Les huiles végétales riches en oméga‑6 sont bénéfiques pour la santé ?

Source : Psychomedia.qc.ca

Article : Les huiles végétales riches en oméga-6 sont bénéfiques pour la santé

Date de parution : 21.02.2014

Niveau de difficulté : Difficile

Mes petites leçons, pour mieux com­prendre le décryp­tage : rap­port omega‑6/omega‑3graisses satu­réesgraisses poly­in­sa­tu­rées, graisses Transcho­les­té­rol.

http://www.psychomedia.qc.ca/sante/2013 – 06-12/huiles-vegetales-benefiques

Préambule : les oméga‑6 sont des graisses ali­men­taires (dites poly­in­sa­tu­rées) que l’on trouve abon­dam­ment dans les huiles végé­tales de col­za, de maïs, de soja, de car­thame, de pépins de rai­sin, ou de tour­ne­sol, mais on les trouve éga­le­ment dans les céréales, les graines, les œufs, les viandes, les pois­sons, et les pro­duits laitiers.

Très for­te­ment pro­mues à par­tir des années 1950, ces graisses ont rapi­de­ment acquis la solide répu­ta­tion d’être bonnes pour la san­té en géné­ral, et pour le cœur en particulier.

Cette excep­tion­nelle renom­mée est aujourd’hui res­pon­sable de l’omniprésence des oméga‑6 dans notre ali­men­ta­tion, mais une omni­pré­sence qui alarme cepen­dant cer­tains scien­ti­fiques qui, depuis quelques années, les soup­çonnent de créer une inflam­ma­tion dite de bas grade, peu intense mais per­ma­nente, très per­ni­cieuse et géné­ra­li­sée à l’ensemble de l’organisme, ser­vant de ter­reau fer­tile à de nom­breuses mala­dies comme les mala­dies car­diaques, la mala­die d’Alzheimer et cer­tains can­cers. Cette inflam­ma­tion sys­té­mique chro­nique, sou­vent mal déce­lée, est accen­tuée par la carence ali­men­taire fré­quente en oméga‑3, des graisses aux ver­tus anti-inflammatoires.

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« Les huiles végé­tales riches en oméga‑6 sont béné­fiques pour la san­té », voi­là donc ce que nous confirme en sub­stance le maga­zine Psychomédia, dans un article(1), en rela­tant une étude parue dans le Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics (2).

Les auteurs de cette étude affirment que les huiles riches en oméga‑6 contri­buent à réduire le taux de cho­les­té­rol san­guin, qu’elles n’ont pas d’influence néfaste sur la san­té, et qu’elles n’augmentent pas les mar­queurs san­guins d’inflammation. Je pré­cise, tou­te­fois, que les huiles riches en oméga‑6 sont très lar­ge­ment uti­li­sées par les familles occi­den­tales depuis plus de six décen­nies, qu’elles sont incor­po­rées dans la plu­part des pro­duits indus­tria­li­sés (bis­cuits, gâteaux, pains spé­ciaux, plats cui­si­nés, sauces, chips, frites, glaces…), et que mal­gré cela les mala­dies car­diaques n’ont ces­sé d’augmenter. La com­mu­nau­té scien­ti­fique s’inquiète, en fait, de la sur­con­som­ma­tion cumu­lée de ce type de graisses et de l’effet pro-inflammatoire qu’elles induisent lorsque le rap­port omega‑6/omega‑3 est supé­rieur à 5 (sachez que ce rap­port se situe sou­vent aujourd’hui aux alen­tours de 25, et peut même avoi­si­ner 50 chez les gros mangeurs !).

Mais avant d’aller plus loin, et de rele­ver cer­taines autres incon­grui­tés, laissez-moi vous conter une petite histoire :

