Les céréales du petit-déjeuner, indispensables ?
Source : Consoglobe
Article : « Les céréales du petit-déjeuner : des alliées »
Date de parution : 25.05.2013
Niveau de difficulté : Moyen
Voici un article du site Consoglob sur les céréales intitulé « Les céréales du petit-déjeuner : des alliées »
Est-ce vraiment le cas ?
La diététicienne qui a rédigé cet article est l’exemple parfait de la professionnelle de l’alimentation obsédée par les chiffres et les comparaisons caloriques entre aliments, et qui pense que seules les graisses alimentaires végétales insaturées peuvent présenter un intérêt nutritionnel, à condition qu’elles soient restreintes au minimum. Tout au long de cette analyse censée parler du repas matinal des enfants, cette pourfendeuse de lipides, chasseuse invétérée de calories (me semble-t-il), fait une véritable fixation sur… le chocolat ( !) qu’elle juge trop gras et trop énergétique. Pauvres chérubins !
Les céréales sont présentées comme une solution de facilité pour les mamans de famille nombreuse. Il est vrai qu’il est pratique et rapide de verser quelques flocons et pétales dans un bol et d’y ajouter un peu de lait (écrémé, je suppose ?), mais je ne pense pas que les céréales soient indispensables, ni les alliées que l’on pense, et que la santé vaut bien un peu de recherche dans la variété.
Très vite, l’auteur nous présente l’intérêt nutritionnel des céréales soufflées (riz, blé, maïs), pour les bons glucides qu’elles apportent, pour leur richesse en fibres et en vitamines, pour l’absence de cholestérol et la faible teneur en lipides, lorsqu’elles sont exemptes de chocolat et de noisettes (car sinon, gare à l’« explosion calorique » !).
Je craque littéralement : tant d’aberrations en si peu de lignes !
Les céréales soufflées sont les pires céréales que vous puissiez donner à vos enfants. Le blé, le riz ou le maïs sont tellement dénaturés, travaillés, façonnés, qu’ils ont perdu tout intérêt nutritionnel, transformés en bombes à insuline qui orientent immanquablement les plus prédisposés vers des compulsions sucrées, des faims intempestives, la fabrication de graisses corporelles et leur stockage dans le tissu adipeux. Tout ce que l’on cherche à éviter.
La richesse supposée en vitamines et en minéraux, comme le fer et les vitamines du groupe B, se résume en réalité en une misérable quantité biologiquement très peu active et difficilement assimilable par l’organisme, adjointe de quelques copies industrielles factices encore moins intéressantes sur le plan nutritionnel. En effet, les industriels, très conscients de la pauvreté nutritionnelle de leurs produits, ajoutent quelques vitamines et minéraux synthétiques, qu’ils n’omettent pas d’indiquer en gros sur l’emballage pour appâter le chaland.
Quant aux lipides et au cholestérol que fustige la diététicienne, sachez que l’enfance est la période de la vie où l’organisme en a le plus besoin ! La crème, le beurre, les viandes (même grasses), le lard, les œufs, …, sont indispensables à la construction de chaque cellule du corps. Le cerveau et l’ensemble du système nerveux, ainsi que le système immunitaire ont « soif » des éléments nutritifs présents dans les graisses alimentaires. Les vitamines A, E, D et K présentes dans les lipides naturels sont indispensables à la croissance, et cela dans des quantités très sous-estimées par de nombreux professionnels de la santé. De plus, ces vitamines jouent le rôle de catalyseurs et permettent l’assimilation des autres vitamines et minéraux, fait très peu connu et pris en compte. Par exemple, l’assimilation du fer est facilitée par la présence de graisses alimentaires. Le fer des céréales du petit-déjeuner n’est quasiment pas assimilable par l’organisme, contrairement au fer issu de produits animaux, bien plus disponible.
Restreindre les enfants en lipides (en graisse) est une erreur magistrale. Contrôler les apports en sucres est plus intelligent et bien plus efficace dans la prévention du surpoids et de l’obésité infantiles.
Les graisses insaturées présentes dans les céréales pour petit-déjeuner sont souvent oxydées et donc néfastes. Il est préférable de trouver le même type de graisses dans des aliments entiers et non dénaturés comme les noisettes et les amandes, et même dans un produit transformé comme le chocolat, lorsqu’il est de qualité.
L’amidon présent dans les céréales pour petit-déjeuner est en fait un sucre très rapidement assimilé par l’organisme. La (faible) présence de lipides et les fibres ne suffiront pas à ralentir son absorption par les organismes génétiquement dotés d’une grande capacité à métaboliser ce type d’amidon. Ces aliments industriels pour petit-déjeuner sont donc propices à la prise de poids pour les plus sensibles.
Les céréales, soufflées ou non, sont la plupart du temps beaucoup trop sucrées et orientent les métabolismes vers un mode de stockage rapide. Il est préférable de choisir des Mueslis sans sucre ajouté, mais avec des fruits secs qui apportent la note sucrée tant désirée. Le très classique flocons d’avoine (nature) reste intéressant car chacun peut sucrer à son goût et garder le contrôle du sucre ingéré.
Mais il n’y a pas que les céréales pour se restaurer le matin.
Le pain complet au levain est une source de fibres, de vitamines et de minéraux bien plus intéressante pour les enfants et les adultes que les céréales pour petit-déjeuner. La longue fermentation de la pâte grâce au levain naturel permet une bien meilleure assimilation des éléments nutritifs (présents en plus grande quantité que dans les céréales transformées). Une bonne couche d’un vrai beurre améliorera encore l’assimilation des éléments nutritifs et en apportera d’autres. Une tranche de jambon et un œuf sont également de bon aloi. Une orange pressée complètera très bien ce type de petit-déjeuner.
Il est préférable de varier les petits-déjeuners pour éviter la répétition des éventuelles erreurs nutritives, pour varier les sources nutritionnelles et éveiller les goûts.
Il est inapproprié et inopportun, concernant les enfants, de compter les calories et de restreindre le cholestérol et les graisses alimentaires. Les seules graisses néfastes sont les graisses hydrogénées (ou Trans) qu’il faut absolument éviter. Pour cela il est indispensable de lire les étiquettes des produits avant de les acheter.
Je déplore depuis longtemps, ainsi que de nombreux scientifiques, la phobie des graisses et des calories, et je travaille à une autre vision de l’alimentation. Mais au vu de tels articles, je sais que le chemin sera long. La répétition des erreurs, depuis de longues décennies, semble avoir créé un corpus de fausses vérités, accepté, reconnu, et enseigné sous forme de dogmes nutritionnels inébranlables. Pourtant, la réalité nous prouve chaque jour que ces dogmes ne sont pas seulement inefficaces dans la lutte contre le surpoids et l’obésité, mais qu’ils participent au développement du fléau.