Non, nos bonnes viandes et nos bonnes charcuteries ne nous tuent pas !

Source : L' Organisation Mondiale de la Santé

Article : http://www.who.int/fr/

Date de parution : 27.10.2015

Niveau de difficulté : Facile

Non, nos bonnes viandes et nos bonnes char­cu­te­ries ne nous tuent pas ! Raisonnons intel­li­gem­ment, elles nous nour­rissent avant tout.

Panique mon­diale, The International Agency for Research on Cancer (IARC), l’agence de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour le can­cer, alerte sur l’augmentation du risque de can­cer asso­cié à la consom­ma­tion de viande trans­for­mée (char­cu­te­rie) et de viande rouge.

Spuntino rustico con salame e formaggio

L’étude nous dit que :

- Consommer 50 grammes de viande trans­for­mée par jour aug­mente le risque de can­cer colo­rec­tal de 18%.
– Consommer 100 grammes de viande rouge par jour pour­rait aug­men­ter le risque de can­cer colo­rec­tal de 17%.

Rappelons avant toute chose que fumer aug­mente de 1000% le risque de can­cer du pou­mon et aug­mente nota­ble­ment les risques d’apparition de nom­breux autres can­cers ! Notons éga­le­ment que l’importance d’une aug­men­ta­tion de risque de can­cer dépend du risque de can­cer ini­tial. Si vous avez géné­ti­que­ment peu de chance de contrac­ter un can­cer colo­rec­tal, et qu’en plus de cela vous ne fumez pas, vous buvez peu d’alcool, et que votre hygiène de vie est saine, alors, sur la plan per­son­nel, une aug­men­ta­tion de 18 % du risque est insignifiante.

typical Italian appetizer with salami, cheese and pickles

Maintenant regar­dons cela d’un peu plus près :

1 – Les bases scien­ti­fiques de cette étude.

Il ne s’agit pas ici d’une méta-analyse regrou­pant de mul­tiples essais ran­do­mi­sés contrô­lés, basée sur l’étude de l’impact spé­ci­fique que peut avoir sur un orga­nisme humain la consom­ma­tion de 50 grammes par jour de viande trans­for­mée ou de 100 grammes de viande rouge par jour.

Il s’agit sim­ple­ment de dif­fé­rentes études d’observations médi­cales diverses com­pa­rées avec des ques­tion­naires rela­tifs aux habi­tudes ali­men­taires. Vous qui lisez, êtes-vous capable de vous rap­pe­ler pré­ci­sé­ment ce que vous avez man­gé hier ? Etes-vous en mesure d’évaluer pré­ci­sé­ment la quan­ti­té de char­cu­te­rie que vous avez consom­mée la semaine der­nière ? Et bien ici, les ques­tion­naires portent sur l’année pas­sée ! Voyons, qu’ai-je man­gé en février dernier ?

Soyons pré­cis !

2 – Association et causation.

Cette étude nous parle d’association et non pas de cau­sa­tion. Il n’est pas dit que la viande rouge et que la viande trans­for­mée sont la cause du can­cer colo­rec­tal, car cela est impos­sible à déter­mi­ner sans une méta-analyse. Il est dit qu’il a été obser­vé une asso­cia­tion entre ces deux types de viande et le can­cer colo­rec­tal. La dif­fé­rence est de taille, car si dans le ques­tion­naire de réfé­rence une ques­tion avait été posée sur la cou­leur des chaus­settes por­tées durant l’année pas­sée, peut-être aurait-on trou­vé alors une asso­cia­tion entre le port de chaus­settes bleues et le can­cer colo­rec­tal. Et cela n’aurait en aucun cas prou­vé que les chaus­settes bleues étaient la cause de la mala­die. Et les pommes ? Aucune asso­cia­tion entre les pommes et le can­cer colo­rec­tal ? Après tout, les per­sonnes qui ont déve­lop­pé un can­cer colo­rec­tal man­geaient peut-être aus­si des pommes régulièrement ?

Soyons pré­cis !

3 – Amalgame.

Soyons sérieux, il est tout à fait pos­sible que la consom­ma­tion de char­cu­te­ries indignes de ce nom et de viandes dou­teuses puisse aug­men­ter le risque de mala­dies, et même de can­cers. Il est évident que des ravio­lis à la viande ava­riée, des chi­po­la­tas impropres à la consom­ma­tion, et des sau­cisses qui ren­draient malade un chien, ne peuvent pas faire du bien. Mais de là à jeter l’opprobre sur un arti­sa­nat ancestral…Dans cette étude tous les pro­duits ont été mis dans le même sac, aucun cri­tère de qua­li­té n’a été pris en compte : fraî­cheur des pro­duits, noblesse des matières pre­mières, ali­men­ta­tion de l’animal, condi­tions d’élevage, pré­sence d’éléments toxiques ou can­cé­ro­gènes (anti­bio­tiques, hor­mones, colo­rants, conser­va­teurs, addi­tifs divers et variés), etc.

