Les régimes ou cures « détox » :

Source : La méthode 3R (extrait)

Article : Les régimes ou cures « détox »

Date de parution : 20.01.2015

Niveau de difficulté : Facile

Mes petites leçons, pour mieux com­prendre le décryp­tage : anti­oxy­dants, rap­port omega‑6/omega‑3graisses satu­réesgraisses poly­in­sa­tu­réesgraisses Trans

Mon second livre la méthode 3R est enfin ter­mi­né. Je vous pro­pose en avant-première, en atten­dant sa paru­tion, un pre­mier extrait.

Voici un filon régu­liè­re­ment exploi­té par les pseudo-coaches, les pseudo-thérapeutes, cer­tains nutri­tion­nistes, et les gourous.

Le prin­cipe est celui d’un régime hypo­ca­lo­rique : on sup­prime en prio­ri­té les vilaines graisses qui encrassent l’organisme, les pro­téines qui pro­duisent des toxines, et on ne garde que quelques fruits et légumes, ou bouillons de légumes, durant quelques jours. Le but de la manœuvre étant de reti­rer les toxines de l’organisme, et de perdre du poids par la même occasion.

Certains « pra­ti­ciens » malins, ont bien com­pris l’engouement gran­dis­sant pour les régimes ou cures « détox », et pro­posent des séjours plus ou moins longs d’une vie spar­tiate, à des prix exor­bi­tants, pour vous faire res­pi­rer, mar­cher dans la nature, et vous nour­rir de jus de bouillons insipides.

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Mais de quoi parle-t-on exac­te­ment ? De quelle intoxi­ca­tion cherche-ton à vous guérir ?

Une intoxi­ca­tion par les graisses ? Les seules graisses toxiques pour l’organisme sont les graisses ali­men­taires hydro­gé­nées indus­trielles (ou graisses Trans), les huiles végé­tales poly­in­sa­tu­rées (1), et les graisses cor­po­relles lorsqu’elles sont trop impor­tantes. Pour les deux pre­mières, extrê­me­ment toxiques, il suf­fit de les sup­pri­mer de l’alimentation et de les rem­pla­cer par d’autres, saines . Pour les graisses cor­po­relles, il suf­fit d’orienter l’organisme dans la bonne direc­tion (2), et il se char­ge­ra de les faire disparaître.

Une intoxi­ca­tion par les pro­téines ? Certains vou­draient nous faire croire que l’on consomme trop de pro­téines et sur­tout trop de viandes géné­ra­trices de toxines. Je vous ras­sure, les viandes saines issues d’animaux bien nour­ris ne sont abso­lu­ment pas toxiques pour l’homme en bonne santé.

Une intoxi­ca­tion par les sucres ? Nous savons désor­mais, avec la méthode 3R, les contrô­ler et les consom­mer à des niveaux non toxiques.

La véri­table intoxi­ca­tion pro­vient de la pol­lu­tion envi­ron­ne­men­tale : air, ali­ments, tex­tiles, cos­mé­tiques, maté­riaux den­taires… Plusieurs cen­taines de pro­duits chi­miques toxiques enva­hissent notre orga­nisme petit à petit, tout au long de notre vie : pes­ti­cides, hor­mones, conser­va­teurs, plomb, mer­cure, arse­nic, cad­mium, retar­da­teurs de flamme bro­més, PCB, phta­lates, par­ti­cules fines… Personne n’y échappe, pas même les ours blancs sur leurs loin­taines banquises.

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Les effets des molé­cules toxiques sur la san­té sont mul­tiples : tumeurs can­cé­reuses, dégé­né­ra­tion ner­veuse et céré­brale, perte de la mémoire, démence, troubles du sys­tème hor­mo­nal et immu­ni­taire, syn­drome de fatigue chro­nique, dou­leurs arti­cu­laires, migraines, sinu­site chronique…

Par exemple, les PCB, pro­duits hau­te­ment toxiques, long­temps uti­li­sés dans les trans­for­ma­teurs élec­triques, les encres et les pein­tures, inter­dits depuis plus de trente ans, sont tou­jours très pré­sents dans l’environnement. On les retrouve en quan­ti­té dans le sang et les cer­veaux des séniors, créant des mala­dies neu­ro­nales dégé­né­ra­tives impor­tantes. Ils se trans­mettent ain­si sur plu­sieurs géné­ra­tions par voie pla­cen­taire et par le lait maternel.