Il était une fois, aux Etats-Unis, au début des années 1950, une indus­trie très ambi­tieuse, l’industrie des huiles ali­men­taires (de soja en tête de liste), qui sou­hai­tait deve­nir la reine des lob­bies indus­triels. Mais pour deve­nir reine, toute puis­sante par­mi les puis­sants, il lui fal­lait détrô­ner, des­ti­tuer et affai­blir ses prin­ci­paux rivaux : les graisses ani­males et les huiles exo­tiques (palme et coprah). Cette indus­trie au désir hégé­mo­nique a, pour arri­ver à ses fins, uti­li­sé sans ver­gogne tous les moyens dont elle pou­vait dis­po­ser : l’émission de contre-vérités, la dés­in­for­ma­tion, le men­songe, la mani­pu­la­tion, la fal­si­fi­ca­tion, la pro­pa­gande, la calom­nie, et la cor­rup­tion afin d’infiltrer les ins­tances médi­cales et gou­ver­ne­men­tales de régu­la­tion, pour pou­voir convaincre impu­né­ment tous les citoyens de consom­mer ses nom­breux pro­duits cen­sés amé­lio­rer leur état de san­té. Ne pen­sez pas que je me livre ici à un matra­quage peu objec­tif, car tous ces faits ont été démon­trés tout au long de ces six der­nières décen­nies par des scien­ti­fiques indé­pen­dants, inter­lo­qués par des publi­ca­tions « scien­ti­fiques » qui res­sem­blaient à un bour­rage de crâne très éla­bo­ré, des­ti­né à orien­ter les ins­tances médi­cales et admi­nis­tra­tives vers des croyances dog­ma­tiques, et qui n’approchaient ni de près ni de loin une véri­té scien­ti­fique. Des preuves existent et cer­tains labo­ra­toires ont été condam­nés par les tri­bu­naux amé­ri­cains à ver­ser des sommes allant jusqu’à trois mil­liards de dol­lars pour « pra­tiques frauduleuses ».

Soja

Soja

Mais qu’importe, l’industrie des huiles est deve­nue, en quelques années, la reine res­plen­dis­sante et tota­li­taire qu’elle sou­hai­tait être, et a ins­tal­lé à ses côtés un fidèle et sur­puis­sant bras armé : l’industrie pharmaceutique.

Les graisses ani­males et les huiles exo­tiques sont deve­nues en un temps record des parias à fuir abso­lu­ment, les graisses satu­rées des poi­sons meur­triers, et le cho­les­té­rol un sérial killer. Depuis lors, la reine est deve­nue indé­trô­nable et contrôle son royaume agro-alimentaire d’une main de fer, lais­sant aux pro­duits « cou­pables » le mini­mum d’espace vital pour de ne pas paraître tyran­nique. Mais depuis quelques années, une ten­dance semble s’esquisser : le retour de la véri­té et la réha­bi­li­ta­tion des condam­nés à tort. Des scien­ti­fiques intègres et indé­pen­dants, réus­sissent mal­gré leurs moyens finan­ciers limi­tés à publier leurs études et à contre­dire les myriades d’études riche­ment finan­cées visant à asseoir la légi­ti­mi­té de la reine (3).

Revenons à nos mou­tons, depuis quelque temps, disais-je au début de ce décryp­tage, une pré­sence trop mar­quée des oméga‑6 dans notre ali­men­ta­tion inquiète cer­tains scien­ti­fiques qui déplorent le rap­port désas­treux entre les diverses graisses ali­men­taires, induit par une forte consom­ma­tion d’huiles végé­tales. Ces scien­ti­fiques prônent un retour en grâce des graisses ani­males (viandes, lard, beurre, crème…), une forte dimi­nu­tion de la consom­ma­tion d’huiles végé­tales riches en oméga‑6, ain­si qu’à une aug­men­ta­tion des graisses oméga‑3 ani­males (pois­sons et fruits de mer). Mais soyons réa­listes, la reine ne va pas se lais­ser faire si faci­le­ment, et le lavage de cer­veau entre­pris depuis la seconde moi­tié du siècle der­nier risque bien de conti­nuer. Voilà pour­quoi, à la lec­ture de cet article, je suis allé regar­der l’étude citée d’un peu plus près, direc­te­ment dans le Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics.

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Une bonne alter­na­tive, l’huile d’avocat.

La pre­mière chose à faire lorsque l’on cherche à appro­fon­dir une publi­ca­tion scien­ti­fique, avant de prendre ce qu’elle dit pour argent comp­tant, est de s’assurer de la totale indé­pen­dance des auteurs de l’étude par rap­port à cer­tains lob­bies pou­vant être concer­nés, et de véri­fier qu’aucun conflit d’intérêts n’apparaît en rai­son d’une éven­tuelle influence (sou­vent finan­cière) qu’un orga­nisme pour­rait avoir sur un ou des auteurs de l’étude concer­née. Car nous ne vivons pas dans le monde des Bisounours, par exemple, lorsqu’une étude soi-disant scien­ti­fique, liée d’une manière ou d’une autre, à l’industrie lai­tière, me dit qu’il est bon pour moi de consom­mer au moins trois pro­duits lai­tiers par jour, je me pose quelques ques­tions, et je vais véri­fier si des études indé­pen­dantes arrivent à la même conclusion.