La cuis­son de la viande est éga­le­ment impor­tante. Une viande cuite rapi­de­ment, car­bo­ni­sée au bar­be­cue apporte des matières hau­te­ment can­cé­ro­gènes, c’est bien connu, comme n’importe quel ali­ment brû­lé. L’absorption régu­lière d’une telle viande devient effec­ti­ve­ment pro­blé­ma­tique pour la san­té. En revanche, une viande de qua­li­té pro­ve­nant d’un ani­mal bien nour­ri, mijo­tée len­te­ment n’apportera que des bien­faits. La viande était-elle cuite dans du beurre, du lard ou de l’huile de coco, ou était-elle cuite dans de l’huile de tour­ne­sol, de maïs, ou de la mar­ga­rine ? Dans le pre­mier cas l’effet sur la san­té est béné­fique, dans le second cas, l’effet est délétère.

Entenbrustfilet

Soyons pré­cis !

Réflexions et interrogations :

Je me demande com­ment une conclu­sion aus­si pré­cise a pu émer­ger d’une étude aus­si impré­cise. Je me demande com­ment une mala­die moderne, en per­pé­tuelle pro­gres­sion, peut sur­ve­nir d’un mode ali­men­taire aus­si ancien. Le can­cer colo­rec­tal est en nette pro­gres­sion depuis 20 ans dans les pays for­te­ment indus­tria­li­sés, alors que la popu­la­tion a durant ce même laps de temps, dimi­nué sa consom­ma­tion de viande, de char­cu­te­rie, d’œufs, de beurre et de pro­duits lai­tiers entiers, et a, en contre­par­tie, très net­te­ment aug­men­té sa consom­ma­tion de fécu­lents, de pou­lets, d’huiles végé­tales et de margarines !

Nous avons vécu durant 2,5 à 3 mil­lions d’années, selon les connais­sances anthro­po­lo­giques actuelles, en consom­mant de la viande grasse. Les der­nières décou­vertes montrent une consom­ma­tion plus ancienne encore de pro­duits car­nés, chez les dif­fé­rentes lignées pré-humaines qui broyaient les os d’animaux pour en consom­mer la moelle. Comment une ali­men­ta­tion tueuse, nous dit-on aujourd’hui, nous a‑t-elle per­mis de vivre, d’évoluer, de tra­ver­ser des mil­lé­naires de gla­cia­tion durant les­quels trop peu de végé­taux étaient pré­sents dans l’environnement pour nous sus­ten­ter, pour arri­ver à l’Homme Moderne que nous sommes. Et intel­li­gent paraît-il, le plus intel­li­gent de l’espèce ani­male ! Je com­mence à en douter.

Les scien­ti­fiques de l’IARC, de leur propre aveu, ne savent pas com­ment la viande rouge et la viande trans­for­mée accroissent l’augmentation de risque de can­cer. Mais l’hypothèse du fer est envi­sa­gée car il favo­ri­se­rait l’absorption intes­ti­nale de com­po­sés nitrés consi­dé­rés comme can­cé­ri­gènes. Mais le fer est un miné­ral indis­pen­sable à la res­pi­ra­tion cel­lu­laire, car il fixe l’oxygène dans l’hémoglobine. Une carence en fer ali­men­taire est c’est l’anémie ! Encore une fois ce qui nous fait vivre nous tuerait-il ? Alors, allons plus loin, arrê­tons de res­pi­rer puisque l’oxygène nous tue à petit feu par phé­no­mène d’oxydation. Il est évident que la nature nous a dotés de sys­tèmes anti­oxy­dants et de dés­in­toxi­ca­tion pour nous per­mettre de vivre en pré­sence d’oxygène, de fer…et de viande ! A cha­cun d’avoir l’hygiène de vie et le mode ali­men­taire qui per­mettent d’entretenir ces sys­tèmes mal­gré un envi­ron­ne­ment moderne peu propice.

Plate with fried eggs, bacon isolated on white background

Conclusion.

A conspuer la viande, ses pro­duits déri­vés, et la graisse ani­male d’une manière glo­bale depuis des années, sans appor­ter aucune nuance ni juge­ment de qua­li­té, les consom­ma­teurs se reportent inexo­ra­ble­ment vers une autre caté­go­rie d’aliments : les sucres (pains, pâtes, pommes de terre, céréales, bis­cuits, … ). Le résul­tat est qu’un fléau pla­né­taire est en train de déjouer tous les pro­nos­tics : le dia­bète. D’ici très peu de temps la moi­tié de la pla­nète sera dia­bé­tique ou pré­dia­bé­tique (les Etats-Unis sont déjà à 53% de leur popu­la­tion), et la socié­té entière devra subir ce coup de mas­sue finan­cier. Messieurs les scien­ti­fiques, avant d’accuser sans réserve la viande et les pro­duits ani­maux de tuer, dites-vous bien que vous ne seriez pas sur cette Terre si vos ancêtres ne s’en étaient pas lar­ge­ment nour­ris, l’humanité aurait dis­pa­ru depuis bien long­temps. Avant d’incriminer et de semer la confu­sion grâce à votre cer­veau intel­li­gent, demandez-vous ce qui a per­mis à cet organe de se déve­lop­per au fil des millénaires.

Une der­nière chose : Susannah Mushatt Jones, 116 ans, doyenne de l’humanité consomme du bacon tous les jours avec ses oeufs, plu­sieurs fois par jour, et ne cesse de dire : “Bacon makes eve­ry­thing better.”

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