Les régimes « détox » qui vous per­mettent, au mieux, de man­ger quelques pommes, ou un peu de rai­sin, ont à peu près la même effi­ca­ci­té qu’une écharpe pour vous pro­té­ger des radia­tions lorsque vous ren­trez nu dans un réac­teur nucléaire. Avec les cures ou régimes « détox », vous ne dés­in­toxi­quez rien du tout. Je vais même plus loin, vous vous intoxi­quez davantage.

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Je m’explique :

Les cen­taines de molé­cules toxiques pour l’organisme humain sont lipo­so­lubles, c’est-à-dire qu’elles se lient faci­le­ment aux graisses. Lorsqu’elles rentrent dans la cir­cu­la­tion san­guine, elles se baladent un peu, font le tour du pro­prié­taire, puis :

- Soit, elles sont expul­sées de l’organisme par les émonc­toires natu­rels : foie, reins, intes­tins, pou­mons, peau.

- Soit, elles se logent dans la graisse cor­po­relle avec laquelle elles ont une grande affi­ni­té, et y res­tent sans créer de dommages.

- Soit, elles pénètrent les cel­lules (ner­veuses, céré­brales, mus­cu­laires, arti­cu­laires…): c’est la véri­table intoxi­ca­tion, car elles y causent d’importants dégâts, créent toutes sortes de mala­dies, et res­tent très dif­fi­ciles à expulser.

L’aggravation des symp­tômes res­sen­tis par les adeptes des régimes « détox » n’est pas le signe d’une « détoxi­ca­tion », comme l’affirment les gou­rous, mais au contraire celui d’une nou­velle intoxi­ca­tion due à la remise en cir­cu­la­tion d’une masse impor­tante de molé­cules toxiques sto­ckées jusqu’alors dans la graisse, dépas­sant ain­si les pou­voirs natu­rels des émonc­toires à dés­in­toxi­quer l’organisme.

L’énorme erreur des régimes « détox » est de remettre rapi­de­ment dans la cir­cu­la­tion san­guine des molé­cules toxiques jusque là « pié­gées dans la graisse cor­po­relle » comme je viens de l’expliquer, mais ce n’est pas tout, il y a bien pire : les régimes « détox » privent l’organisme des seuls nutri­ments capables de délo­ger les sub­stances toxiques intra­cel­lu­laires : la graisse ali­men­taire. Tous les toxi­co­logues le savent : il n’existe pas de véri­table dés­in­toxi­ca­tion sans graisse ali­men­taire ! oeufs J’insiste : sans graisse ali­men­taire, il est impos­sible d’extraire natu­rel­le­ment les molé­cules toxiques de l’intérieur des cel­lules et d’avoir ain­si une chance de s’en débar­ras­ser et de gué­rir des mala­dies cau­sées par la pol­lu­tion environnementale.
Nos cel­lules sont équi­pées de véri­tables petites usines chi­miques diverses et variées, comme les lyso­somes char­gés de net­toyer les cel­lules, et les per­oxy­somes char­gés de dés­in­toxi­quer la cel­lule. Sans un apport quo­ti­dien d’acides gras pro­ve­nant des graisses ali­men­taires, les per­oxy­somes ne peuvent pas expul­ser les pro­duits toxiques de la cel­lule, la seule dés­in­toxi­ca­tion qui vaille !

L’acide gras le plus impor­tant, pour assu­rer une dés­in­toxi­ca­tion effi­cace, est l’acide ara­chi­do­nique, on le trouve dans les graisses ani­males comme le jaune d’œuf, les viandes grasses et les pro­duits lai­tiers entiers (crus de pré­fé­rence). Il est impor­tant de le consom­mer direc­te­ment, car sa pro­duc­tion par l’organisme, bien que pos­sible à par­tir de l’acide oléique (huile d’olive, lard…), s’avère par­fois incer­tain. Ne crai­gnez donc plus d’incorporer de la crème crue ou entière dans vos soupes, car ses acides gras vous feront le plus grand bien !

Remarque : L’huile d’arachide ne contient pas d’acide gras ara­chi­do­nique, mais des acides gras arachidiques.