Qu’ai-je remar­qué sur cette longue, for­mi­dable et très com­plexe étude (à décou­ra­ger un scien­ti­fique de la lire jusqu’au bout !) qui nous dit que les huiles riches en oméga‑6 sont bonnes pour la santé ?

Tout sim­ple­ment, que l’auteur prin­ci­pal est en fait consul­tant pour deux énormes lob­bies agro-alimentaires :

- Mosanto, une entre­prise amé­ri­caine mul­ti­mil­liar­daire, spé­cia­li­sée dans les her­bi­cides, les pes­ti­cides et les semences OGM (Soja, Colza, Maïs, coton).

- Bunge Limited, un ogre gigan­tesque de l’agriculture et du négoce, spé­cia­li­sé, entre autres, dans la culture de fer­ti­li­sants, de graines et dans la pro­duc­tion d’huiles et de mar­ga­rines riches en oméga‑6 (soja surtout).

Savez-vous que Bunge Limited et d’autres com­pa­gnies de même aca­bit sont res­pon­sables de la défo­res­ta­tion de mil­lions d’hectares de forêt ama­zo­nienne pour y plan­ter des champs de soja ? Savez-vous qu’en 2006, l’agence amé­ri­caine de pro­tec­tion de l’environnement a por­té plainte contre Bunge Limited au regard de la pol­lu­tion qu’elle émet ?

Conflit d’intérêts, disais-je ?

La reine a for­ci depuis les années 1950, plus rien ne l’arrête ni ne l’intimide, et pour détour­ner l’attention, elle accuse la culture des pal­miers à huile de pol­luer la pla­nète, et la graisse ani­male de bou­cher les artères. Et ça marche !

Mais la reine règne très intel­li­gem­ment, et anti­ci­pant un retour pos­sible de la véri­té, elle s’est déjà mise à com­mer­cia­li­ser des plans de soja, de car­thame, de maïs et de tour­ne­sol pro­dui­sant moins d’oméga‑6 au pro­fit d’oméga‑9 (beau­coup plus stables) !

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Voici quelques élé­ments, issus d’études indé­pen­dantes, que la reine n’aimerait pas que ses sujets apprennent (vous ! mais chut, je ne vous ai rien dit):

- Chacune des cent mille mil­liards de cel­lules qui com­posent notre corps doit être consti­tuée de 50 % de graisses satu­rées, 40 % de graisses mono-insaturées (oméga‑9), et seule­ment 10% de graisses poly­in­sa­tu­rées (oméga‑6 et oméga‑3).

Une forte réduc­tion des graisses satu­rées de notre ali­men­ta­tion, ain­si qu’une aug­men­ta­tion consé­quente de la consom­ma­tion d’oméga‑6, changent les pro­por­tions requises et désta­bi­lisent for­te­ment le fonc­tion­ne­ment nor­mal de la cel­lule, jusqu’à l’apparition de nom­breuses mala­dies chro­niques (aller­gies, asthme, athérosclérose…).

- L’acide lino­léique, un oméga‑6 « essen­tiel », doit impé­ra­ti­ve­ment être appor­té par notre ali­men­ta­tion. Mais 2 à 3% de l’apport calo­rique total suf­fisent et sont lar­ge­ment pour­vus par les pro­duits ani­maux d’une ali­men­ta­tion normale.

- L’acide alpha lino­lé­nique, un oméga‑3 « essen­tiel » doit éga­le­ment être appor­té par notre ali­men­ta­tion. Mais 0,5 à 1,5 % de l’apport calo­rique total suf­fisent, et sont éga­le­ment pour­vus par les pro­duits ani­maux d’une ali­men­ta­tion nor­male (ani­maux nour­ris dans l’art ances­tral de l’élevage et non de façon industrielle).

- Rien n’est plus dan­ge­reux pour nos cel­lules, notre sys­tème cardio-vasculaire, et donc pour notre san­té, que des graisses oxy­dées, et rien ne s’oxyde plus faci­le­ment que les huiles riches en oméga‑6 une fois extraites de leur élé­ment ori­gi­nel (ex : l’huile de tour­ne­sol extraite des graines de tour­ne­sol)! Les huiles riches en oméga‑6 sont très fra­giles et s’oxydent dès les pre­miers stades de fabri­ca­tion, et conti­nuent à s’oxyder avec le temps, une fois en bou­teilles. Lorsqu’elles sont consom­mées, elles oxydent les autres graisses, ain­si que nos cel­lules. Les huiles riches en oméga‑6 et en oméga‑3 sont d’autant plus oxy­dées que les graines ont été préa­la­ble­ment chauf­fées avant extrac­tion, ce qui est le cas pour la pro­duc­tion des huiles du grand commerce.

