tales poly­in­sa­tu­rées (tour­ne­sol, pépins de rai­sin, soja, maïs) plé­bis­ci­tée par les ins­tances médi­cales ces der­nières décen­nies, a consi­dé­ra­ble­ment aug­men­té l’apport d’acides gras de type Omega 6[6] dans notre ration ali­men­taire, créant un ter­rain géné­ral pro-inflammatoire favo­rable à l’apparition de plaques d’athérome.

La grande consom­ma­tion de glu­cides en géné­ral a pour effet de dimi­nuer le taux de HDL, recon­nu défi­ni­ti­ve­ment comme « bon cholestérol ».

Selon cer­tains méde­cins, au vu de ces hypo­thèses, la recherche de mar­queurs inflam­ma­toires san­guins serait plus per­ti­nente que le tra­di­tion­nel dosage du cho­les­té­rol dans la pré­ven­tion des mala­dies car­diaques. Ce der­nier devien­drait même inutile.

Il est dif­fi­cile, comme le sou­ligne le maga­zine Books, pour l’establishment médi­cal et les ins­ti­tu­tions scien­ti­fiques et sani­taires de faire marche arrière, car il y va de leur crédibilité !

Et pour­tant cer­tains pro­fes­sion­nels font un pre­mier pas, à l’ins­tar du Dr Héritier, pré­sident de socié­té suisse de méde­cine géné­rale :

Ces nou­velles ana­lyses ont de quoi irri­ter ceux qui ont bâti leur car­rière sur le besoin impé­rieux de réduire le « mau­vais » cholestérol.

Suite à ces révé­la­tions, une colère légi­time pour­rait s’installer, selon moi, chez des mil­lions de pseu­do malades à tra­vers le monde, trai­tés inuti­le­ment, à qui on a impo­sé de vivre avec des effets secon­daires par­fois dif­fi­ci­le­ment sup­por­tables, et de se satis­faire d’une ali­men­ta­tion sou­vent frus­trante et restrictive.

Le trai­te­ment pré­ven­tif le plus effi­cace contre les mala­dies cardio-vasculaires reste, et res­te­ra tou­jours, une ali­men­ta­tion rai­son­née qui apporte tous les élé­ments nutri­tifs dont le corps a besoin (le cho­les­té­rol et les graisses satu­rées en font par­tie !), un contrôle du cumul des sucres consom­més au quo­ti­dien, et une acti­vi­té phy­sique adap­tée, qu’elle soit spor­tive ou non.

Je tiens tou­te­fois à pré­ci­ser qu’il serait inop­por­tun d’arrêter un trai­te­ment médi­cal en cours sans en par­ler à son méde­cin traitant.

[3] Les coro­naires sont les artères qui ali­mentent le cœur.

[4] Plaques d’athérome (ou athé­ro­sclé­rose) : dépôts lipi­dique asso­ciés à cer­tains méta­bo­lites, comme le cal­cium, qui réduisent le dia­mètre des artères jusqu’à les obs­truer par­tiel­le­ment ou totalement.

[5] Voir la petite leçon sur les sucres rapides.

[6] Voir la petite leçon sur le rap­port Omega6/Omega3.