La dés­in­toxi­ca­tion est quelque chose de sérieux. Les bons méde­cins qui se chargent de dés­in­toxi­quer les orga­nismes pol­lués « rechargent » leurs patients en graisses ali­men­taires par­fois pen­dant plus d’une année avant d’entreprendre des trai­te­ments ché­la­teurs (excré­toires), natu­rels ou chi­miques, qui expul­se­ront hors de l’organisme les pro­duits toxiques extraits des cel­lules. Un pro­ces­sus qui prend au total plu­sieurs années. Alors une semaine de diète sans graisse et du jus de poireaux…

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Il est inté­res­sant éga­le­ment de savoir que les pro­duits chi­miques can­cé­ri­gènes et neu­ro­toxiques créent de nom­breux radi­caux libres, des molé­cules toxiques qui accé­lèrent le vieillis­se­ment cel­lu­laire. L’oxygène, les inflam­ma­tions diverses, et les rayon­ne­ments créent éga­le­ment des radi­caux libres. Pour lut­ter contre un vieillis­se­ment pré­ma­tu­ré lié à une trop forte concen­tra­tion de radi­caux libres, l’organisme uti­lise des anti­oxy­dants qu’il puise dans l’alimentation (vita­mine E, vita­mine C, sélé­nium…), mais sur­tout, il pro­duit lui-même un « super anti­oxy­dant », qui en plus de lut­ter contre les radi­caux libres, nous aide à éli­mi­ner les pro­duits toxiques de l’organisme : le glutathion.

Pour fabri­quer du glu­ta­thion, il est abso­lu­ment indis­pen­sable que l’organisme ait en per­ma­nence trois acides ami­nés (issus des pro­téines) : l’acide glu­ta­mique, la cys­téine et la gly­cine. En croyant vous dés­in­toxi­quer par le biais d’une diète dras­tique ou d’un jeûne pro­lon­gé, vous vous pri­vez en fait du roi des anti­oxy­dants : le glu­ta­thion. Sans lui, rien ne peut se faire.

Pour lut­ter effi­ca­ce­ment contre l’oxydation, l’organisme uti­lise dans un pre­mier temps la vita­mine E, qui va se retrou­ver éga­le­ment oxy­dée. Dans un deuxième temps, la vita­mine C vient régé­né­rer la vita­mine E, puis le glu­ta­thion vien­dra à son tour régé­né­rer la vita­mine C oxy­dée. Vous com­pre­nez bien qu’il faut en per­ma­nence ces élé­ments si vous sou­hai­tez lut­ter contre l’oxydation et contre la pol­lu­tion chi­mique. Le seul moyen de se dés­in­toxi­quer est donc de s’alimenter cor­rec­te­ment ! Un canard à l’orange est donc plus effi­cace qu’un vul­gaire bouillon maigre de poireaux !

En résu­mé :

La véri­table dés­in­toxi­ca­tion, celle qui extrait les pro­duits toxiques de l’intérieur des cel­lules, qui les expulsent hors de l’organisme, et qui répare les dom­mages cau­sés, ne peut se faire sans graisses ali­men­taires, sans vita­mines, sans miné­raux et sans pro­téines. Ne rien man­ger, boire des bouillons clairs de légumes, ou du thé vert, ne répond pas à ces besoins. Manger des kilos de pommes et de rai­sins ne vous appor­te­ra rien d’autre qu’un encras­se­ment du foie par une sur­con­som­ma­tion de fruc­tose, un dérè­gle­ment de la flore intes­ti­nale par excès de fer­men­ta­tion, et une élé­va­tion du taux de cor­ti­sol qui blo­que­ra l’élimination des graisses viscérales !

Les diètes ou cures « détox » telles qu’on les envi­sage très sou­vent, sont comme les sai­gnées d’antan, elles sont inutiles et dangereuses.

Nous avons tous une capa­ci­té géné­tique plus ou moins grande à nous dés­in­toxi­quer. Le meilleur moyen d’exploiter au maxi­mum notre capa­ci­té per­son­nelle est d’orienter notre orga­nisme dans la bonne direc­tion, et d’apporter tous les élé­ments dont notre orga­nisme a besoin au quo­ti­dien, ce que pro­pose la méthode 3R. »

(1) Les huiles poly­in­sa­tu­rées sont riches en acides gras oxy­dés (même de « pre­mière pres­sion à froid ») et sont à ce titre très nocives.

(2) La méthode 3R évoque de façon méta­pho­rique et sché­ma­tique, dans un sou­ci de com­pré­hen­sion pour le lec­teur, une ali­men­ta­tion qui oriente l’or­ga­nisme, tel un aiguillage, vers une bonne direc­tion, ou vers une mau­vaise direc­tion, en fonc­tion du choix des aliments.

Lisez éga­le­ment :

Les huiles végé­tales riches en oméga‑6 sont béné­fiques pour la santé ?

La cran­ber­ry : un atout de longévité.

Ha ! La noix…