Huiles végétales et augmentation des risques cardiovasculaires.
Source : www.bmj.com
Article : Use of dietary linoleic acid for secondary prevention of coronary heart disease and death: evaluation of recovered data from the Sydney Diet Heart Study and updated meta-analysis.
Date de parution : 29.03.2013
Niveau de difficulté : Difficile
Le British Medical Journal a publié une étude démontrant l’erreur nutritionnelle qui consiste à remplacer les graisses animales par des huiles végétales dans un but thérapeutique cardiovasculaire.
Lors de cette étude réalisée sur des humains, les chercheurs ont constaté une plus grande mortalité cardiovasculaire, mais également un taux important de mortalité toutes causes confondues, dans un groupe de patients ayant substitué les graisses saturées (œufs, viandes, lard, beurre, crème) par des graisses polyinsaturées (huile de carthame et margarines végétales). Plus la consommation en acides gras polyinsaturés était élevée, plus les risques de mortalité augmentaient.
Fait étonnant, sachant que la limitation des graisses saturées et l’augmentation des huiles végétales sont les deux recommandations nutritionnelles les plus répandues depuis plus de 50 ans. Mais force est de constater que les maladies cardiaques ont fortement augmenté pendant ce laps de temps !
Il est à noter que durant cette expérience, la consommation de graisses végétales hydrogénées (Trans), fortement délétères sur le plan cardiovasculaire, a été diminuée, alors que seule une très forte présence de ce type de graisses aurait pu expliquer une telle augmentation du risque de mortalité par maladies cardiaques.
Alors pourquoi ce triste constat ? Pourquoi les huiles végétales riches en oméga‑6, tellement recommandées, n’ont pas d’effet bénéfique sur les maladies cardiovasculaires ?
Parce que :
- Les acides gras polyinsaturés de type oméga‑6 (huile de tournesol, maïs, pépins de raisin, carthame) sont omniprésents dans l’alimentation moderne, et créent un fort déséquilibre entre les différents types d’acides gras.
- Les acides gras polyinsaturés de type oméga‑3 (noix, poissons gras, viande de bovins et ovins nourris à l’herbe, volailles complémentées en graine de lin, huile de lin) sont devenus trop rares dans l’alimentation moderne, ce qui accentue encore plus le déséquilibre oméga‑6/oméga‑3.
- La trop forte présence d’oméga‑6 diminue très nettement l’effet protecteur cardiovasculaire des oméga‑3. Des études ont démontré qu’un fort taux d’oméga‑6 était responsable d’une concentration d’oméga‑3 diminuée dans les tissus.
- Trop d’oméga‑6 par rapport aux oméga‑3 crée un état inflammatoire des parois internes des vaisseaux sanguins, une autre condition favorable aux dépôts d’athérome (athérosclérose).
Les acides gras polyinsaturés sont très fragiles et très instables. Les huiles et les margarines végétales présenteraient, dès leur fabrication, beaucoup d’acides gras oxydés, rances* (malgré l’absence d’odeur), et seraient responsables d’une oxydation du cholestérol LDL (communément appelé « mauvais cholestérol ») une condition importante dans le processus d’athérosclérose (durcissement et rétrécissement des artères).
Processus d’athérosclérose
Durant cette étude, les apports élevés en oméga‑6, bien qu’ayant nettement fait diminuer le taux de LDL des patients, n’ont pas fait diminuer le risque de décès par maladie cardiaque, au contraire. Ce qui semble confirmer que l’important ne soit pas tant la (faible) quantité que la qualité du LDL.
Le cholestérol LDL ne serait donc mauvais, indépendamment de sa quantité, que s’il est oxydé et si les artères présentent des signes d’inflammation.
Cela m’amène à une constatation que je défends, et qui semble être paradoxale au vu des recommandations en vigueur : les graisses animales et végétales riches en acides gras saturés sont bonnes pour la santé cardiovasculaire, car elles présentent également les autres types de graisses (oméga‑6 et oméga‑3) dans des proportions naturellement harmonieuses et dans un environnement stable qui les protège d’une très nocive oxydation.
Lorsque les animaux sont bien nourris et élevés à l’extérieur, autant que possible, leurs graisses sont parfaitement équilibrées et ne présentent que des bénéfices pour la santé. Herbe fraîche et grasse, et graines de lin devraient être au menu des vaches, bœufs, cochons, poules, etc., et non des céréales riches en oméga‑6.
L’huile de palme rouge, une huile entièrement naturelle, bourrée d’antioxydants de toutes sortes, ou l’huile de coco, sont parfaites et résistent aisément à la cuisson.
Les huiles végétales riches en oméga‑6, fragiles, oxydées, rancies dès leur fabrication, se détériorent très vite à la chaleur (même l’huile de tournesol et d’arachide), et subissent de dangereuses transformations lors des fritures (graisses Trans).
En fait, il ne faudrait jamais chauffer les huiles végétales, sauf l’huile d’olive qui est de type oméga‑9 (mono-insaturée) et qui supporte bien la cuisson.
Les graisses polyinsaturées sont cependant essentielles à notre santé, alors comment retrouver un bon équilibre ?
Comme vous pouvez le lire dans ma petite leçon, un rapport adéquat oméga‑6/oméga‑3 est un rapport allant de 1 à 5. Le rapport actuel de notre alimentation moderne est de 10 à 25, voire plus encore. Augmenter l’apport en oméga‑3 naturels semble impératif, mais ne suffit pas. Il faut également diminuer l’apport en oméga‑6, c’est-à-dire préférer l’huile d’olive à l’huile de tournesol par exemple, et éviter les chips, les frites, les crackers et autres snacks (lisez les étiquettes des produits).
En résumé, l’athérosclérose et les maladies cardiaques ne sont pas forcément liées aux graisses saturées et au cholestérol, mais plutôt aux graisses végétales oxydées dès leur fabrication, et à l’état inflammatoire de l’organisme en général et des artères en particulier. Pour pallier l’inflammation et l’oxydation des graisses, utilisez des produits naturels, complets, non dénaturés, et riches en éléments antioxydants.
L’huile de palme rouge
Un petit truc : les aliments colorés sont généralement riches en antioxydants. Recherchez le violet, le rouge, l’orange, le jaune, le vert. Une huile translucide et insipide ? Evitez !
*Rance : acide gras oxydé, nocif pour la santé.