- Lorsque vous cui­si­nez avec des huiles riches en oméga‑6, le pro­ces­sus d’oxydation s’accentue en rai­son de la cha­leur. Sachez éga­le­ment que les huiles riches en oméga‑6 du grand com­merce contiennent, en rai­son du chauf­fage préa­lable des graines, 4 à 5% de graisses dites « Trans », elles aus­si extrê­me­ment délé­tères ; un pour­cen­tage qui aug­mente lors des fritures.

- Le cho­les­té­rol est indis­pen­sable à la vie, et n’est natu­rel­le­ment aucu­ne­ment res­pon­sable des mala­dies car­diaques. Cependant, les graisses oxy­dées déna­turent le cho­les­té­rol et le rendent délé­tère, capable d’accélérer le pro­ces­sus nor­mal de vieillis­se­ment des artères.

- Les graisses ani­males et les huiles exo­tiques, riches en graisses satu­rées, sont très stables et ne s’oxydent pas faci­le­ment. Elles contiennent des anti­oxy­dants natu­rels (vita­mine E, coen­zyme Q10, man­ga­nèse, sélé­nium, zinc…) qui pro­tègent les oméga‑6 et les oméga‑3 de l’oxydation. De plus, les graisses ani­males, issues d’a­ni­maux bien nour­ris, ren­ferment les oméga‑6 et les oméga‑3 dans des pro­por­tions harmonieuses .coconut oil

Graisse de coco

Que puis-je dire de plus en guise de conclu­sion, si ce n’est que les oméga‑6 sont effec­ti­ve­ment indis­pen­sables à notre san­té, mais que les huiles végé­tales riches en oméga‑6 ne le sont abso­lu­ment pas, au contraire. Il est pré­fé­rable de trou­ver les oméga‑6 dans les ali­ments natu­rels qui en sont riche­ment pour­vus mais qui ne détruisent pas l’équilibre opti­mal requis avec les oméga‑3 et les graisses satu­rées, comme les noix, les amandes, l’a­vo­cat, le beurre, les œufs, les viandes et les graisses de bœuf, de porc, d’oie et de canard, de fro­mages au lait cru, de crus­ta­cés et de petits pois­sons de mer. Et que contrai­re­ment à ce que sti­pule cette étude, il est bien plus pro­fi­table d’utiliser pour la cuis­son, de la graisse ani­male (ou de palme rouge ou de coco) plu­tôt que des huiles végé­tales oxy­dées et oxy­dables, à l’exception de l’huile d’olive qui est une huile stable, riche en oméga‑9. Sachez enfin que les huiles vierges de pre­mière pres­sion à froid, conser­vées dans des bou­teilles en verre fumé, sont moins oxy­dées que les huiles du grand com­merce, mais qu’elles res­tent néan­moins fra­giles et faci­le­ment oxy­dables à l’air, la lumière, et la cha­leur. Choisissez pour les assai­son­ne­ments des huiles vierges et peu oxy­dables comme l’huile d’olive ou l’huile de sésame.

Depuis que l’homme est appa­ru, il y a 2,5 mil­lions d’années, il a consom­mé des graisses ani­males (sur­tout) et végé­tales (en appoint) pour son plus grand bien. Il y a un peu plus de 60 ans, l’industrie des huiles végé­tales a per­sua­dé les consom­ma­teurs, la com­mu­nau­té médi­cale et les ins­tances gou­ver­nantes que seules les huiles végé­tales étaient bonnes pour la san­té. Résultats ? L’espérance de vie a aug­men­té grâce à la méde­cine, mais la popu­la­tion souffre de plus en plus de mala­dies chro­niques graves liées à l’oxydation cel­lu­laire et à l’appauvrissement de notre ali­men­ta­tion en graisses salutaires.

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1 – http://www.psychomedia.qc.ca/sante/2013 – 06-12/huiles-vegetales-benefiques

2 - Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics.( Volume 112, Issue 7) , Pages 1029 – 1041.e15, July 2012.

3 – De grands scien­ti­fiques et direc­teurs d’études comme Paul Ridker, le car­dio­logue Scott Grundy et quelques-uns de ses pairs, ain­si que des direc­teurs de revues scien­ti­fiques ont recon­nu avoir été rému­né­rés par de puis­sants labo­ra­toires tels que Merck, Pfizer, Bayer, Bistrol-Myers Sqibb, AstraZeneca, Novartis, Abbott, Roche, Sanofi-Aventis, Shering Plough…